Populaire? Les trésors des collections du MUCEM
Alors que le Mucem fête cette année ses dix ans, l’occasion est belle de revenir sur ce qui constitue son cœur et son histoire : sa collection. Cette exposition permanente souhaite présenter sa collection dans toute sa diversité. Elle réunit en effet les fonds historiques du Musée national des arts et traditions populaires, les collections européennes du Musée de l’Homme et celles acquises depuis le début des années 2000 dans une volonté d’ouverture vers la Méditerranée et le monde contemporain.
Au rez-de-chaussée du bâtiment, l’exposition permanente du Mucem est imaginée comme un espace de découverte visant à mettre en évidence le caractère profondément humain des objets et témoignages qui composent cette collection. Elle présente ce qui fait la « matière » du musée, elle témoigne du caractère à la fois sémiotique (ce que les objets disent de la société dans laquelle ils ont été produits) et esthétique de cette collection et permet de donner à lire toutes les histoires qui ont mené aux acquisitions, les parcours de vie des objets, ce qui a motivé leur entrée dans les réserves du musée, hier comme aujourd’hui.
Le parcours général propose un cheminement au gré de grandes catégories empruntées au vocabulaire de l’histoire des arts et des techniques (« peinture », « sculpture », « arts du métal », « céramique », etc.). Un parcours qui fait émerger les particularités de la collection du Mucem en rompant avec la hiérarchisation habituelle entre beaux-arts et arts populaires. On passe ainsi d’objets attendus dans un musée (par exemple des tableaux, des ex-voto, des icônes, etc.) à des éléments plus surprenants (comme des portes de ruche décorées), et d’objets familiers du grand public à des éléments plus inattendus voire mystérieux de prime abord.
À côté des 1 200 objets et documents issus des fonds historiques du Mucem ou plus récemment acquis par le musée, un dispositif de médiation numérique immersive permet d’évoquer, à travers une sélection d’objets, l’idée de « culture populaire » qui irrigue ses collections.
Parcours enfant / audioguide
L’exposition « Populaire » se visite aussi en audioguide avec un parcours ludique spécialement pensé pour les enfants (en lien avec Le Fabuleux terrier) !
Votre mission ? Aidez Phil à retrouver ses émotions grâce aux objets disséminés dans l’expo : un parcours en neuf étapes et autant de surprises !
Parcours audio disponible tous les jours à l’accueil du musée (retour du matériel 30 minutes avant la fermeture). Gratuit sur présentation d’un billet expositions ou billet famille d’un adulte accompagnant. Sans réservation préalable.
Le parcours du Collectionneur
Tout au long de l’exposition « Populaire ? », un parcours de médiation tout public, multisensoriel et accessible aux personnes en situation de handicap visuel et mental, ponctue la visite.
C’est un dispositif sensible et poétique composé de 7 stations à l’univers retro, qui invite les visiteurs à découvrir et manipuler la collection d’un personnage fictif, le collectionneur excentrique. Souvenirs de voyage, cinéma, masques… au gré des trouvailles que ce personnage aura glanées, chacun pourra découvrir ou redécouvrir les imaginaires populaires associés à des objets du quotidien devenus emblématiques, des sortes de « madeleines de Proust » qui réveillent émotions, sensations, souvenirs.
Livre accompagnant l’exposition
Ce livre-objet, conçu étroitement entre des conservateurs et l’équipe éditoriale du musée, propose de plonger dans les collections du Mucem et les lire autrement. Pour témoigner du caractère pluriel de la collection, on présentera trois cents morceaux choisis. Trois cents objets, œuvres ou documents, parfois très éloignés chronologiquement et typologiquement, mais qui ont des similitudes thématiques ou visuelles. De leur agencement tout au long du livre, de leurs juxtapositions sur chaque double-page naissent parfois des plaisanteries, mais surtout des récits. Et chaque fois, ils interrogent le lecteur : quels sont leurs usages ? Que représentent-ils ? De quoi sont-ils faits ? Qu’est-ce qu’un rat-de-cave ? Un diable de Bessans ? Se peut-il qu’un four et une châtière pour ventiler les combles aient des formes similaires ? Que font au musée une barbe postiche ? Une publicité pour tue-mouches ? Une boule de voyance ? Un mini-cercueil ?
Les confrontations d’objets donnent des pistes, les légendes sont des clés. Au lecteur de tirer à son tour des ficelles narratives de ces associations en chaîne. Pour les plus curieux des lecteurs, nous dévoilerons que le procédé de construction du livre est venu d’une figure de style amusante, nommée « concaténation ». La concaténation est une somme d’anadiploses, autant dire, « un redoublement » – la reprise du dernier mot d’une proposition au mot initial de la proposition qui suit. Pour ne pas effrayer les autres lecteurs, on leur dira aussi que c’est plus simple que ça en a l’air : c’est le principe de la comptine des « Trois petits chats ».