Manuscrits de l’extrême
La BNF consacre une exposition aux manuscrits écrits dans des contextes d’enfermement, de péril, de détresse, de folie, ou de passion.
« Billets et notes de personnalités et d’auteurs connus comme Guillaume Apollinaire, Alfred Dreyfus ou Napoléon Ier, y côtoient les mots d’inconnus ou anonymes, simples soldats, prisonniers, hommes et femmes ordinaires. D’autant plus rares qu’ils ont parfois été soumis à des conditions difficiles ayant pu altérer leur conservation, ces manuscrits constituent des traces physiques – comme des restes archéologiques – de moments de souffrance, d’angoisse, de danger, d’états psychiques particuliers où toute une vie peut basculer. Écriture microscopique ou tourmentée, feuillet de très petit format, papier de récupération, encre de fortune, texte révélant l’urgence, le désespoir ou l’état second sont autant de caractéristiques matérielles et textuelles que présenteront les quelque 200 manuscrits exposés, parmi lesquels on découvrira aussi bien les derniers vers d’André Chénier écrits avant d’être guillotiné que des textes d’Antonin Artaud, le journal de Marie Curie taché de ses larmes après le décès de son époux qu’une chaise de la Gestapo portant l’inscription d’un détenu sous l’assise. »