Pathelin, Cléopâtre, Arlequin. Le théâtre dans la France de la Renaissance
Pathelin, avocat rusé et fourbe, Cléopâtre, personnage historique et légendaire de l’antiquité et Arlequin, le plus célèbre personnage de la commedia delle maschere illustrent parfaitement cette exposition car ils incarnent chacun un type de théâtre de la Renaissance : la farce, la tragédie et la comédie italienne.
Le théâtre de la Renaissance se manifeste par des formes dramatiques aussi variées que spectaculaires. Loin de tourner la page avec les traditions du Moyen Âge, le théâtre s’enrichit de toutes les nouveautés de la Renaissance : pensée humaniste, échanges culturels, renouveau architectural, inventions techniques, conceptions politiques et transformations sociales.
Les formes médiévales atteignent un éclat inégalé lorsque l’extraordinaire Mystère de la Passion de 1547 est représenté à Valenciennes en 25 journées sur un espace de 60 m sur 18 m. Dans le même temps, les nouvelles formes à l’antique sont expérimentées dans les collèges puis sur les routes. En parallèle, de nouvelles pratiques en provenance d’Italie transforment aussi bien les spectacles comiques (avec les troupes de commedia dell’arte) que les spectacles de cour avec la collaboration des ingénieurs, des danseurs et des artistes.
Aucune exposition n’a été consacrée à ce théâtre depuis plus de soixante ans et, malgré la publication en 2014 de l’Anthologie de L’avant-scène théâtre consacrée au Théâtre français du Moyen Âge et de la Renaissance, il y avait un vide à combler.
L’exposition au Musée National de la Renaissance se concentre sur le théâtre français de la fin du XVe siècle aux années 1610. Elle évoque certains éléments du théâtre européen comme point de comparaison ou d’explication. Les 135 œuvres sont présentées dans les salles du premier étage de l’aile sud, selon un ordre chronologique qui permet aussi de distinguer les formes dramatiques :
1. Apogée des formes médiévales (appartement du Connétable)
2. Expérimentations des formes à l’antique (antichambre de Madeleine de Savoie)
3. Diffusion de la commedia dell’arte (chambre de Madeleine de Savoie)
4. Renouvellement des spectacles de cour (salle de la cheminée d’Abigaïl)
L’exposition bénéficie de prêts nombreux et prestigieux accordés par 21 institutions à Paris (Archives nationales, Comédie Française, Bibliothèque nationale de France, Musée du Louvre) et en région (Musée Calvet d’Avignon, musée Baron Gérard de Bayeux, Musée Bonnat-Helleu de Bayonne, Bibliothèque Municipale de Lyon, Musée Lorrain de Nancy…). Nombre de ces œuvres seront présentées au public pour la première fois.
Au sein des collections du musée national de la Renaissance, objets en cuir, panneaux de bois, pièces d’armure, fragments de textiles permettent quant à eux d’évoquer le quotidien des comédiens.