Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
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16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
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16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
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16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
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16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
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16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
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16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imaginaire du visiteur investir le vide de ce qui n’est pas montré. » (Quatrième de couverture)

La publication est le fruit de la journée d’étude interdisciplinaire organisée en novembre 2019 par l’Atelier du livre au Musée royal de Mariemont en Belgique. Comme l’indique le sous-titre, « regards croisés », l’ouvrage mêle témoignages et réflexions de praticien.ne.s du livre. La part belle est faite aux artistes qui jouent avec les matières des livres et leur monstration (Isabelle Francis) ou préférèrent, à l’instar de Didier Decoux et Bruno Goosse, prolonger le dialogue de vive-voix par un échange page à page et à « deux paires de mains » sur ce qu’exposer le livre engage pour chacun. Pour scénographier des invitations à la lecture, Gilles Dewalque nous propose une suite d’images sans texte montrant le fruit de ses collaborations avec différents collectifs ou artistes œuvrant dans le secteur de la publication destinée à la jeunesses (de Pittau à Gervais, José Parrondo, Mélanie Rutten, Cuistax). Enfin, ce sont différentes actrices du secteur public belge qui, en fonction de leurs missions de médiation (Brigitte Van den Bossche), de conservation (Tatiana Gersten) de recherche et d’exposition (Géraldine David), appréhendent la notion d’« exposition » sous des acceptions plurielles.

Coordonné par Anne-Françoise Rasseaux, historienne de l’art et médiatrice qui réalise également l’introduction (entrer) et la conclusion (sortir, poursuivre), l’ensemble du volume est richement documenté par les différent.e.s intervenant.e.s. Il bénéficie en outre de la conception graphique de Deborah Robbiano qui a pris le soin de souligner, en couleurs et respirations dans l’espace du livre, que le premier lieu d’exposition pour le livre est le livre lui-même.

Sofiane Laghouati pour les RIMELL

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Marché du Livre de Mariemont – 12e Salon de la petite édition et de la création littéraire

Fête du livre dans tous les sens du terme – mais surtout de celui qui sort des sentiers balisés – accessible à tous, la réunion bisannuelle de cet automne est la douzième du genre. Le Marché du Livre s’installe pendant trois jours au Musée royal de Mariemont, au cœur du magnifique parc à l’anglaise, dans les murs de ce musée polymorphe où la porcelaine de Tournai côtoie l’art de l’Égypte ancienne et où le livre occupe une place toute particulière.
La bibliothèque scientifique, la Réserve précieuse et l’Atelier du Livre font vivre le livre sous ces différentes facettes. De la découverte de trésors bibliophiliques à la création de reliures et de livres contemporains, le Marché du Livre ne pouvait qu’y trouver sa place !

 

Invité de marque de cette douzième édition, Paul Cox nous entraînera dans son univers ludique et graphique en nous invitant à découvrir le musée et son parc avec un regard neuf.

Une attention particulière aux liens entre petits et grands lecteurs permet d’y passer le week-end en famille.

Création contemporaine et petite édition

Les livres qui envahissent le musée le temps d’un week-end sont ceux qui échappent aux circuits habituels de l’édition. Ils se présentent sous leurs multiples facettes : créations littéraires, microéditions, livres d’artistes, ou livres-objets…

Le public qui s’y rend – 5000 personnes lors de l’édition précédente – est tout aussi diversifié : familles, amateurs de livres, collectionneurs et simples curieux s’y côtoient dans une ambiance conviviale et de qualité.

La manifestation est plurielle et gratuite. Sa programmation est multiple (à télécharger ici): conférences, lectures, rencontres, visites guidées, ateliers et animations pour les plus jeunes.

Les échanges entre l’art et la littérature, entre un savoir-faire traditionnel et la création actuelle, entre l’ancien et le contemporain, sont mis au premier plan de cette manifestation unique en Communauté française de Belgique et même au-delà, si l’on en juge la palette d’exposants venus d’ici et ailleurs. Ils sont une quarantaine à vendre leurs livres, expliquer leur métier, détailler leur passion, susciter un intérêt, un déclic parfois.

Qu’ils soient éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, poètes, écrivains ou plasticiens, ils sont tous amoureux du livre à leur façon et accompagnent le visiteur à faire un pas plus loin.

À n’en pas douter, une édition riche en découvertes et en rencontres se prépare activement !

