Albert Londres et l’image
Albert Londres a pris au cours de ses reportages de nombreux clichés, ils sont exposés à sa maison natale en regard de ses textes.
L’exposition « Albert Londres et l’image » propose ainsi de découvrir cette production méconnue de l’auteur. Pour Hervé Brusini, commissaire de l’exposition et président du Prix Albert Londres**, « l’exposition invite – en ces temps de suspicion massive à l’encontre de l’information – à un voyage aux origines du journalisme contemporain. Elle vise à montrer qu’en plein essor de la presse, aux yeux du reporter Albert Londres, l’image comme le mot avaient déjà ce même objectif, cette même ambition de servir la vérité ». « Albert Londres et l’image » revient chronologiquement sur le parcours du reporter, ses enquêtes, ses ouvrages, sa mort tragique et suspecte. À l’appui de nombreux objets – parmi lesquels des originaux du journal L’Excelsior – la présentation fait le parallèle entre les écrits et les clichés d’Albert Londres. Des vidéos réalisées il y a plus d’un siècle, montrant le journaliste en action, ainsi que du matériel d’époque viennent illustrer les contraintes et techniques du reportage de guerre au début du XXe siècle. Une époque où le métier « veut tendre vers l’image, le temps réel, l’instantanéité, sans en avoir encore les moyens, » conclut Hervé Brusini. C’est un peu comme une révélation qu’on avait en fait sous les yeux depuis bien longtemps. Le journaliste Albert Londres (1884-1932), connu pour son art du récit, son engagement contre l’injustice et les violences les plus diverses, à l’encontre des « fous », des prostituées, des bagnards, des noirs traités en esclaves… était aussi photographe. Plus de 800 clichés retrouvés à ce jour, pris aussi bien à titre professionnel qu’en amateur. La plupart des grandes enquêtes qu’il entreprit à travers le monde possèdent ainsi leurs images. Parfois, elles furent publiées à la une des grands journaux de l’époque. Beaucoup d’autres seront visibles pour la première fois. Londres affirmait que « le métier de journaliste n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie ».