Serge Gainsbourg. Le mot exact

Du 25.01.2023 au 08.05.2023 Commissaire(s): Emmanuèle Payen BPI (Bibliothèque publique d’information)

Du 25 janvier au 8 mai 2023, la Bibliothèque publique d’information (BPI) du Centre Pompidou expose, « pour la première fois », plusieurs manuscrits de Serge Gainsbourg provenant de son domicile, rue de Verneuil à Paris. Amoureux des auteurs qui ont magnifié la langue française, et plus généralement du grand art, de nombreux ouvrages de sa bibliothèque seront également présentés aux curieux. Le compositeur a laissé derrière lui un impressionnant corpus de plus de 500 textes.

Serge Gainsbourg a été profondément influencé par la littérature et la poésie, sources d’inspiration d’un bon nombre de  chansons, comme son adaptation du Serpent qui danse de Baudelaire. D’autres phrases sont puisées chez des figures comme Arthur Rimbaud ou Benjamin Constant.

Le parolier, compositeur, interprète, réalisateur, photographe et romancier était aussi collectionneur de petits papiers, autographes et paperolles, qui témoignent « de son rapport quotidien, méticuleux et compulsif » à l’écrit. Cette exposition « plonge les visiteurs dans le paysage littéraire de Serge Gainsbourg ». Le double de Gainsbourg, Gainsbarre, sera également mis en scène, entre frasques et politesse de la douleur.

Enfin, l’événement éclaire la « formidable productivité de l’auteur », et « sa capacité à faire mouche », en proposant un riche ensemble de manuscrits et tapuscrits annotés. Associés aux films inédits d’Yves Lefebvre, ils permettent de mieux comprendre le processus d’écriture et de composition de l’auteur de l’Anamour, si bien évoqué par Emma Becker dans son dernier texte.

Outre un important nombre de titres aux paroles ciselées, le très productif Serge Gainsbourg a écrit ou collaboré à plusieurs ouvrages, dont le « conte parabolique », Evguénie Sokolov, paru chez Gallimard en 1980. En 2007, les éditions de poche, LGF, on fait paraître un recueil d’extraits d’interviews ou de paroles de ses chansons. Les éditions Bartillat ont de leur côté réunies la totalité des textes du parolier connus à ce jour, dans un volume réédité en 2020.

Notons enfin qu’en janvier prochain, Pierre-Julien Brunet publiera aux Presses universitaires de Rennes un ouvrage, Serge Gainsbourg. Écrire, s’écrire. Ce livre propose un portrait de Serge Gainsbourg – et non un commentaire de textes – à travers l’analyse de l’écriture de Lucien Ginsburg, son « inventeur».

Celui-ci a réussi à créer une oeuvre qui ne fait littéralement qu’un avec son personnage, puisqu’elle reprend et développe les trois principaux motifs observés dans la transformation « graphique » et identitaire de Lucien Ginsburg en Serge Gainsbourg : obsession pour les (pré)noms, jeux sur les lettres et variations sur la question du double.

Article dans Vogue sur l’exposition