Comité organisateur : Nadia Corazzini, Delphine Gering,Charlotte Guisset, Sofiane Laghouati, Jacques Lanotte, Anne Leloup et Anne-Françoise Rasseaux

Informations pratiques :

Musée royal de Mariemont
Chaussée de Mariemont, 100
7140 Morlanwelz
Belgique

Téléphone : + 32 (0)64 21 21 93
Fax : + 32 (0)64 26 29 24
Courriel : info(at)musee-mariemont.be

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écrivain commissaire – Journée d’études des RIMELL  – 11 mai 2019 – Bruxelles (BOZAR)

L’écri(c) Abel Poucet vain commissaire

Le 11 mai 2019 à BOZAR – Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – de 9h30 à 17h30

Journée d’études sous la direction de :

Julie Bawin (Université de Liège), Sofiane Laghouati (Musée Royal de Mariemont & UCL), David Martens (KU Leuven – MDRN).

Avec : Marie Darrieussecq, Caroline Lamarche, Emmanuelle Lambert, Jean-Benoît Puech, Camille de Toledo et Dominique de Font-Réault.

 

Les vidéos de cette rencontre sont disponibles sur notre chaîne Youtube et notre site.

 

Argumentaire

Depuis plusieurs décennies, le monde de l’art est animé par une dynamique consistant à confier aux artistes le rôle de commissaires. On assiste en effet, depuis les années 1960, à un brouillage, non seulement des fonctions auctoriales, mais également des fonctions de l’exposition : d’un côté les commissariats sont confiés à des personnalités qui « signent » voire labellisent leurs expositions ; de l’autre les expositions, subsumant ou non plusieurs œuvres, changent également de statut en prenant valeur d’œuvre d’art totale. Ce relatif brouillage des fonctions conjugue des finalités diverses, allant de l’autopromotion de l’artiste à la pratique appropriationniste.

Bien que les rapports des écrivains avec l’art (Diderot et les Salons au XVIIIe s.) et les institutions muséales soient relativement anciens (Paul Valéry et le projet de Musée de la littérature pour l’exposition internationale de 1937), ces derniers semblent particulièrement sollicités ces deux dernières décennies. D’Alain Robbe-Grillet au Kunstmuseum de Bergen en Norvège à Umberto Eco, Jean-Philippe Toussaint et Philippe Djian au Louvre en passant par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo, Jean-Benoît Puech à Paris et à l’Université de Bourgogne ou encore Christine Angot au Musée Delacroix, on ne compte plus les projets consistant à demander à des écrivains de porter un regard neuf sur les collections d’un musée ou à mettre en scène leur univers intime, littéraire et, parfois aussi, artistique, jusqu’au Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk, inauguré à Istanbul en 2012.

Si l’on ne peut ignorer le rôle que jouent, dans cette « vogue », les liens féconds entre art et littérature (incarnés notamment par des artistes comme Sophie Calle ou Edouard Levé), ni omettre l’intérêt croissant que les musées et lieux d’exposition manifestent pour les expositions littéraires, d’autres facteurs permettent d’expliquer l’essor de ce qui apparaît clairement comme une nouvelle figure curatoriale. Étroitement liée au succès des expositions confiées à des artistes plasticiens, cette mode pour les expositions d’écrivains est assurément à mettre sur le compte d’une politique muséale désireuse d’offrir au public de nouvelles et inédites lectures sur le patrimoine.

La notoriété d’une figure publique joue à plein dans la plupart de ces invitations (le fameux name dropping), mais il n’en reste pas moins que ces projets sont investis par les écrivains en fonction d’enjeux propres à leurs champs de compétence et à leurs impératifs respectifs. Ce principe suppose que les écrivains sont perçus, et par conséquent accueillis sur la base de la nature particulière de leur reconnaissance ou de leurs compétences propres. En conséquence, il s’agit de se demander comment cette présence au monde muséal et de l’art est négociée et traitée, par les écrivains aussi bien que par leurs hôtes, et comment aussi elle est reçue et perçue par le public.

Foncièrement, la confluence de ces deux domaines génère une gamme d’orientations possibles qui peuvent donner lieu à des réalisations variées dont il serait opportun d’esquisser les frontières. De l’investissement du monde artistique et des collections muséales ou du monde littéraire, il y a ceux qui sont sollicités pour des projets relatifs à leurs œuvres (littéraires ou plastiques), ceux qui sont invités à opérer un choix au sein de collections muséales, et parfois à faire de l’exposition une œuvre à part entière, dont il conviendra d’étudier la nature et les enjeux. De même, une exposition organisée par un écrivain dans un contexte muséal implique nécessairement un « cadrage » particulier, et par conséquent des compromis, des choix « orientés » et conditionnés.

