Imprimer! L’Europe de Gutenberg
Au milieu du XVe siècle, l’Europe entière découvre une technique de reproduction des livres qui va bouleverser leur diffusion et modifier l’accès au savoir : l’imprimerie. La BnF revient sur cette innovation parmi les plus marquantes de l’humanité, en retraçant l’histoire du développement de l’imprimerie et les clés de son succès. À cette occasion sont présentées, pour la première fois simultanément, des pièces exceptionnelles issues des collections de la BnF : le plus ancien bois gravé occidental connu, le Bois Protat (France, vers 1370 – 1380), le plus ancien ouvrage conservé au monde imprimé à partir de caractères typographiques métalliques, le Jikji (Corée, 1377), et le premier grand imprimé typographique européen : la Bible de Gutenberg (Allemagne, vers 1455).
L’invention de l’imprimerie
L’invention de l’imprimerie est perçue comme une rupture historique fondamentale, marquant l’entrée dans la modernité. Cet événement est souvent réduit à un fait unique : l’impression à Mayence vers 1455, par l’allemand Johann Gutenberg d’une Bible à 42 lignes.
L’exposition souhaite remettre l’invention élaborée par Gutenberg dans son contexte en précisant notamment que des méthodes d’impression ont préexisté. En Chine ou en Corée, la xylographie se pratique dès le VIIIe siècle et c’est de Corée, avec le Jikji, que provient le plus ancien ouvrage conservé imprimé avec des caractères mobiles métalliques, selon un procédé très proche de celui mis en œuvre à Mayence plus de soixante-dix ans plus tard. Si Gutenberg n’a sans doute pas eu connaissance de cette invention coréenne, il peut s’appuyer sur des techniques et des pratiques qui existaient aussi en Europe, où l’on sait imprimer et reproduire l’image à partir de 1400 environ à l’aide d’une matrice gravée, d’abord sur bois, puis sur cuivre. Le besoin du multiple afin de permettre une large diffusion est aussi une problématique qui occupe les artisans du métal, que Gutenberg a côtoyés durant son séjour à Strasbourg. Son innovation a été non seulement de combiner trois techniques préexistantes dans les arts du métal et les arts graphiques – la frappe, la fonte et le transfert par impression –, mais aussi de l’appliquer à un ouvrage d’une ampleur textuelle inédite, se déployant sur près de 1300 pages, la Bible, avec l’objectif immédiat de mettre sur le marché un nombre important d’exemplaires, plus de cent cinquante d’après les témoignages de l’époque.
Dans le sillage de Gutenberg des imprimeurs, des humanistes et des artistes se sont emparés de son procédé occasionnant un foisonnement expérimental sans précédent. Le perfectionnement rapide de la presse typographique garantit aussi aux imprimeurs du XVe siècle une grande efficacité.
Avec près de 270 pièces, témoins de ces tâtonnements et expérimentations techniques, l’exposition veut montrer les prouesses et avancées permises par ce nouveau procédé en suivant le processus de fabrication du livre, de l’atelier de l’imprimeur à l’étal du libraire, de l’artisan au lecteur en mettant l’accent sur sa dimension collective. Les ateliers de typographie du XVe siècle ont été de véritables laboratoires d’expérimentation, permettant de triompher de certaines difficultés techniques et favorisant la diffusion des procédés d’impression à travers l’Europe. Ces techniques seront présentées et expliquées dans un espace dédié à l’atelier de l’imprimeur, organisé autour d’une exceptionnelle presse prêtée par le musée Gutenberg de Mayence.
L’invention de l’imprimerie
L’invention de l’imprimerie est perçue comme une rupture historique fondamentale, marquant l’entrée dans la modernité. Cet événement est souvent réduit à un fait unique : l’impression à Mayence vers 1455, par l’allemand Johann Gutenberg d’une Bible à 42 lignes.
L’exposition souhaite remettre l’invention élaborée par Gutenberg dans son contexte en précisant notamment que des méthodes d’impression ont préexisté. En Chine ou en Corée, la xylographie se pratique dès le VIIIe siècle et c’est de Corée, avec le Jikji, que provient le plus ancien ouvrage conservé imprimé avec des caractères mobiles métalliques, selon un procédé très proche de celui mis en œuvre à Mayence plus de soixante-dix ans plus tard. Si Gutenberg n’a sans doute pas eu connaissance de cette invention coréenne, il peut s’appuyer sur des techniques et des pratiques qui existaient aussi en Europe, où l’on sait imprimer et reproduire l’image à partir de 1400 environ à l’aide d’une matrice gravée, d’abord sur bois, puis sur cuivre. Le besoin du multiple afin de permettre une large diffusion est aussi une problématique qui occupe les artisans du métal, que Gutenberg a côtoyés durant son séjour à Strasbourg. Son innovation a été non seulement de combiner trois techniques préexistantes dans les arts du métal et les arts graphiques – la frappe, la fonte et le transfert par impression –, mais aussi de l’appliquer à un ouvrage d’une ampleur textuelle inédite, se déployant sur près de 1300 pages, la Bible, avec l’objectif immédiat de mettre sur le marché un nombre important d’exemplaires, plus de cent cinquante d’après les témoignages de l’époque.
Dans le sillage de Gutenberg des imprimeurs, des humanistes et des artistes se sont emparés de son procédé occasionnant un foisonnement expérimental sans précédent. Le perfectionnement rapide de la presse typographique garantit aussi aux imprimeurs du XVe siècle une grande efficacité.
Avec près de 270 pièces, témoins de ces tâtonnements et expérimentations techniques, l’exposition veut montrer les prouesses et avancées permises par ce nouveau procédé en suivant le processus de fabrication du livre, de l’atelier de l’imprimeur à l’étal du libraire, de l’artisan au lecteur en mettant l’accent sur sa dimension collective. Les ateliers de typographie du XVe siècle ont été de véritables laboratoires d’expérimentation, permettant de triompher de certaines difficultés techniques et favorisant la diffusion des procédés d’impression à travers l’Europe. Ces techniques seront présentées et expliquées dans un espace dédié à l’atelier de l’imprimeur, organisé autour d’une exceptionnelle presse prêtée par le musée Gutenberg de Mayence.;