Expositions du festival Quai des bulles
Frédéric Pillot
DATES : Du 29 octobre au 1er novembre
LIEU : Palais du Grand Large, Salle Grand Large
SCÉNOGRAPHIE : Antoine Rivalan
Né en 1967 à Hayange en Moselle, Frédéric Pillot débute sa carrière par la presse et l’illustration jeunesse, avant de se tourner rapidement vers la bande dessinée. Après quatre albums il délaisse ce média pour se concentrer sur l’illustration jeunesse.
Frédéric Pillot est l’un des auteurs-illustrateurs jeunesse les plus doués et les plus appréciés de sa génération. En trente ans, il a vendu deux millions de livres et publié des dizaines de titres traduits dans le monde entier. Son sens minutieux du détail et de la perspective accompagnés de couleurs lumineuses et de cadrages audacieux font de ses illustrations de véritables petits bijoux que l’on peut mirer des heures durant.
C’est en 2000 que paraît Raoul Taffin, sa première série écrite par Gérard Moncomble avec qui il collaborera à de nombreuses reprises. Elle raconte les aventures fabuleuses, mais quelques peu imaginaires, d’un petit garçon dans son quotidien très normal. La série Edmond le chien, sur des histoires de Thibault Guichon aux éditions Magnard nous décrit la vie pépère d’un chien qui n’a pas grand chose de Rintintin ou de Lassie. Moi, Thérèse Miaou chez Hatier, à nouveau avec son ami Gérard Moncomble est actuellement en cours de réalisation en dessin animé. Elle raconte le quotidien tranquille d’une petite chatte domestique et maline.
En 2002 paraît le premier volume de la série Lulu Vroumette avec l’écrivain Daniel Picouly (à nouveau chez Magnard). Les textes en vers narrent les aventures d’une petite tortue futée et débrouillarde et de ses amis de la forêt. La série compte 18 volumes et a été adaptée en dessins animés par Mondo TV à partir de 2016 (trois saisons diffusées dans le monde entier ! ). On notera ensuite en 2008 Les Plus belles images de la Bible chez Bayard avec Katia Mrowiec où dans un style réaliste auquel il ne nous a pas habitué, Frédéric Pillot illustre quelques moments phares du livre Saint des chrétiens.
Puis Les Souvenirs du vieux chêne aux éditions Milan en 2016 avec Maxime Rovère, recueil de courts contes poétiques et bucoliques dont le héros est le chêne lui même. C’est en 2020 que les éditions Daniel Maghen, partenaires de cette exposition, publient Balbuzar. À nouveau avec Gérard Moncomble, cette grande histoire très richement illustrée raconte la fin d’un monde, la flibuste, face à la pression des grands états d’Europe qui veulent mettre un terme à des décennies de piraterie. Cet automne, Frédéric Pillot voit paraître pas moins de trois livres. La Sorcière Crabibi chez Kaléidoscope avec Laurent et Olivier Souillé, Le Petit Poucet avec Agnès Ledig chez Père Castor et Les Fabuleuses fables du Bois de Burrow chez Little Urban avec Thibault Guichon-Laurier. Cet album a la particularité d’être le premier en noir et blanc réalisé par Frédéric Pillot.
Cette exposition retrace une grande partie de la carrière de Frédéric Pillot, en mettant l’accent sur l’album Balbuzar, mais sans négliger les séries plus anciennes ni les albums récents. Elle sera accompagnée d’une statue du pirate, réalisée par Samuel Bouleistex. Statue qui sera présentée ici pour la première fois au public après une bonne année de travail.
Misma
DATES : Du 26 octobre au 1er novembre
LIEU : Parvis de La Grande Passerelle
SCÉNOGRAPHIE : Alain Faure, Franck Bouétard, Misma, Zanzim
Approchez, approchez !
Le collectif toulousain est l’invité du festival Quai des Bulles pour présenter un éditeur, et ses auteurs, qui après 17 ans d’existence continue de surprendre.
Fondées à Toulouse en 2004 par les frères jumeaux Estocafich et El don Guillermo, les éditions MISMA se sont rapidement enrichies de la collaboration d’une vingtaine d’auteurs, français comme Anne Simon, Delphine Panique ou Nylso et étrangers comme Esther Pearl Watson, Yoon-Sun Park ou Simon Hanselman. Cela donne un catalogue d’une soixantaine de titres riches et variés, avec pour seul fil directeur le même élan de fantaisie et d’énergie créative. Ce qui donne également, Dopututto Max, revue collective et colorée qui obtient en 2013 le Prix de la Bande dessinée Alternative au Festival d’Angoulême.
