Exposition du festival BD à Bastia 2022
Initiées en 1993, les Rencontres de la Bande-Dessinée et de l’Illustration – BD à Bastia proposent chaque année, au début du printemps, quatre jours consacrés aux voies émergentes, aux grands classiques, aux auteurs confirmés et à l’illustration pour la jeunesse.
Les Rencontres ont créé près de 300 expositions originales, invité plus de 18 pays, dont l’Argentine, l’Espagne, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Chine, la Russie, la Norvège, le Royaume-Uni, les États-Unis et reçu plus de 500 auteurs.
BD à Bastia a construit son positionnement en plaçant les auteurs et la création au centre de ses préoccupations. La manifestation entretient une dimension propice à la convivialité, à la rencontre entre les auteurs et le public mais aussi à la rencontre des artistes entre eux.
Une trentaine d’auteurs sont invités en moyenne. Le travail de tous les auteurs est valorisé : chaque auteur invité expose. Les expositions sont nombreuses (12 à 15 par édition) et soignées, les reproductions de planches ou d’illustrations sont exceptionnelles et les originaux sont légion.
Les expositions originales de BD à Bastia rayonnent sur l’ensemble de la ville : à Una Volta mais aussi au Musée, dans les médiathèques, à la Galerie Noir et Blanc.
Les auteurs invités interviennent sur place durant l’événement, soit en rencontre tout public et performance dessinée, soit auprès du public scolaire en rencontre ou en atelier.
Ce dernier est particulièrement nombreux : 3 500 à 4 000 visiteurs, de la maternelle à l’Université.
Ces élèves viennent de l’ensemble de la région Corse et bénéficient de programmes établis sur mesure : visites commentées avec les auteurs ou des médiateurs, ateliers, projections, spectacles. Ils forment, au bout de plus de 25 ans d’existence pour BD à Bastia, une génération de public averti.
Aucune séance de dédicace n’est instituée, les temps de rencontres avec le public sont organisés sous forme de discussions qui peuvent être prolongés dans l’espace central et convivial de l’événement.
Une librairie éphémère propose uniquement les ouvrages des auteurs invités.
CAMMINI
Par ces temps d’immobilité forcée, BD à Bastia propose de frayer des chemins avec des auteurs qui ont, à un moment précis, pris la route. Prendre la route ne signifie pas forcément se fixer un but, du moins ce but peut revêtir la forme d’un alibi, d’un leurre qui force au mouvement. Loin de l’image d’Épinal de la Route 66 et d’une Cadillac pour unique moyen de locomotion, les surfaces à parcourir et les moyens de se déplacer empruntent bien des formes : ils sont les ressorts de multiples introspections et de rapports au monde à partir desquels nous pourrons nous questionner, nous projeter.
Ces road-trips portent la plupart du temps une relation en duo, jouant de perceptions complémentaires et de relations parfois tiraillées. Deux cousins traversent les ex-républiques socialistes des Balkans jusqu’à la Turquie dans une vieille Visa décrépie qu’ils ont pris soin de remplir de classiques de la littérature. Avec Visa Transit (Gallimard BD), Nicolas de Crécy convoque un récit de jeunesse fondateur, une mémoire des sens et des affects qu’il relie à certains épisodes de sa vie d’adulte.
Le duo que forme Clémence avec sa grand-mère dans Ne m’oublie pas (Le Lombard) d’Alix Garin, est un duo de réconciliation. Clémence fuit avec sa grand-mère vers la maison de son enfance, lieu de tous les dénouements. Parfois rocambolesque, leur route est celle de leur histoire familiale malmenée.
Autre duo tourmenté, celui de Fabio et Giovanni, les frères du Come Prima (Delcourt) d’Alfred. Leur retour vers l’Italie après la seconde guerre mondiale qui a désuni leur famille prend la forme d’un chemin expiatoire et marque le point d’un nouveau départ.
Fratrie toujours, Nylso nous rend à la légèreté avec My Road Movie (Misma) ou l’histoire d’un séjour de vacances entre frères qui vire au fiasco. Un parcours qui révèle la relation fusionnelle des deux héros.
Avec Trop n’est pas assez (Ça et Là), Ulli Lust nous embarque dans un récit initiatique : en 1984 elle a 17 ans, elle est punk et part traverser l’Italie avec son amie Edi. Les deux jeunes filles vont être confrontées à la violence sexuelle tout au long de leur voyage, violence qui fait l’objet d’une prise de conscience progressive pour l’autrice, comme un écho aux problématiques soulevées par les mouvements #metoo.
