Tarkos poète
Il naît à Martigues en 1963. Il meurt en 2004 à Paris. Il repose au cimetière Montparnasse. Sur sa tombe est gravé le mot poète. Au début des années 1990, il vit encore par intermittence à Marseille. Il est diplômé de Sciences politiques. Il enseigne l’économie mais il décide d’arrêter. Il veut se consacrer exclusivement à la poésie. À Marseille à cette époque, le Cipm existe. Il est invité au Cipm pour la soirée des Inédits 1993. Il crée son nom. Il change d’état civil. Il se fait connaître du monde poétique en prenant littéralement d’assaut les boîtes aux lettres de ses membres. Christophe Tarkos s’invente un savoir-faire et fabrique en moins de dix ans une œuvre qui compte parmi les plus déterminantes de la poésie contemporaine.
Il faudra bien s’inventer un savoir-faire.
Énumération, liste, listing, table, index, lexique.
23 septembre 1987, inédits de jeunesse
Tarkos poète est la première exposition monographique d’ambition rétrospective consacrée à la poésie de Christophe Tarkos. C’est une exposition logique, conçue sur le modèle de l’œuvre. Elle se déploie au Cipm et au Frac – plateau expérimental selon 12 agrégats de chantiers et de formes à travers lesquels on retrouve ronds, carrés, listes et circuits, questions de poids et de parentés, d’argent et de valeur, de contenants et de mesures. Elle réunit des publications, livres et revues devenus très rares et des documents originaux de toute nature tels que des carnets et des cahiers manuscrits, des pages A4, des vidéos et des audios de performances, parlées, improvisées, avec ou sans musique, des photocopies, des grands et des petits dessins. Bref, elle assemble un ensemble où tous les aspects de la pratique du poète sont observables ; elle entend montrer la parfaite cohérence de son œuvre, évidente et étonnante, novatrice et absolument originale. Tarkos poète montre comment tout cela procède d’un seul geste. L’exposition dit que la création poétique est pensée par Tarkos comme un art varié, organisé par les notions de poème, de pâte, de colle, par les actions d’écrire et de parler, formé de textes, d’objets graphiques et d’actes scéniques.
L’exposition Tarkos poète est le fruit de plusieurs arbres. Elle est le fruit d’une collaboration inédite entre le Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Cipm (Centre international de poésie Marseille). Elle est le fruit des dernières recherches aboutissant à une collecte sans précédent effectuée dans le fonds des Archives Christophe Tarkos de l’Imec ainsi que dans les collections du Frac et chez les prêteurs privés. Elle est le fruit du travail des commissaires David Christoffel et Alexandre Mare.
Si l’ensemble des aspects de l’œuvre que Tarkos poète présente, agence et agglutine apparaît, pour autant, l’exposition ne se veut pas un bilan définitif. Elle préfère être une poursuite de l’exploration rendue possible par la présence des archives à l’Imec. L’expérience de visite proposée consiste ainsi en une mise en perspective du connu et de l’inconnu dans le but de découvrir ou d’approfondir une incontournable pensée de la poésie, d’en augmenter la compréhension, d’entrer dans la pratique pour y voir l’inventivité en mouvement. Et c’est aussi une introduction à la connaissance de la poésie contemporaine.
Enfin il y a le livre. Il s’agit d’un important volume de 800 pages de poèmes, de textes, de lettres, de notes et de plus de 130 dessins. Il s’intitule Le Kilo, et autres inédits parce que le plus long texte du livre s’intitule Le Kilo et que tout est entièrement inédit. Il contient beaucoup d’autres surprises comme La Terre, après le mouvement ; Fermeture ; L’histoire de Tarkos en 10 chapitres ; Le produit. Il paraîtra le 2 février 2022 aux éditions P.O.L, deux semaines avant le vernissage de l’exposition et constituera le troisième volume posthume des œuvres de Christophe Tarkos. C’est un événement.
Commissaires David Christoffel et Alexandre Mare
Compte rendu par Marie Claire Méditerranée
En partenariat avec l’Imec (Institut Mémoires de l’édition contemporaine) Tarkos poète est une exposition conçue par le Cipm (Centre international de poésie Marseille), sur une proposition de son directeur Michaël Batalla. Une coproduction Cipm et Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec le concours de Valérie Tarkos, en collaboration avec les éditions P.O.L et avec la participation du [mac] musée d’art contemporain et du Service des Bibliothèques de Marseille.