L’alphabet lunaire et la NoN Bibliothèque
Quand la lune se met à dessiner et que les livres attendent un auteur…
Un alphabet lunaire photographique, une bibliothèque imaginaire mais soigneusement décrite, toutes sortes d’échos artistiques : au croisement de la photographie, de la littérature oulipienne et des arts plastiques, Sara Holt et Jean-Max Albert conjuguent leurs univers spirituels et conjecturaux.
La métaphore être dans la lune, probablement aussi ancienne que la Lune elle-même, signale un état de distraction et la distraction, comme nous l’a appris Italo Calvino, « est peut- être une autre forme de l’attention… ».
Cette autre forme, sans aucun doute, fut à l’œuvre avec le dispositif qui, il y a un demi-siècle, réunissait par épisodes la nuit californienne, le pont d’un voilier, la Lune, la houle et la chambre noire de Sara Holt.
Jean-Max Albert
Lorsqu’il entreprit de constituer La NoN Bibliothèque (ou, selon ses propres mots : « Lorsque des ouvrages non-existants se présentèrent à lui pour exiger son témoignage »), Louis Garand avait bien conscience de ne pas être le premier à accéder à cette requête.
On le sait peut-être, Louis Garand a fait route dans les vastes domaines des arts visuels : si on le secoue, il en sort un fatras de dessins, de tableaux, sculptures, musiques, chorégraphies, textes, assemblages et autres. Garand naturellement ne le concèdera pas — et je ne saurais l’affirmer —, mais on pourrait voir aussi, dans cette bibliothèque d’une centaine de titres, des traces d’autobiographie.
John Kerwen