Enfin, Le Chanteur perdu (Dupuis), road-trip signé Tronchet, prend la forme d’une véritable enquête à suspens sur les traces de Rémi Bé, chanteur dont seul Jean, bibliothécaire en burn-out, semble se souvenir. Une fois encore, l‘itinéraire parcouru est un jeu de piste qui mène le héros à lui-même.
La scénographie immersive de l’exposition Cammini signée Raphaël Lerays.
HUGUES MICOL
MAI SOTTUMESSI
EXPOSITION
MUSÉE DE BASTIA
Hugues Micol rejoindra Bastia pour la première fois pour une exposition monographique au Musée d’Arts et d‘Histoire. Les noirs dynamiques et tourmentés de Scalp (Futuropolis) et de Black Out (avec Loo Hui Phang, Prix Goscinny 2021, Futuropolis), côtoieront les images issues de Whisky (Cornelius), peintures contemplatives et arides du Grand Ouest rêvé par l’auteur.
Le dernier paru, Agughia (Dargaud), s’inscrit dans un registre encore différent : un polar SF situé à Porto-Vecchio, dont l’intrigue est éminemment écologique et politique et le graphisme emprunté aux années soixante-dix. Couleurs directes acidulées, machines volantes et grandes roues bronzantes pour plages surpeuplées forment un univers qui serait peut-être bientôt le nôtre.
L’exposition Mai Sottumessi (Indomptés) montre à quel point Hugues Micol maîtrise des genres et des lexiques graphiques variés, naviguant en toute indépendance.
Hugues Micol signe l’affiche 2022 de BD à Bastia.
Hugues Micol est né à Paris le 18 mars 1969. Il est attiré très tôt par le dessin et fait ses premiers pas dans la bande dessinée à l’âge où d’autres jouent aux billes. Influencé par Jean Giraud, Pratt et plus tard, Muñoz, il délaisse pendant quelques années la BD pour s’ouvrir à d’autres univers comme celui de Ralph Steadman ou de David Hockney. Il entre alors en 1988 à l’École Supérieure des Arts Graphiques de Paris, puis devient illustrateur free-lance. Il débute sa carrière d’auteur dans le secteur jeunesse grâce à un simple envoi de planches chez Nathan. Après une parenthèse de plusieurs années, Micol revient à ses premières amours : la bande dessinée. Sa rencontre avec Jean-Louis Capron est déterminante. Ce dernier, enthousiasmé par le travail de Micol, insiste pour travailler avec lui. Micol accepte, et de leur collaboration, naît le western délirant de Chiquito La Muerte. Il réalisera en parallèle, seul, Romanji, le départ d’une trilogie baroque et fantastique conclue en 2015 aux éditions Cornélius. Hugues Micol aime par-dessus tout expérimenter et tenter des aventures graphiques sans cesse différentes en collaboration ou non.
Loo Hui Phang est née en 1974 au Laos.
Elle a écrit des pièces de théâtre, des livres pour enfants avec Jean-Pierre Duffour, ainsi que des scénarios de courts-métrages, de dessins animés et de bandes dessinées.
En 2004, elle publie Panorama avec Cédric Manche qu’elle adapte deux ans plus tard (avec David Rault) en moyen-métrage diffusé sur Arte.
En 2005, paraît le Prestige de l’uniforme en collaboration avec Hugues Micol qui obtient le Prix littéraire de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Elle écrit en 2013 L’Art du chevalement, avec Philippe Dupuy, en co-édition avec le musée du Louvre-Lens. L’année suivante, elle conçoit La Ferme des animaux, installation immersive inspirée du roman de George Orwell, avec Blexbolex, au festival Pulp.
En 2016 paraissent Nuages et pluie (avec Philippe Dupuy) et L’Odeur des garçons affamés (avec Frédérik Peeters) qui obtient le Prix Landerneau 2016.
En 2019, elle publie son premier roman, L’Imprudence chez Actes Sud.
JULIETTE MANCINI
CONQUÊTES
EXPOSITION
GALERIE UNA VOLTA
Après des études de graphisme aux Arts Déco de Paris et à l’ÉSAA Duperré, Juliette Mancini fait un choix de carrière audacieux et se met à la bande dessinée. En 2014, elle obtient le 2e prix Jeunes Talents au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême. En 2015, elle co-crée Bien Monsieur, revue de bande-dessinée un peu politique, un peu philosophique, un peu drôle.
En 2016, le premier album de Juliette Mancini, De la chevalerie, paraît chez Atrabile : une plongée dans un univers médiéval patriarcal et corrompu, ressemblant étonnamment à notre société.
