Monique Saint-Hélier. Une écriture en étoile
« Des centaines d’accords polyphoniques qui unissent, séparent, apprivoisent ou rejettent les pensées ou les cœurs de tous les personnages dont certains sont des morts, d’autres des vivants – plusieurs d’entre eux ne se rencontreront même pas, ou alors, dans le secret des pensées, là où nous fixons nos rendez-vous les plus ardents. »
C’est ainsi que la romancière Monique Saint-Hélier décrit son œuvre à son éditeur Grasset. Née à la Chaux-de-Fonds en 1895, elle passe sa vie d’autrice à Paris et meurt à 60 ans, laissant une œuvre inachevée aux ramifications complexes.
Cette exposition, au Palais de Rumine à Lausanne, met en scène son écriture à travers les manuscrits de l’œuvre et de son Journal tenu durant la Seconde Guerre mondiale. Clouée au lit par la maladie dès sa jeunesse, avec Rilke, Proust et Virginia Woolf comme modèles, elle invente un univers, le cycle des Alérac, qui lui permet d’accéder à cette « vie vivante, chaude » dont elle est privée.