Histoires de fausses nouvelles : Pastiches de presse

Du 04.04.2023 au 29.10.2023 Commissaire(s): Sophie Robert, Aurélien Brossé Bibliothèque nationale de France – site François-Mitterrand

Fausses unes et journaux parodiques exposés à la BnF

La Bibliothèque nationale de France consacre une exposition aux détournements comiques de journaux réunissant pour la première fois une large sélection de pastiches et parodies de presse écrite.

Peu étudiée, cette pratique aujourd’hui très présente sur le web est régulière et ininterrompue depuis près de deux siècles. Ces pastiches interrogent notre rapport à l’information, de façon décalée et inédite.

Présentant principalement des documents issus des collections de la Bibliothèque, l’exposition décrypte ces faux journaux pour rire, en s’appuyant à la fois sur la continuité du genre, ses évolutions et ses formes actuelles.

Pasticher la presse consiste à détourner des journaux connus ou à inventer des faux journaux à des fins parodiquesLa Croix devient ainsi La Croax (1923), Le Figaro se transforme en Livaro (1974) et Libération en Laberration (1985). Le Journal des refroidis (1877) feint de s’adresser aux morts, Le Cochon, journal des gens sales (1885) vise un lectorat très spécifique et Icônne (2015) caricature la presse féminine.

Apparue dès l’origine de la presse, cette pratique a bénéficié de l’essor des journaux satiriques pour devenir particulièrement florissante à partir du XIXe siècle. Toujours d’actualité, elle s’est aujourd’hui déplacée sur le web avec des sites d’informations parodiques tels que Le Gorafi ou les fausses Unes de journaux postées sur les réseaux sociaux.

Le pastiche de presse propose une version absurde et décalée d’un titre ou de l’actualité (Salut les malins, 1974 ; Flemme actuelle, 2020…). Il cible souvent les sphères médiatique et politique, rend ridicules les grands débats de société (Négationniste climatique, 2019) et peut parfois avoir un ton pamphlétaire  (L’Épique, 1978). Il se distingue cependant de la contrefaçon ou de la fausse information car cette caricature totale du journal ne dissimule jamais son statut de faux et assume pleinement ses visées humoristiques.

Avec 16 panneaux et 250 reproductions, l’exposition propose un parcours chronothématique. La première partie donne des clés d’analyse de cet objet volontairement provocateur. Le découpage chronologique, de l’âge d’or de la presse aux réseaux sociaux, laisse ensuite apparaître certaines constantes, des influences et aussi des évolutions, notamment techniques.

Enfin, sont mises en lumière la continuité et les différentes intentions de la presse pastichée, de l’exercice de style à la satire. L’exposition invite ainsi à explorer autrement l’histoire de la presse et à découvrir une facette de l’histoire du rire en France. Cette mise en perspective montre la permanence de certaines questions liées aux médias : Comment déceler l’intention comique ou satirique ? Comment le faux peut-il être un moyen d’expression ? Que dit le pastiche de notre rapport à l’information et à notre culture médiatique commune ?

 

Entrée gratuite