De Valéry à Houellebecq, quels sont les principaux jalons de cette pratique sur un plan historique ? Quels lieux sollicitent des écrivains ? À quelles fins particulières ? Quelles différences présentent-elles avec les expositions confiées à des artistes plasticiens ? Comment les écrivains négocient-ils leur posture, et plus largement le rapport à leur œuvre, au sein de cet environnement quelque peu étranger à la littérature ? Essaient-ils de rapprocher leur démarche de leur œuvre ou, au contraire, l’en démarquent-ils ? Pourquoi, et selon quels moyens ? Ce sont ces questions, et bien d’autres, qui seront traitées à l’occasion de cette rencontre à l’occasion de laquelle des universitaires échangeront avec des écrivains qui ont connu des expériences de commissaires, ainsi que des conservateurs et directeurs de lieux d’exposition.

 

Programme

9h30 – Julie Bawin, Sofiane Laghouati & David Martens – Introduction

10h – Marie Darrieussecq : « Paula Modersohn Becker, cette ex-inconnue »

Répondant : Laurent Demoulin

10h45 – Pause

11h – Emmanuelle Lambert : « Apparaître, scintiller et comme renaître »

Répondant : David Martens

12h – Repas

13h30 – Dominique de Font-Réault (Musée du Louvre) : « Christine Angot invitée au musée Delacroix. Écriture de soi, écriture de l’autre »

Répondante : Marie-Clémence Régnier

14h15 – Jean-Benoît Puech : « Deux commissaires pour B. Jordane »

Répondant : Jan Baetens

15h00 – Pause

15h15 – Camille de Toledo : « Extension du domaine de l’écriture » 

Répondante : Magali Nachtergael

16h – Caroline Lamarche : « Lisières »

Répondant : Sofiane Laghouati

16h45 – Conclusion

Publication

La journée donnera lieu à la publication d’un livre. Coordonné par les trois organisateurs de la rencontre, le livre se présentera comme un ouvrage mixte entre « l’essai académique » et le « documentaire », rassemblant les différentes pistes explorées et les différents propos tenus par les uns et les autres à l’occasion de cette journée.

 

Valorisation de la recherche par l’exposition (Ateliers)

Valorisation de la recherche par l’exposition  (Ateliers)

Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL), Belgique, 2023-2024

dirigés par Anne Reverseau et Sofiane Laghouati

À la suite de l’atelier de recherche-création « Penser avec les objets » (2022) lors duquel des
chercheurs et chercheuses de l’UCL ont réalisé, avec l’artiste Isabelle Dumont, et présenté au
Musée L des cabinets de curiosité liés à leurs travaux, une réflexion collective sur la valorisation créative des recherches, en particulier par l’exposition, est proposée ici.

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Installation de Clara Gevaert, Exposition Touching, Moving, Reading Books, Wittockiana, 20 mars-22 mai 2022

Travaillant sur les questions de visibilité des études littéraires, sur l’exposition du livre
et plus largement sur les rapports entre littérature et culture visuelle, Anne Reverseau et Sofiane Laghouati cherchent à mobiliser, l’année où va s’ouvrir, au sein du nouveau Learning Center Erasme de l’UCL, un espace de valorisation de la recherche, d’autres chercheurs et chercheuses ayant l’expérience de l’exposition de leurs travaux ou s’intéressant à la question de la mise en valeur de leurs recherches, en particulier des livres qu’ils et elles produisent.


L’ambition est tant théorique que pratique puisque cet atelier, qui prend la forme de trois rencontres,
entend ouvrir des pistes de réflexion, mais aussi concrétiser des pistes de construction de mobilier
(vitrines, présentoirs, et autres supports) correspondant aux besoins des chercheurs de l’Université (UCL) en termes d’exposition. Après avoir fait le bilan des besoins et des moyens existants (premier atelier d’octobre), il s’agira de partager les expériences d’expositions ou de visibilisation des recherches à travers de courtes interventions illustrées (second atelier de février), puis de formuler, de manière concrète des
propositions d’aménagement du nouvel espace de valorisation de la recherche qui ouvrira début
2024 (troisième atelier de mai). À plus long terme, il sera question d’organiser une conférence
générale sur le sujet, accompagnée d’une exposition.

