Expositions du Salon SoBD

Du 03.12.2021 au 05.12.2021 Commissaire(s): Salon SoBD (Paris) Salon SoBD (Paris)

Pour sa 11e édition, le SoBD propose quatre expositions dans les murs et trois autres hors les murs avant le retour de la Trans Galerie, mi-décembre. Tout ceci en accès gratuit !

Parmi ces expositions, il y a notamment :

WILLEM AU MUSÉE ÉPHÉMÈRE : À l’occasion de sa 11e édition, les3, 4 et 5 décembre 2021, le SoBD proposera une exposition de son invité d’honneur, Willem, au Musée Éphémère. Plus d’une cinquantaine de pièces originales y seront présentées, exposant les différentes facettes du travail de l’artiste.

LA BD MALGACHE CONTEMPORAINE : Traditionnellement le SoBD propose une exposition sur le 9e art d’un pays invité à chaque édition. Cette année, c’est au tour de Madagascar d’exposer ses talentueux artistes sur les murs de la Halle des Blancs Manteaux, durant les trois jours du salon. C’est l’occasion de venir découvrir cinq artistes malgache : Catmouse James, Dwa, Liva, Ndrematoa, Pov qui proposeront chacun une vingtaine de leur travaux (planches, dessins, illustrations…) pour vous faire entrer dans leur univers artistique. L’exposition est gratuite et en accès libre du vendredi 3 décembre 2021 à 15h00 au dimanche 5 décembre 2021 à 19h00.

L’AVENTURE DES FUMETTI MALGACHES : L‘âge d’or de la bande dessinée à Madagascar. Les années quatre-vingt et le rayonnement de la BD populaire dans la Grande Île. Les années quatre-vingt correspondent à l’âge d’or de la bande dessinée malgache. Celle-ci se caractérise par une prolifération de revues et de séries, phénomène unique en Afrique. Sur le plan éditorial, on y constate le règne des magazines et comics books dans le monde de la BD malgache, avec des tirages moyens de 3 000 exemplaires. Le paroxysme sera atteint en 1989, année où vingt-huit structures éditoriales déversant une trentaine de publications mensuelles sur le marché seront recensées. Les différentes revues éditées (DanzAvotraBenandro,…) seront un lieu d’expression créative extrêmement important pour de jeunes auteurs qui ont pu laisser éclater leur inspiration issue de la culture des comic-books italiens (les « fumetti ») et du cinéma populaire : aventure, karaté, western, horreur… L’immense majorité des titres était en malgache ou en version bilingue et peu d’albums cartonnés seront édités. L’aventure durera une douzaine d’années. À partir de 1991, la crise économique entraîne le déclin du genre. Le pouvoir d’achat s’effrite et la désastreuse pratique de la “location” des livres, formule qui satisfait les loueurs et lecteurs de BD mais ruine les créateurs. Les maisons d’édition (Tsileondriaka, Danz, EH !) ferment toutes leurs portes progressivement.
La grande époque des magazines et séries spécialisées BD se termine dans le pays.
C’est sur cette aventure exceptionnelle dans un pays du sud que l’exposition se penche. L’objectif est de mettre en valeur le talent et l’énergie de ces créateurs et éditeurs qui ont fait rêver des centaines de milliers de lecteurs locaux.

EXPO ELVIFRANCE DE JESSY DESHAIS : Les 3, 4 et 5 décembre prochain, le SoBD présentera la série des Elvifrance de Jessy Deshais, soit une quinzaine de pièces réalisée par l’artiste à partir des petits formats pornographique de la maison française. Jessy Deshais travaille fréquemment par transformation d’objets déjà existants. Parmi ces objets, elle affectionne les livres de tout type : livres d’images, revues, bandes dessinées, romans… Les beaux livres et les objets littéraires ont été l’objet de ses attentions, mais pas exclusivement. L’artiste s’est également emparée des petits formats pornographiques de la maison Elvifrance, ouvrages le plus souvent occultés, dépréciés, jetés dans les noires oubliettes du 9e art sans considération sur l’impact qu’ils ont pu avoir (non sur une élite formées et appelant de ces vœux la légitimation de la bande dessinée mais bien sur un lectorat mal connu, dont l’attrait pour ces publications préfère rester dissimulé par les brumes de notre ignorance). Ce sont ces ouvrages peu recommandables, cédés à la chirurgie de l’artiste, que nous exposons aujourd’hui. Ici, toute la palette des opérations de Jessy Deshais peut être observée. Car si l’ablation peut sembler un traitement élémentaire (n’évoque-t-il pas la simple déchirure d’une page ?), c’est loin d’être le cas. Jessy Deshais pratique le retrait de plusieurs façons : elle peut ôter du livre certaines de ses figures (les hommes, par exemples), ou les en ôter toutes. Dans le premier cas ne subsistent que les figures féminines au terme d’un travail qui s’apparente véritablement à une amputation, c’est-à-dire à une intervention vitale permettant la survie du patient par la séparation du corps malade et mortifère. Dans le second cas, c’est un squelette qui est mis au jour. Les lambeaux qui subsistent encore ici où là ne cachent plus la structure sous-jacente, l’organisation interne de l’anatomie livresque. Mais l’ablation peut également faire surgir une image subliminale, chimère composée de parties originellement distinctes, désormais réunies puisqu’a été ôté ce qui les séparait les unes des autres. La fragilité de ces objets, due à la mauvaise qualité du papier et de l’encre, qui réagissent ensemble pour vieillir plus vite, est infiniment touchante, et les découpages que leur a imposé l’artiste n’en sont que plus extraordinaires. Avec quelle délicatesse a-t-elle dû poser son ciseau sur leur feuille pour ne pas les détruire en les incisant ! Rappelons enfin que dans toute amputation réside une fonction inverse primordiale : la conservation. On ôte pour garder ce qui n’est pas ôté. Ainsi en va-t-il aussi du travail de Jessy Deshais où la transformation du livre est toujours le résultat d’une intention et non celui du hasard. Si la plastique du résultat est indéniablement convoquée lorsque nous sommes confrontés à l’objet résultant, il faut bien dire que la découpe révèle tout aussi immanquablement une volonté politique ou analytique.

Site web de l’événement : https://sobd2021.com/