Les éditions MISMA multiplient la publication d’ouvrages de bandes dessinées débridées, invitent à découvrir des styles d’écritures différents, des dessins singuliers.
Quai des Bulles propose de découvrir cet éditeur, qui s’offre le luxe, par les temps qui courent de rester un exceptionnel espace de liberté et de création.
Tel un cirque de l’étrange, MISMA installera sa ménagerie picturale à Saint Malo.
Oyé, Oyé ! L’étrange caravane MISMA posera peut-être son chapiteau sous vos fenêtres.
Cette exposition en extérieur est à la fois un rappel du passé prestigieux et une envie de découvrir des nouveaux auteurs et autrices.
Elle vous permettra de vous immerger dans la richesse des univers graphiques et
séquentiels. Et juste pour le plaisir de placer le mot « séquentiel » !
Laissez-vous surprendre, dérouter, malmener, par un casting visuel irréprochable !
Approchez ! Approchez !
Laissez-vous tenter !
Les spectaculaires
DATES : Du 29 octobre au 21 novembre
LIEU : Pôle culturel La Grande Passerelle, 4ème lieu
SCÉNOGRAPHIE : Régis Thomas, Christopher Lannes
« Mesdames, Messieurs
Venez admirer LES SPECTACULAIRES DE PANAME ! Une exposition unique pour
petits et grands. Vous n’en reviendrez pas ! Au programme : haute voltige, lancer de couteaux, explosions et déguisements incroyables, mais aussi courses de voitures et de BATMOBILE ! Je n’en dis pas plus, je vous garde la surprise…
Vous tremblerez devant les pirouettes aériennes de l’Homme Volant : ÉVARISTE !
Agilité et élégance dans un numéro acrobatique époustouflant. Son charme ne
vous laissera pas de marbre !
Approchez, approchez et découvrez L’Homme le Plus Fort du Monde ! Grâce à une armure inventée par le Professeur Prosper Pipolet, il peut soulever le double de son poids avec UNE main ! J’ai nommé EUSTACHE. Mais méfiez-vous de FÉLIX, L’Homme Loup-Garou à la Goutte au Nez, il pourrait vous bondir dessus et vous dévorer tout cru ! Ou pire, vous découper en rondelles avec ses terribles griffes…
Et pour finir, la plus maligne de toute la bande : la Pétillante PÉTRONILLE ! Meneusenée, elle dirige cette incroyable troupe hors du commun avec une poigne de fer !
Tous les numéros de cette série vous sont présentés par Régis Hautière (au scénario) et Arnaud Poitevin (au dessin). Pour la couleur, on y retrouve Christophe Bouchard et au lettrage : Raphaël Hadid. »
Le scénariste n’est pas à son coup d’essai : Régis Hautière a dans son palmarès, La Guerre des Lulus (Casterman), L’Orphelin de Perdide (Comix Buro), Abélard (Dargaud), Aquablue (Delcourt), Conan le Cimmérian – Les Clous rouges (Glénat). Quant à Arnaud Poitevin, de son coté, il a réalisé : Miss Harley (Bamboo), La Croisière Jaune (Quadrants), Confession d’un canard sex-toy (Ankama), Orge l’Ogre (Panini Comics), Fureur Moustache (Milan)…
Bref, 5 albums déjà produits avec brio par les éditions Rue de Sèvres, se déroulant dans un Paris Steampunk des années 1900. On y retrouve avec délectation des personnages fort attachant et des figures historiques (Sarah Bernhardt, Louis Lépine, Aristide Briand, le président Fallières…). Et en y regardant de plus près, on y voit un tas de références ciné et BD cachées au fil des cases.
Des toits de la capitale en passant par le métropolitain, la bande d’enquêteurs nous fait aussi voyager de Belle-île-en-Mer à Berlin en passant par Bruxelles. Dans chaque tome, l’humour est omniprésent et l’action riche de nouveaux gadgets et de rebondissements inattendus.
