L’Atlas des 2-mers : déplacement
L’Atlas des 2-mers est une plateforme artistique conçue à partir du site du Fort Vert, situé dans la Région des Hauts-deFrance, dans le département du Pas-deCalais. Ce complexe littoral du Fort Vert, avec ses 360 hectares d’espaces naturels protégés, réunit une variété de milieux caractéristiques du littoral de la Mer du Nord : un immense estran, des plages, des prés salés, des dunes basses, des mares de chasse, des marais d’eau douce, des dunes décalcifiées, des polders ainsi que des étendues arborées et des zones humides propices à la présence d’une flore et d’une faune remarquable. Les lieux ont également servi de base pour l’installation d’un campement de migrants. Démantelé en octobre 2016, il aura abrité jusqu’à 9 000 personnes exilées.
Autour d’une réflexion sur ce lieu, L’Atlas des 2-mers tisse trois types de diagnostiques ou protocoles d’expérience : un pôle création visuelle, rassemblant films et installations vidéos pour « faire voir et montrer » le Fort Vert ; un pôle création sonore, dans le cadre duquel est mis en place un parcours in situ composé de différents modules sonores élaborés à partir de textes poétiques et de relevés d’ambiances sonores pour « faire entendre et écouter » le Fort Vert et un pôle assemblée parlementaire. En partant de la question « Qu’est-ce que le Fort Vert aurait à dire ? », il s’agit, sous la forme d’un événement public, de réunir les conditions favorables à l’instauration d’une assemblée citoyenne pour réfléchir à la circulation des relations qui s’opèrent au sein de cette aire protégée ainsi qu’à la prise en charge éventuelle du devenir (écologique, juridique, esthétique, politique, social, etc.) des forces terrestres en présence — leur autonomisation, leur gouvernance et l’exercice de leurs droits.
« Conçu comme un dispositif à multiples entrées alliant arts visuels, création sonore et écriture poétique, L’Atlas des 2-mers, après avoir été créé au Musée des Beaux-arts de Calais, est aujourd’hui réactivé à La Maréchalerie sous la forme d’une nouvelle exposition dont l’ensemble des constellations, des histoires et des lieux sont réinvestis. Comme sur une surface pure où certains points de telles figures dans une série renvoient à d’autres points de telles autres, cette re-présentation recouvre la première, qui continue à subvenir et à subsister sous elle et qui ne cesserait de glisser sur ce à quoi elle renvoie sans jamais s’arrêter bien encore. Ce déplacement permet de repousser les limites circonscrites à un territoire donné et à une situation locale, pour les restituer à l’équivalence infini d’un devenir général plus global : de Calais à Versailles. Il renverse le présent qui toujours s’esquive et le retrouve en versement du plus et du moins, du présent et de l’avenir. Ainsi, le local a-t-il besoin du global et du monde en général, et quand le local se met à fondre, quand les noms d’arrêt et de repos sont entraînés par les verbes du redevenir, surgissent alors peut-être de nouvelles façons de voir… »
Frank Smith
Dossier de presse accessible en ligne.