Simenon

Du 16.03.2024 au 29.09.2024 Commissaire(s): Sarah Radicchi et Natalia Granero, avec la collaboration de John Simenon Fondation Jan Michalski

D’abord journaliste, puis romancier, voyageur et photographe, Georges Simenon (Liège, 1903 — Lausanne, 1989) a laissé dans les mémoires l’image d’une silhouette vêtue d’un imperméable, d’un chapeau en feutre mou, fumant la pipe, se confondant avec celle du personnage qui l’a donné à connaître du public, le commissaire Maigret. De ses propres aveux, ces romans policiers lui ont appris son métier d’écrivain et, chemin faisant, apporté le succès, la fortune et une renommée internationale.

Sa carrière en littérature démarre en 1921 avec son roman Au pont des Arches (Imprimerie Bénard), qu’il signe Georges Sim. S’ensuivra une longue liste de romans populaires, galants ou d’aventure – cent-nonante entre 1924 et 1930 sous dix-sept pseudonymes – publiés pour la plupart aux éditions Ferenczi et fils, jusqu’à la parution, en 1931, de Monsieur Gallet, décédé et Le pendu de Saint-Pholien (Arthème Fayard et Cie), qui lancent la série des Maigret. Si, en 1934, son premier « roman dur », Le locataire, inaugure sa collaboration avec Gallimard, c’est le texte autobiographique Je me souviens (1945) qui scelle la relation avec Les Presses de la Cité.

Romancier de l’intuition, concevant l’écriture comme un artisanat, Simenon travaille selon un rythme régulier et systématique, impose à l’éditeur la fréquence des parutions, lui interdit toute correction sur son tapuscrit et participe au choix de la couverture. Tandis qu’il semble maîtriser les étapes qui conduisent ses livres dans les mains du public, l’œuvre, elle, est ouverte, vivante et active, renouvelle ses formes, laissant ainsi une large place aux lecteurs et aux lectrices.

À travers ses confidences à la presse, des photographies de sa vie de famille et de ses lieux d’écriture, un choix de manuscrits, tapuscrits et premières éditions, ainsi qu’un cycle d’adaptations cinématographiques, cette exposition Simenon invite à rencontrer l’auteur autant qu’à lire, entendre et voir l’œuvre. Aux journalistes qui lui posaient régulièrement la question, il en donnait, amusé, le décompte : 103 Maigret, 117 romans durs et 25 textes autobiographiques.