Quai des Bulles vous propose de (re)découvrir cette série BD Jeunesse, en jouant avec les personnages principaux. Tout au long de la visite, des mini-jeux pour les petits détectives vous attendent. Vous y découvrirez aussi des reproductions des planches originales, des croquis exclusifs et des fan-arts.
Cette exposition est accessible gratuitement au Pôle Culturel de La Grande Passerelle à Saint-Malo.
La Vilaine
DATES : Du 29 octobre au 1er novembre
LIEU : Palais du Grand Large, Salle Grand Large
SCÉNOGRAPHIE : La Vilaine
L’équipe de La Vilaine remonte le canal d’Ille-et-Rance et débarque à Saint-Malo pour une exposition 100% bretonne !
Revue dessinée en bande qui s’impose pour unique contrainte de faire de Rennes le lien narratif et le contexte de ses pages, La Vilaine est une œuvre née dans les bars rennais, au gré de rencontres d’auteurs et d’autrices et de leurs discussions endiablées. Elle s’attache à dépeindre au travers de ses cases de multiples histoires se déroulant dans les rues, places et parcs de la cité haute-bretonne.
Après trois ans d’existence et autant de numéros, le collectif rennais présentera à
l’occasion du quarantième anniversaire de Quai des Bulles le travail d’une cinquantaine d’auteurs et d’autrices issu des pages de ses revues.
Au fil d’un parcours scénographié inspiré de la ville de Rennes et de l’ambiance de ses quartiers, retrouvez des planches de BD, des illustrations et autres dessins jaillis des feuillets de La Vilaine.
Rejoignez-nous à Sainte-Anne pour profiter de l’ambiance d’un bar pittoresque sans risquer de subir l’haleine éthylée d’un pilier de comptoir, désireux de vous partager ses souvenirs d’un concert de Matmatah en 1996. Si une envie de verdure vous prend, vous pourrez arpenter les allées fleuries du Thabor, habitées par ses colorés volatiles, avant de vous poser à l’ombre des colombages faiblement éclairés. Au Palais du Grand Large, tout a été recréé dans le moindre détail pour que vous vous sentiez « comme à Roazhon » : des affiches de concert placardées aux murs à la moindre étiquette de bouteille de craftbeer locale, en passant par ses façades médiévales en pans de bois.
Au détour d’une vitrine, portez votre regard sur la confection de La Gazette, le célèbre journal couvrant le festival Quai des Bulles, cette année réalisée par les soins de La Vilaine. Derrière le verre, d’authentiques artisans de la BD triment sous vos yeux pour vous livrer un compte-rendu sans concession de ces
journées sur les quais malouins. Comme ils sont drôles à s’échiner, le dos courbé sur de minuscules planches, les yeux abîmés par ces multiples et voraces goélands à dessiner ! Attention, il est interdit de les nourrir (les bédéastes et les goélands…).
Il vous sera désormais impossible de perdre votre chemin dans Rennes. Avec cette surprenante cartographie de la ville, mémorisez chaque quartier en l’associant à une planche originale de bande dessinée et aux diverses aventures – policières, poétiques, politiques – s’y déroulant. Venez donc rencontrer les Vilain·e·s !
Emmanuel Reuzé
DATES : Du 29 octobre au 21 novembre
LIEU : Place des Frères Lamennais & Place Gasnier Duparc, Saint-Malo Intra Muros
SCÉNOGRAPHIE : Alain Faure, nicoby
Attention, humour con.
Un éclat de rire tous les 5 mètres.
Emmanuel Reuzé est auteur de bandes dessinées depuis près de 20 ans, mais c’est avec Faut pas prendre les cons pour des gens qu’on l’a vraiment découvert. Cette série, coscénarisée avec Nicolas Rouhaud, Jorges Bernstein et Vincent Haudiquet, est d’abord parue dans Fluide Glacial puis en 3 tomes qui ont rencontré un succès retentissant faisant plusieurs centaines de milliers d’adeptes rigolards.