De la chevalerie s’intéressait aux mécanismes de la domination, et, sans manichéisme, relevait avec justesse la complexité de ces mécanismes, refusant la simple dualité dominant-dominé. C’est la même finesse d’analyse qui est à l’œuvre avec son dernier album, Éveils (Atrabile, 2021). Relatant quelques bribes de vie caractérisant des passages symboliques de l’adolescence ou de l’âge adulte, elle démontre, par exemple, comment le regard de l’autre peut avoir quelque chose de tour à tour flatteur, inquisiteur ou avilissant.
L’exposition présentera des originaux de ses deux albums mais également des travaux de recherches récents, en gravure notamment.
MARIE MIRGAINE
EMBROUILLAMINIS
EXPOSITION
GALERIE UNA VOLTA
Diplômée d’illustration à la Haute École des Arts du Rhin (HEAR) en 2015, Marie Mirgaine vit et travaille dans le Grand Est. Artiste touche à tout aux techniques variées (collage, aquarelle, volumes…), elle est l’autrice et l’illustratrice de plusieurs albums jeunesse et d’éditions d’art graphique. Elle expose ses œuvres dans divers lieux, crée des spectacles, réalise des vitrines, et anime souvent des ateliers pour les enfants.
En 2019, elle publie un premier album jeunesse chez les Fourmis Rouges : Kiki en promenade, suivra Femur Immo en 2021, puis Dix de plus la même année, chez Albin Michel Jeunesse.
SEBASTIAN LÖRSCHER
VOYAGES
EXPOSITION
PÉRISTYLE THÉÂTRE MUNICIPAL
Quand Sebastian Lörscher ne parcourt pas de lointains pays avec son carnet de croquis, il vit et travaille comme illustrateur et auteur à Berlin. Son travail comprend de courts récits, des bandes dessinées et des reportages illustrés, parus chez plusieurs éditeurs en Allemagne. En France, Making Friends in Bangalore est paru en 2015 chez Cambourakis.
L’exposition qui lui est consacrée reprend plusieurs séries de dessins issus de périples, proches ou lointains, en Allemagne, en Inde, à Haïti, en Autriche ou encore au Nigeria. Les lieux et les gens sont toujours saisis d’un trait libre et juste.
En 2022, il conduit également un projet de création BD en langue allemande avec une classe du lycée Giocante, sur une proposition d’Una Volta et d’Emma Laboratoire Culturel.
LE PRIX DES LYCÉENS 2022
FONT/ MAUREL/ PRUDHOMME/ SPRUYT
EXPOSITION COLLECTIVE
GALERIE NOIR & BLANC
JEREMY BASTIAN
LA FILLE MAUDITE DU CAPITAINE PIRATE
EXPOSITION
GALERIE UNA VOLTA
Port Elisabeth, Jamaïque, 1728. La Fille maudite du capitaine pirate part à la recherche de son père disparu, l’un des redoutés flibustiers des mythiques mers d’Omerta. Cette héroïne intrépide nous entraîne rapidement dans des aventures marines et même sous-marines, à la rencontre de pirates tordus et teigneux, de créatures mythiques et autres fantasmagories se déployant à la manière de poupées russes. Sorte d’Alice au pays des pirates, ce récit empli d’humour est servi par un dessin incroyablement détaillé que l’on croirait tout droit sorti d’une gravure fin XIXe. L’exposition de La Fille maudite du capitaine pirate est scénographiée par les Éditions de La Cerise.
Jeremy Bastian et sa femme, Emily Jenkins, vivent à Ann Arbor dans le Michigan avec leurs deux chiens, leur chat, six poules et deux canards déserteurs du jardin voisin. Jeremy avait une obsession : devenir dessinateur de bandes dessinées. Celle-ci l’a guidé toute sa vie et l’a fait évoluer de manière constante en tant qu’artiste. Sa passion pour l’illustration ancienne – alimentée par les gravures de Dürer, Goltzius, Doré, Hogarth et leurs pairs – l’a poussé à aborder la bande dessinée d’une manière unique.
GRÉGORY PANACCIONE
CABOT-CABOCHE
EXPOSITION
PÉRISTYLE THÉÂTRE MUNICIPAL
Gregory Panaccione, maître de l’expressivité et particulièrement doué pour les rôles canins depuis Toby mon ami, adapte l’incontournable roman jeunesse de Daniel Pennac, Cabot-Caboche.
