Agnès Thurnauer. A comme Boa

Du 05.02.2022 au 26.06.2022 Commissaire(s): Grégoire Prangé, Sébastien Delot LaM (Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut)

Une exposition en forme de déambulation dans le langage

Née à Paris en 1962, l’artiste franco-suisse Agnès Thurnauer développe depuis les années 1980 un travail pictural et sculptural qui explore notamment les relations entre espace et langage avec un rapport très sensible à l’écriture, qu’elle pratique presque quotidiennement.

Rivière de langage

Au départ de l’exposition il y a la rencontre entre Agnès Thurnauer et le tableau de Pablo Picasso Nature morte espagnole, Sol y Sombra, l’un des chefs-d’œuvre de la collection du Musée LaM. Devant cette nature morte cubiste à l’espace déconstruit, devant les mots qui s’y trouvent morcelés, Agnès Thurnauer a souhaité engager une réponse en partant de ses propres lettres fragmentées répandues dans l’espace : les Matrices. Elle a utilisé pour la première fois le verre pour les réaliser. L’œuvre, qui reprend la couleur violette présente à l’arrière-plan du tableau de Picasso s’intitule River Tongue et constitue le point de départ de l’exposition. Avec le verre, l’artiste explore l’intériorité de la lettre et la plasticité du langage, ses modulations et, parfois, ses troubles.

« À l’inverse d’une définition qui enferme et cloisonne, Matrice propose le langage comme investigation, polyphonie, corporalité, lieu de rencontre. À la manière des forums grecs, Matrice milite pour une place du langage dans la société – une place ouverte à toutes les langues. » – Agnes Thurnauer –

Corps et mots

Placée sous le signe de la poésie, l’exposition reprend le titre d’un livre qu’Agnès Thurnauer a publié avec Tiphaine Samoyault et que celle-ci avait intitulé A comme Boa, dans lequel des photographies de Matrices conversent avec un ensemble de poèmes de l’autrice. Fondamental dans l’œuvre d’Agnès Thurnauer, ce dialogue entre langage et image se retrouve tout au long du parcours où la lettre se fait peinture, sculpture, architecture sonore et devient même un espace à arpenter. C’est ce que l’artiste appelle la « corporéité » du langage : la lettre et le mot apparaissent comme des espaces physiques que le corps peut expérimenter et habiter, jusqu’à une immersion totale, comme dans l’installation qu’Agnès Thurnauer a spécialement créée pour l’exposition. Intime, le voyage proposé par l’artiste fonctionne comme une invitation : pour elle, habiter le langage c’est s’ouvrir à l’autre.

À l’occasion de l’ouverture de l’exposition A comme Boa, le LaM vous convie à une visite de l’exposition en compagnie d’Agnès Thurnauer et de Grégoire Prangé, commissaire de l’exposition le samedi 5 février à 11h. 

La République de l’Art revient sur l’exposition d’Agnès Thurnauer, ainsi que Le Monde.

Commissaire général
Sébastien Delot, directeur-conservateur du LaM
Commissaire
Grégoire Prangé, coordinateur de la conservation et des éditions au LaM

L’exposition bénéficie du soutien de la Région Hauts-de-France et de la Fondation Jan Michalski

Conférence sur Agnès Thurnauer de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon