Julien Gracq, l’œil géographique
À l’occasion de l’anniversaire du refus du Prix Goncourt par Julien Gracq, la Maison Julien Gracq, la Ville de Caen et l’université d’Angers en partenariat avec la Ville d’Angers, proposent une exposition de l’écrivain géographe : au gré de ses traversées de la France, de l’Europe et de l’Amérique, Julien Gracq photographie des falaises de craie, des collines plantées de vigne, des canaux et des futaies, des forteresses et des citadelles, des fleuves, des lacs, des rivages, des cluses, des combes et des lignes de crête.
Cette exposition de carnets photographiques du grand chemin de Gracq est commentée par des auteurs familiers de son œuvre qui nous font part de leur enthousiasme à voir enfin révélée cette partie jusque-là inconnue de l’œuvre gracquienne.
Dans le cadre de l’exposition, des lectures autour de l’œuvre de Julien Gracq sont proposées lors de la Nuit de la lecture le 22 janvier, ainsi que lors de l’Heure d’œuvre du 26 février.
« Les écrivains qui, dans la description, sont myopes, et ceux qui sont presbytes. Ceux-là chez qui même les menus objets du premier plan viennent avec une netteté parfois miraculeuse, pour lesquels rien ne se perd de la nacre d’un coquillage, du grain d’une étoffe, mais tout lointain est absent – et ceux qui ne savent saisir que les grands mouvements d’un paysage, déchiffrer que la face de la terre quand elle se dénude. Parmi les premiers : Huysmans, Breton, Proust, Colette. Parmi les seconds : Chateaubriand, Tolstoï, Claudel. Rares sont les écrivains qui témoignent, la plume à la main, d’une vue tout à fait normale. » Julien Gracq, Lettrines