Jugé trop laid pour être adopté, le Chien est traité comme un vulgaire déchet, laissé pour mort dans une décharge. Gueule Noire, une vieille chienne qui vit là, lui vient en aide et lui apprend à survivre. Son principal conseil ? Trouver au plus vite une maîtresse et, surtout, bien la dresser ! La capricieuse petite Pomme est son élue. Une jeune fille cabocharde que le Chien mettra du temps à apprivoiser.
A 14 ans, Grégory Panaccione entre à l’école Estienne de Paris, où il apprend les bases du dessin, du graphisme et de la gravure sur cuivre classique. Il poursuit ensuite ses études artistiques aux Beaux-arts de Paris où il expérimente le dessin de nus et l’étude de morphologie. Après une expérience frustrante dans le monde de la publicité, il décide de se lancer dans la bande dessinée. Il rencontre Guy Delcourt au festival d’Angoulême qui lui présente Bernard Deyriès et Christian Choquet à la recherche d’un dessinateur de personnages pour la série TV Les Malheurs de Sophie. Grégory intègre ainsi le milieu du dessin animé où il apprend à faire du storyboard pour différentes productions. Miyazaki est l’une de ses principales sources d’inspiration.
Aujourd’hui il vit à Milan et continue d’expérimenter différentes techniques de dessins animés tout en publiant régulièrement des albums de bande dessinée, toujours fidèle à Delcourt : son premier album, un récit muet, Toby mon ami (2012), est suivi d’Âme perdue (2013), de Match (2014), d’Un océan d’amour avec Wilfrid Lupano (2014), récompensé du prix BD de la FNAC en 2015, de Qui ne dit mot avec Stéphane de Groodt au scénario (2015), d’Un Été sans maman (2019) puis de Cabot-Caboche en 2021.
LA 5E BILINGUE DU COLLÈGE ST-JOSEPH & MATTHIAS PICARD
L’AVENTURE AUX ARCHIVES
EXPOSITION
ARCHIVES DE BASTIA
Le centre culturel Una Volta et les Archives de Corse s’associent pour organiser un travail de création en bande dessinée à partir de fonds d’archives. Matthias Picard est le chef d’orchestre de ce travail réalisé avec la classe de 5e Bilingue du Collège Saint-Joseph à Bastia. Les enseignants de Français, de langue corse et d’arts plastiques sont impliqués. Les élèves découvrent le travail d’archivistique nécessaire à la connaissance historique et apprennent à étudier une documentation qui sert de cadre à leur fiction dessinée – car les Archives sont le lieu idéal pour des aventures rocambolesques !
L’intrigue
Matteu visite les archives avec sa classe et se retrouve piégé dans le bâtiment suite à une mauvaise blague : il s’est dissimulé sous une pile de boîtes d’archives vides à jeter mais lorsqu’il en sort pour surprendre ses copains, tout le monde est déjà parti. Au détour d’une étagère remplie de vieux ouvrages, il découvre une petite souris qui parle : c’est Françoise, la cheffe du service ! Ensemble ils vont parcourir les archives à la recherche d’indices afin de la délivrer de ce sortilège et lui rendre enfin sa forme humaine.
Le projet
Matthias Picard a tout d’abord passé trois journées à explorer la sélection d’archives opérée par Laure Franek, Directrice des Archives de Corse et Dominique Devaux, Chargé de mission. Les élèves ont ensuite découvert les Archives via une visite préalable à la première session de création avec l’auteur et une présentation de quelques documents choisis. Les élèves, sensibilisés à l’utilité des archives dans le cadre de leur vie privée et citoyenne, ont découvert certains documents historiques exceptionnels comme le certificat de baptême de Pascal Paoli, conservé en coffre-fort. Les élèves ont également suivi les consignes de Matthias Picard afin d’être attentifs à la matière qui leur servirait pour la création de la bande dessinée : observer chaque détail du bâtiment, en particulier les plus incongrus, comprendre le rôle de chacun dans l’institution, observer les fonctionnements et les circulations selon les salles (lecture, quai de déchargement, magasins, atelier de reliure etc..).
De novembre 2021 à janvier 2022, le travail a consisté à la constitution du récit, à la caractérisation des personnages, à la construction d’un story-board puis à la finalisation des planches.
L’Aventure aux archives est un seul et même récit de bande dessinée, construit collectivement, dont les élèves se partagent la réalisation. L’exposition de restitution montrant les planches réalisées par les élèves et les documents d’archives intégrés au récit se tiendra aux Archives de Corse à Bastia du 31 mars au 6 mai 2022.