Il a l’oeil pétillant, le sourire un peu en retrait. Difficile de savoir ce qui lui passe par la tête quand on le voit. Il reste discrètement dans son coin, pourtant la mécanique est en marche. Il observe. Il nous observe. Il analyse nos comportements, nos faiblesses et contradictions pour en sortir des séquences aussi tordantes, mordantes que justes. « Je prends un sujet de société et je le fais dériver ». La particularité de Reuzé, c’est de nous emmener le plus loin possible, de nous mettre presque mal à l’aise face à ses gags, de s’approcher de la ligne rouge sans jamais la franchir. Perfectionniste et méticuleux, il explique « Je fais 20 ou 30 chutes avant de trouver la bonne ». La chasse aux idées est une descente à la mine, le meilleur de chaque veine creusée est exploité jusqu’au bout du filon. On s’étonne du nombre de rebonds pour aller encore un peu plus loin, chaque chute surclassant la précédente.
Cet univers repose souvent sur la répétition d’images, « Au début, j’avais fait le découpage de ma page avec des changements de plans, des choses très classiques, et puis je me suis rendu compte que c’était beaucoup plus efficace en répétant une image fixe. Mes personnages essayent de s’en sortir, mais ils sont figés physiquement ! ».
Cette déambulation présente quelques-unes de ces immersions sociologiques délirantes ainsi que d’autres travaux de l’auteur, comme l’hilarante Discongraphie, entre pop culture et calembour. On ne va pas s’ennuyer du côté de la place Lamennais…
Pénélope Bagieu
DATES : Du 29 octobre au 1er novembre
LIEU : Palais du Grand Large, Salle Grand Large
SCÉNOGRAPHIE : Régis Thomas, Thaïs Arribard
S’il y a une autrice de bande dessinée incontournable ces derniers temps, c’est bien Pénélope Bagieu. Dessinatrice et scénariste de talent, elle enchaîne depuis plusieurs années les expositions et les prix, et le succès lui va si bien.
Après des études dans le cinéma d’animation, elle se lance dans le dessin d’illustration, notamment pour la presse et la publicité. En 2007, elle fait ses premiers pas sur internet, en lançant son blog Ma vie est tout à fait fascinante, où elle raconte les petites anecdotes de la vie quotidienne. À la fois illustratrice et scénariste de la plupart de ses BD, elle collabore également avec d’autres auteurs de sa génération, comme Joann Sfar et Boulet. Après avoir exposé les déboires
d’une jeune trentenaire dans sa série Joséphine, elle se lance dans un nouveau style, la BD biographique. En 2015, dans California Dreamin, elle raconte l’histoire de Cass Elliot, chanteuse du groupe sixties The Mamas and the Papas, au parcours incroyable et à la voix hors du commun. Pénélope Bagieu ne s’arrête pas là et continue avec ses célèbres Culottées, de mettre en avant les histoires et les destins de femmes méconnues du grand public. Elle y dresse le portrait d’une trentaine d’entre elles, journaliste, sportive, activiste ou encore exploratrice, à travers les époques et à travers les pays, ayant marqué l’Histoire par leurs engagements, leurs combats féministes, leurs passions et leur volonté commune
de s’affirmer en tant que femme. Comme l’intrépide Annette Kellermann, nageuse et figure incontournable dans la lutte des droits des femmes ; la fascinante actrice, chanteuse, danseuse et résistante Joséphine Baker ; ou encore la déterminée Mae Jemison, première femme afro-américaine à être allée dans l’espace. Et le succès de cette BD est au rendez-vous. Culottées est en effet traduit dans 17 langues, distribué dans 22 pays et a surtout permis de mettre en lumière des femmes aux destins hors du commun. Pénélope Bagieu a reçu en 2019 le Prix Eisner
de la meilleure édition américaine d’une œuvre internationale pour ses Culottées. Et si vous n’avez jamais entendu parler de ce prix, sachez quand même que c’est l’équivalent des Oscars du cinéma, pour les auteurs et les autrices de bandes dessinées. Rien que ça… Peut-être est-ce l’occasion de commencer une avenue Walk of Fame de la bande dessinée à Quai des Bulles ?
En 2020, elle sort Sacrées Sorcières, une bande dessinée adaptée du roman éponyme de Roald Dahl. Elle revisite ce grand classique de la littérature anglaise à la sauce Bagieu, en s’inspirant de son histoire personnelle sur ce roman qui a marqué son enfance.
