Enfer et damnation ! Mythes et légendes de Faust
En 1828, Berlioz découvre le Faust de Goethe traduit par Gérard de Nerval qui vient de paraitre. Le poète allemand s’inspire d’une ancestrale légende germanique relatant l’histoire d’un astrologue et alchimiste du XVIe siècle pactisant avec Méphistophélès. D’autres écrivains en proposent également une traduction, tel Albert Stapfer qui en publie une version illustrée par Eugène Delacroix la même année. Subjugué par cette tragédie Berlioz orchestre en 1829 ses Huit scènes de Faust dont les exécutions sont confidentielles.
Quelques années plus tard, demeurant fasciné par ce mythe, il compose, sa « légende dramatique » La Damnation de Faust dans laquelle il intègre naturellement les scènes créées près de vingt ans plus tôt. Les premières exécutions données à l’Opéra-Comique à Paris en 1846, se soldent par un échec, l’œuvre ne sera alors plus jouée que sous forme d’extraits. En revanche, elle remporte un succès triomphal sur les scènes européennes, de l’Allemagne à la Russie.
Près de dix ans après la disparition de Berlioz, en 1869, La Damnation de Faust connait une véritable renaissance sur la scène parisienne grâce aux chefs d’orchestre Jules Pasdeloup au Cirque d’Hiver et Edouard Colonne au théâtre du Châtelet. Avec Colonne qui en dirige près de cent-cinquante représentations, l’œuvre devient la plus célèbre du répertoire berliozien. Puis, en 1893, le directeur de l’opéra de Monte-Carlo, Raoul Gunsbourg en propose pour la première fois une mise en scène. Cette proposition artistique met en émoi les admirateurs de Berlioz ouvrant ainsi la controverse entre les tenants d’une version concert et ceux préférant une version opératique. Désormais les metteurs en scène, redoublent d’inventivité pour offrir aux spectateurs des interprétations originales, spectaculaires, marquantes ou déroutantes de cette œuvre mythique.
C’est un retour sur cette œuvre emblématique, que la nouvelle exposition temporaire du Musée départemental Hector-Berlioz propose du 1er juillet au 31 décembre 2023. Cette exposition sera l’un des temps forts de l’été, où comme chaque année, se déroule à La Côte Saint-André, le Festival Berlioz à la fin du mois d’août et dont les programmations sont étroitement liées.