La liste des documents d’archives intégrés au récit des élèves est la suivante :
• liste de jouets commandés par la Mairie de Bastia pour Noël 1935
• plan et situation de travaux de la construction de l’école du quartier Saint Joseph en 1937
• registre des épaves et naufrages de 1840 et 1920
• registre des mousses – 1833 à 1853
• une ordonnance médicale de 1923
• deux publicités Cap Mattei 1935
• deux articles du journal le Cap Corse de janvier 1932 et octobre 1938
L’auteur
Né en 1982, Matthias Picard est diplômé depuis 2007 des Arts Décoratifs de Strasbourg et fonde, avec d’autres, le collectif Troglodyte. Il participe à ce titre très régulièrement au fanzine Écarquillettes et au webzine Numo.fr. Lauréat de différents concours (Angoulême, Lausanne…), Matthias participe également au renouveau de Lapin, le magazine de l’Association, avec une histoire intitulée Jeanine, parue depuis en album à L’Association.
En octobre 2012, il publie Jim Curious, Voyage au cœur de l’océan aux éditions 2024, une épatante exploration silencieuse des fonds marins, en 3D par les anaglyphes, ces images 3D imprimées pour être vues en relief à l’aide de lunettes comprenant des filtres de couleur bleu et de couleur rouge. Cet album est aujourd’hui publié dans plus de trente pays ! En mai 2015, Matthieu Chedid le contacte et lui propose de travailler avec lui ; cette rencontre aboutira au livre-disque la B.O² -M-, dessiné entre Marseille, Madrid, Prague et enfin Strasbourg. En 2019, il publie la suite des aventures de Jim Curious, toujours aux éditions 2024. Cette fois-ci, l’intrépide scaphandrier progresse à travers la jungle, accompagné dans ses pérégrinations par les singes, serpents, toucans et autres volatiles espiègles.
ELENE USDIN
RENÉ.E ET AUTRES MÉTAMORPHOSES
EXPOSITION
L’ARSENALE – MUSÉE DE BASTIA
Elene Usdin est une artiste française protéiforme qui vit entre Paris et Bruxelles. Diplômée des Arts Décoratifs de Paris (graphisme et image animée) en 1998, elle débute comme peintre pour le cinéma (Pola X de Léos Carax), et illustratrice de presse et de livres jeunesse (Télérama, Le Seuil, Actes Sud…). Lauréate du Prix Picto de la photographie de mode en 2006, elle publie une monographie en 2013 aux éditions Contrejour.
Elle séjourne régulièrement en Amérique du Nord : en témoignent ses portraits de Détroit publiés chez Wayne State University Press en 2020, et un premier roman graphique s’inspirant de la rafle des années 1960 dont ont été victimes les Native Americans du Canada, René.e aux bois dormants, publié aux éditions Sarbacane.
René.e aux bois dormants est un album construit à partir de visions fantasmagoriques, opaques dans un premier temps, elles nourrissent le récit qui se dénoue lentement pour révéler les identités et l’histoire de chaque personnage. Tout en couleurs magistrales et formes évanescentes, le dessin d’Elene Usdin fait une entrée éblouissante dans le monde de la bande dessinée.
L’exposition René.e et autres métamorphoses montre des planches originales de l’album ainsi que plusieurs séries de photos qui lui font écho : osmose avec la forêt, mise en scène du rêve et personnages masqués viennent dialoguer avec René.e.
We are woodbridge clôture cette présentation selon un accrochage mêlant portraits et paysages urbains saisis à Detroit, sujet du prochain romain graphique d’Elene Usdin.
JULIA SPIERS
NUANCES DU TEMPS DE L’ENFANCE
EXPOSITION
BIBLIOTHÈQUE CENTRALE DE BASTIA
Julia Spiers est graphiste et illustratrice, diplômée en « image imprimée » de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris. Formée aux techniques de la gravure, de la sérigraphie et bien plus encore, Julia utilise principalement la gouache, l’aquarelle et le papier découpé. Un arsenal de techniques qui varie selon ses projets et besoins.
Artiste freelance, Julia Spiers travaille autant pour l’édition à travers l’illustration de couvertures et d’albums – comme chez Le Seuil jeunesse, Casterman, et bien d’autres – que pour la presse (Télérama, XXI, Le Point…) dont elle illustre régulièrement articles et dossiers. Elle a également réalisé des affiches et campagnes publicitaires pour des marques prestigieuses tels que Campari ou LVMH.
Nuances du temps de l’enfance montre les originaux de Tables de fêtes, des Nuits de Mona (Thierry Magnier) et d’Une sieste à l’ombre (Seuil Jeunesse).