Et le succès de l’autrice va bien au-delà des frontières de la bande dessinée. Ses premières publications, la série Joséphine, a été adaptée au cinéma, dans non pas un mais deux films, où l’héroïne principale est interprétée par Marilou Berry. En 2020, c’est au tour de sa célèbre série des Culottées d’être adaptée sous la forme d’une série d’animation, diffusée sur France Télévision. Et ce n’est pas fini, puisque l’adaptation cinématographique de La Page Blanche, scénarisée avec son ami Boulet, devrait sortir l’année prochaine. Pénélope Bagieu, autrice inspirante et
militante, à l’univers engagé mais pas seulement, prend ses quartiers au Palais du Grand Large pour la 40ème édition de Quai des Bulles, aux côtés de quelques unes de ses Culottées.
Rues en bulles. Parcours artistique à Saint-Malo
DATES : A partir du 29 octobre
LIEU : Saint-Malo Intra-Muros & Saint-Servan
SCÉNOGRAPHIE : Anne des Prairies, Céline Floch
Rues en bulles est un parcours artistique, ludique et interactif dans la ville à la rencontre du patrimoine de Saint Malo.
Nous vous invitons à découvrir des petites ruelles cachées et bien des trésors qui racontent la cité corsaire à travers des oeuvres inspirées des noms de ses rues et de son histoire riche en anecdotes mystérieuses et étonnantes.
Cette exposition de street art sera réalisée par les élèves de l’Institut supérieur de Design de Saint-Malo accompagnés par l’artiste Céline Floch du collectif COEF 180. Une vingtaine d’oeuvres graphiques et d’illustrations seront affichées sur les murs de la cité malouine la semaine du festival, jusqu’à leur disparition au fil du temps.
Patrick Prugne. Sagas indiennes
DATES : Du 29 octobre au 1er novembre
LIEU : Tour Bidouane, Saint-Malo Intra Muros
SCÉNOGRAPHIE : Anne Chotard, Lucien Rollin, Jean-Pierre Garnier
1534, le malouin Jacques Cartier traverse l’Atlantique vers ce qui deviendra la Nouvelle France. Il est l’un des premiers européens à explorer le fleuve Saint-Laurent. Il faudra attendre les années 1550 pour que le mot Canada, issu de l’iroquois « kanata » (village) apparaisse sur les cartes. Des relations propices aux échanges commerciaux s’installent alors mais cela ne saurait durer !
C’est sur cette houleuse toile de fond nordaméricaine que Patrick Prugne dépose ses couleurs. Ses sagas indiennes, publiées aux Éditions Daniel Maghen, nous plongent au cœur des grands espaces de ce Nouveau Monde des XVIIe et XVIIIe
siècles.
Auteur aux influences multiples dont la bibliographie croît au gré de ses recherches et de ses envies, Patrick Prugne a toujours dessiné et ressenti très tôt l’envie de raconter des histoires. Hugo Pratt, Milo Manara, Alberto Breccia mais aussi Gustave Aimard ou encore James Fenimore Cooper, nombreuses sont les lectures qui l’ont mené progressivement à la bande dessinée historique. Fasciné par le choc des cultures, il sort en 2009 l’album Canoë Bay en collaboration avec le scénariste Tiburce Oger, puis poursuit en auteur complet avec Frenchman en 2011, Pawnee en 2013 et Iroquois en 2016. Après un petit détour dans le Pacifique Sud avec Vanikoro en 2018, il revient sur la côte Est du continent nord-américain avec l’album Tomahawk paru en 2020.
Immergés dans l’immensité d’une nature riche et sauvage, les personnages des sagas indiennes arpentent les somptueux paysages des contrées canadiennes. Véritables odes à la nature, ces albums tout en couleur directe sont une invitation au voyage.
Aquarelliste, Patrick Prugne joue à merveille des spécificités de cette technique. Les effets de transparence confèrent à ses planches une clarté à l’aspect vaporeux et une atmosphère empreinte de sérénité.
Au calme de cette nature omniprésente et poétique s’opposent les conflits et la violence des hommes. Des premiers colons aux prémices de la conquête de l’Ouest en passant par la guerre de Sept Ans, entre alliances et mésalliances, s’opèrent les grands bouleversements qui ont agité Amérindiens, Français et Britanniques pendant près d’un siècle. C’est sur cette trame tumultueuse que l’auteur s’appuie pour relater les aventures d’individus à travers leurs histoires personnelles et familiales, personnages dont les destins singuliers se mêlent à la grande Histoire.
Ces épopées richement documentées s’écoulent au fil des cases, au rythme du découpage et des cadrages cinématographiques mis au service d’une narration efficace. L’intensité des affrontements et la tension palpable des récits contrastent avec la lenteur des voyages qui sont autant de respirations où l’esthétique et le soin du détail nous laissent contemplatifs.
Nous avons le plaisir de vous convier à l’exploration sur trois étages de l’exposition Sagas indiennes où vous attendent planches et illustrations originales ainsi que nombre de croquis préparatoires qui raviront curieux et initiés.
Collectif Flutiste
DATES : Du 15 octobre au 12 novembre
LIEU : La belle époque, 11 rue de Dinan
SCÉNOGRAPHIE : Hélène Le Bescond
Flutiste est un collectif d’édition de bande dessinée et d’illustration. La maison, pilotée par Léa Murawiec, Antoine Beauvois et David Adrien, s’intéresse de très près à la narration collective en bande dessinée, notamment à travers la revue Flutiste. Chaque livre est l’occasion d’essayer un jeu, une contrainte différente de récit collaboratif en bande dessinée. En parallèle, les artistes publient des livres-objets d’illustration et de bande dessinée en petites et moyennes séries, mettant en lumière le travail de jeunes artistes peu représentés ailleurs. Ils utilisent des savoirs-faire artisanaux tels que la sérigraphie et ils façonnent eux-mêmes une partie de leurs livres.
À l’occasion de la sortie du nouvel opus de la revue Flutiste, le collectif éponyme expose quelques planches au festival Quai des Bulles. Ce onzième numéro est encore l’occasion d’écrire différemment un récit collaboratif en bande dessinée, suivant un principe de vertigineuses mises en abyme. Dans chaque histoire, les personnages se coupent dans leurs actions pour se plonger dans une fiction à l’intérieur de leur propre récit : ils font un rêve, lisent un livre ou écoutent une anecdote. Ce récit-là, c’est l’aventure suivante dessinée par l’artiste suivant !
Regroupant et liant ainsi des histoires de Léa Murawiec, Thomas Rouzière, Adèle Verlinden, Antoine Beauvois, Émilie Clarke, Krocui et David Adrien, ce livre présente une histoire complète, dessinée à 14 mains, où s’enchevêtrent actions, chronologies et personnages.
Archna Waterlily
DATES : Du 15 octobre au 12 novembre
LIEU : Columbus café, 3 rue de la Vieille Boucherie
SCÉNOGRAPHIE : Hélène Le Bescond
Archna Sharma, de son pseudo Archna Waterlily, est l’autrice de Violette & Muscari ainsi que de Water Lily Island actuellement en prépublication sur l’application Webtoon. Autodidacte, elle dessine depuis qu’elle est toute petite. Elle évolue dans l’univers du fanzina et des conventions mangas depuis fin 2006. C’est à l’âge de 15 ans qu’elle s’est mise à rêver du métier de mangaka, qui lui est apparu comme une évidence. Elle fait partie de la génération du « Club Dorothée », et son esprit s’est rapidement imprégné du style manga, au sein duquel elle tente de se perfectionner jour après jour et de se trouver un style reconnaissable.
Aujourd’hui, elle fait de son mieux pour concilier son travail de fonctionnaire d’Etat et son métier de mangaka.
Gulliver
DATES : Du 29 octobre au 1er novembre
LIEU : Quai Duguay Trouin
SCÉNOGRAPHIE : Festival de Perros-Guirec, Quai des Bulles
Gulliver est dans l’inconscient collectif. Cette oeuvre populaire de Jonathan Swift est déclinée librement par Bertrand Galic et Paul Echegoyen dans Les voyages de Gulliver aux éditions Soleil. Dépaysant et enchanteur.
Oscillant entre réel et imaginaire, Les Voyages de Gulliver – De Laputa au Japon propose une réflexion autour des folies du genre humain, de la notion de progrès et de la fuite du temps. Après une attaque de pirates, Lemuel Gulliver cumule les découvertes : l’île volante de Laputa, Balnibarbi, l’Académie de Lagado, Maldonada, l’île de Glubbdubdrib, le royaume de Luggnagg puis le Japon, avant de rejoindre l’Angleterre. Conte philosophique, pamphlet sociétal et politique ou récit fantastique… cette adaptation, de toute beauté, mêle brillamment humour et satire.