Pays de papier. Les livres de voyage
Les photographes ont la bougeotte et, de leurs voyages, ont toujours rapporté quantité d’images. Publiées dans des livres ou des magazines, ces photo- graphies ont permis à de nombreux lecteurs de découvrir des lieux qu’ils n’avaient jamais visités. Elles ont rendu vivants les pays, les régions ou les villes dont ces publications entendaient faire le portrait en présentant leur géographie, leur histoire et leurs populations.
Ces ouvrages et articles de périodiques illustrés constituent un genre méconnu, le « portrait de pays ». Son âge d’or s’étend de l’entre-deux-guerres à la fin des Trente Glorieuses, et correspond à l’essor du tourisme de masse. Relevant d’une production largement stéréotypée et fréquemment instrumentalisée sur le plan idéologique, ces pays et ces villes de papier n’en comptent pas moins plusieurs pépites.
Si ces publications sont le fait de contributeurs parfois un peu oubliés, nombreux sont les photographes de renom (Izis, Paul Strand, Doisneau…) et les écrivains célèbres (Prévert, Giono, Cendrars…) qui ont participé à ce boom éditorial à la faveur duquel se sont illustrées de nombreuses maisons d’édition, au premier rang desquelles La Guilde du Livre, le Seuil ou encore Arthaud.
Dans la vaste bibliothèque du voyageur, ces livres de photographies présentent les visages de contrées lointaines (Chine, Japon, États-Unis, Liban, Algérie), de lieux de villégiatures plus proches (Provence, Grèce, Venise, Paris) ou d’espaces parfois situés à deux pas de chez soi (Belgique). Ce continent éditorial à redécouvrir permet au lecteur, aujourd’hui encore, de profiter des joies du voyage sans se lever de son fauteuil, si ce n’est pour aller visiter l’exposition au Musée de la photographie de Charleroi.
Une présentation de l’exposition par ses commissaires :