Carnet de visites

01/10/2017

Harry Potter, une histoire de la magie. Voyagez au fil de l’exposition de la British Library (exposition en ligne)

British Library Commissaire(s): Julian Harrison

 

Au moment où la télévision française propose à ses téléspectateurs de voir ou revoir les aventures d’Harry Potter et ses amis chaque mardi soir sur le petit écran, il est possible de prolonger le plaisir en (re)découvrant l’exposition numérique organisée par la British Library et son partenaire Google Arts & Cultures sur ceux de nos ordinateurs ou de nos smartphones.

L’exposition « Harry Potter, une histoire de la magie » s’est tenue d’octobre 2017 à février 2018 dans les murs de la British Library à Londres. Conçue pour célébrer le 20ème anniversaire du premier tome des aventures du petit sorcier, elle a connu un succès phénoménal. Depuis sa fermeture, l’exposition virtuelle permet de prolonger sa visibilité et de l’ouvrir à un plus grand nombre de visiteurs, avec des versions en français, anglais, allemand, espagnol, portugais et hindi.

Au cours de son exploration, le spectateur aura la possibilité d’ouvrir une dizaine de sections dédiées à la réalisation de la saga littéraire et à l’histoire de la magie. Il y découvrira des documents de travail de l’autrice J. K Rowling et des objets et manuscrits sortis des réserves de la British Library. Avant toute chose, le visiteur doit être prévenu qu’il plonge au cœur des secrets d’Harry Potter pour une durée indéterminée, tellement l’offre de visionnage est riche.

Pour bien comprendre les enjeux et finalités de l’exposition, Julian Harrison, son commissaire, commence par nous révéler les secrets de sa conception dans « L’Histoire de Harry Potter à la British Library ». La section « Le voyage et les débuts de Harry à Poudlard » permet ensuite de pénétrer dans l’intimité du travail de l’autrice. On peut y lire une page du synopsis de la saga Harry Potter, examiner un brouillon avec ratures, observer les détails d’un croquis du château et des jardins dessinés par J.K. Rowling, étudier la liste des matières enseignées à l’école des sorciers et chercher le nom des professeurs désignés pour les enseigner. Un zoom sur les documents nous renseigne sur les recherches documentaires de l’autrice et sur ses hésitations et revirements à propos du nom des personnages. On découvre à cette occasion que les noms des sortilèges pratiqués par Harry, Ron et Hermione ont des origines latines.

La fabrication des illustrations de la saga n’a plus de secrets pour le visiteur, grâce à la transcription d’un entretien que l’illustrateur avait accordé avant la parution du 4ème tome. La section « Jim Kay lève le voile sur les illustrations » met en effet en lumière l’indispensable collaboration de l’illustrateur et son rôle dans le succès d’ouvrages destinés d’abord à la jeunesse. Au-delà de la quantité de travail nécessaire, on prend surtout conscience en le lisant de la difficulté de s’emparer et de s’approprier un univers créé par un autre pour l’illustrer.

Les sections suivantes nous proposent de nous initier à l’histoire de la magie, aux pratiques et croyances associées aux licornes et mandragores et à l’art de la divination par les grains de beauté sur le fessier. On peut également zoomer sur le « Manuscrit de Ripley » qui permettait de fabriquer la pierre philosophale, pénétrer au cœur de l’ensorcelante collection d’objets du musée de la magie et de la sorcellerie de Boscastle, ou encore rencontrer des créatures magiques. Une série de vignettes invite à découvrir en particulier 8 mini expositions mêlant citations extraites des livres de la saga, photographies d’objets sortis des réserves du musée et légendes savantes autour de la fabrication des potions, de l’art divinatoire, du soin à apporter aux créatures magiques, rentrant ainsi dans les détails de toutes les matières enseignées à l’école des sorciers. L’exposition se termine enfin par la lecture de l’interview de Rebecca Mac Nally, directrice des éditions Bloomsbury Enfants qui revient sur l’« effet Harry Potter », sur son succès international, son originalité, ses influences sur d’autres écrivains et son inscription dans l’évolution de la littérature jeunesse sur ces vingt dernières années.

La navigation est aisée. Les courts textes qui accompagnent les documents sont faciles à lire et l’on passe d’un écran à l’autre de manière fluide, grâce à des flèches installées de chaque côté des pages. Chaque section se termine par des liens permettant de naviguer au gré de nos envies entre les différents thèmes abordés. Quelques écrans permettent de plonger dans une visite des salles à 180°et l’on peut regretter qu’il n’y en ait pas plus pour rendre cette visite plus ludique.

Pour clore ce compte-rendu de visite, il faut prévenir les fans de la saga sur grand écran :  aucune écharpe sang et or, aucun choixpeau, aucun vif d’or échappé d’un tournoi de quidditch ne s’est faufilé dans les salles. L’exposition « Harry Potter, une histoire de la magie » rappelle avant tout aux moldus qu’Harry Potter est d’abord une série littéraire, avant d’être une super-production hollywoodienne.

 

Laurence Le Guen

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Pour citer cet article:

Laurence Le Guen, « Harry Potter, une histoire de la magie. Voyagez au fil de l’exposition de la British Library (exposition en ligne) », dans L'Exporateur. Carnet de visites, Oct 2017.
URL : https://www.litteraturesmodesdemploi.org/carnet/harry-potter-une-histoire-de-la-magie-voyagez-au-fil-de-lexposition-de-la-british-library-exposition-en-ligne/, page consultée le 23/04/2024.