Trois rendez-vous

  • Jeudi 19 octobre 23, 9h30-12h, Erasme B268
    Prise de contact, panorama des besoins et inventaire des moyens existants.
    Visite du chantier de l’espace de valorisation de la recherche (à 11h30)
  • Février 24 (date à définir ensemble)
    Partages d’expériences en matière de monstration des recherches, et notamment du livre.
    Inauguration de l’espace valorisation de la recherche.
  • Mai 24 (date à définir ensemble)
    Élaboration collective de propositions concrètes pour du matériel d’exposition

Responsables :

  • Anne Reverseau (FNRS UCLouvain, Responsable du projet ERC HANDLING,
    https://sites.uclouvain.be/handling/)
  • Sofiane Laghouati (UCL, Conservateur et Responsable de L’Atelier du livre du Musée royal de
    Mariemont et des RIMELL)
    • contact : anne.reverseau@uclouvain.be

épaissir le réel

épaissir le réel

entre écopoétique et illustration narrative

Masterclass avec Mélanie Rutten
Vendredi 13 octobre 2023, de 9h30 à 16h30, au Musée royal de Mariemont

sous la direction
de Nadia Corazzini et Sofiane Laghouati
Une initiative de l’Atelier du Livre de Mariemont
www.musee-mariemont.be
P.A.F. : 5€ – gratuit pour les membres, étudiant.e.s et enseignant.e.s
(+ 5€ pour le lunch (pains garnis))
Réservation : atelierdulivre@musee-mariemont.be

La masterclass explore les possibilités offertes par les narrations contemporaines et leurs relations au vivant. Comment les pratiques de l’image et du texte peuvent faire émerger de nouvelles manières de raconter les récits que réclament les enjeux du présent ? En étudiant la place faite aux relations de l’homme à son environnement, l’écopoétique propose un territoire pour explorer les possibles d’histoires qui « permettent d’épaissir le réel, plutôt que de le réduire » (Isabelle Stengers). Particulièrement sensible à ses enjeux dans son travail comme dans ses sources d’inspiration et de réflexions, Mélanie Rutten, autrice-illustratrice s’entoure d’invité.e.s avec lesquel.le.s interroger la manière dont les pratiques actuelles donnent à penser et appréhender le contemporain.

Programme :

9h30 / Introduction – Mélanie Rutten et Sofiane Laghouati
En préambule à la journée, Sofiane Laghouati propose, à partir d’une brève contextualisation historique, une réflexion autour de l’ambiguïté de la notion « d’illustration narrative ». Car
derrière ce terme au cœur de nombreux récits, comme ceux de Mélanie Rutten, ce sont les
textes et les images qui s’interpolent, s’interrogent et se confrontent. En dialogue avec Mélanie Rutten, ils abordent les sources d’inspiration et de réflexions de l’autrice qui est particulièrement sensible aux enjeux de l’écopoétique dans son travail.

Sofiane Laghouati, conservateur de la Bibliothèque patrimoniale du Musée royal de Mariemont et responsable scientifique de l’Atelier du Livre. Professeur et chercheur à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, il y enseigne l’histoire du livre et de son graphisme ainsi que la littérature francophone. Il est responsable du site litteraturesmodesdemploi.org .

Mélanie Rutten est autrice illustratrice en littérature jeunesse. Ses albums, tous édités aux éditions MeMo, sont récompensés par de nombreux prix dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Elle mène des ateliers d’écriture et d’illustration autour de la nature et suit une formation de guide nature.

https://www.melanierutten.com/


10h/ L’album jeunesse, espace naturel d’une écopoétique ? Sophie Van der Linden
Depuis ses origines, l’album, support littéraire et artistique spécifiquement inventé pour l’enfance, noue des liens étroits avec la nature. Animaux personnages, anthropomorphes à des
degrés divers, décors champêtres, son imaginaire se déploie plus favorablement dans les
forêts que dans les villes. Qu’en est-il aujourd’hui, à l’aune des théories de Philippe Descola
ou Bruno Latour, de cette continuité, ou discontinuité, des personnages humains et animaux
dans les livres ? Du rapport distant ou englobant à la nature, et plus généralement au végétal ou au minéral ? Prenant appui sur des exemples contemporains, Sophie Van der Linden
analysera les liens qui s’amorcent entre l’album et le champ de l’écopoétique.

Sophie Van der Linden est critique, spécialisée en littérature jeunesse , autrice de plusieurs ouvrages de références, dont Album[s] (Actes sud, 2013) et Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard, 2021). Elle est aussi une romancière de littérature générale qui place la question de l’écriture du paysage au cœur de ses textes, notamment De terre et de mer (Buchet-Chastel, 2016) ou Après Constantinople (Gallimard, Sygne, 2019).
www.svdl.fr

10h45 / Nature et écologie : quelle place pour la littérature ? Pierre Schoentjes
Prolongeant ses travaux sur l’écopoétique, Pierre Schoentjes situe l’émergence de la littéra- ture environnementale dans la seconde moitié du 20e siècle avant de se concentrer sur la
production récente. Si les romans qui se tournent vers notre rapport au vivant et aux menaces qui pèsent sur la Terre ont longtemps été discrets en France – à la différence de ce qui s’observe dans les pays anglo-saxons où la « nature writing » est depuis longtemps centrale – chaque rentrée littéraire illustre désormais la place importante que la problématique occupe dans le monde des lettres. Son intervention est l’occasion de pointer les enjeux majeurs de cette production de plus en plus engagée et d’en dégager les caractéristiques esthétiques principales.


Pierre Schoentjes est professeur à l’Université de Gand, où il enseigne la littérature française. Spécialiste de l’ironie et de la représentation littéraire de la Grande guerre, il interroge la littérature des XXe et XXIe siècles dans une perspective européenne. S’intéressant de près à la littérature de l’extrême contemporain, il a lancé, en collaboration avec une équipe internationale, une publication électronique : la Revue critique de fixxion française contemporaine. Ses derniers livres portent sur la littérature de l’extrême contemporain et sur l’écopoétique : Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique. Poursuivant sesrecherches sur les rapports entre littérature et environnement, il a publié en 2020, chez José Corti, Littérature et écologie. Le Mur des abeilles et Écrire la nature. Imaginer l’écologie. Pour Pierre Gascar (Droz, 2021) et Leurs regards se sont croisés. La rencontre avec un animal (2022).

www.literature.green
journals.openedition.org/fixxion

Pause / Liste des ouvrages cités par les intervenant.es de la matinée


13h30 / Convoquer les fantômes Sandra de Vivies
Sandra de Vivies expérimente différents protocoles de mise au jour des récits par l’image
photographique – d’archive ou contemporaine, issue de procédés aléatoires. Elle a écrit
La Femme du lac à partir d’un lot de négatifs trouvés en Allemagne. Les vitres noires, par
lesquelles une multitude d’entités rejoignent le corpus habituel des vivants et des personnages, « épaississent » le réel en ce qu’elles enjoignent à le considérer dans son écheveau
de temporalités et de géographies. S’écrit entre les lignes l’impossible séparation entre soi
et le monde.

Sandra de Vivies est autrice et vit à Bruxelles. Elle travaille sur les écritures du réel et plus particulièrement les « récits photosensibles », à la jonction de la littérature, des sciences humaines et de l’image : La Femme du lac (soutenu par le CNL et Passa Porta, 2023), Des Vivants et des Luttes, coll. (Wildproject, 2022), Vivaces (La place, 2021) et revues HurleVent, Pourtant, Boustro… Diplômée du master « Lettres, Écopoétique et Création » d’Aix-Marseille Université, elle est programmatrice associée du festival écopoétique Nous sommes à la lisière à Liège. Dans le prolongement de sa pratique d’écriture et de recherche, que précèdent quinze années d’expérience dans les champs du journalisme et de l’éditorial, elle anime des ateliers d’écriture.
www.instagram.com/sandra.de.vivies/


14h15/ Cartographier les attachements Virginie Pigeon
L’approche sensible du paysage permet de projeter chacun dans la dimension politique du
vivre ensemble. Si les attachements au lieu restent souvent dans la sphère de l’intime, leur
mise en commun semble une piste pour générer du soin selon d’autres formes d’arguments.
Virginie Pigeon cherche à traduire, à travers la co-cartographie, les attachements sensibles
des habitants au territoire dans le but de les partager, comme moteur d’attention à l’intérêt
général. L’espace virtuel de la carte appartient à chacun et à tous. Il permet la sortie d’une
pensée de la privatisation et de l’instrumentalisation du sol, et la redistribution de sens.
D’autres devenirs désirables et conjoints peuvent s’y manifester.

Virginie Pigeon, architecte, paysagiste, cartographe, docteure en art de bâtir et urbanisme, exerce au sein de l’association Pigeon Ochej Paysage dans les disciplines parallèles de l’architecture : territoire, paysage, urbanisme, espace public et jardin. Elle enseigne à la faculté d’architecture de l’ULiège et est engagée dans la recherche. Elle a présenté en 2022
une thèse autour des pratiques co-cartographiques comme levier d’une pensée du paysage, ayant donné lieu à la publication de l’Atlas d’un territoire habité – Walcourt.
www.dupaysage.be

15h/ Les éditions.psd, un projet éditorial de moilesautresart : féminismes, wikipédia holes, et interspécisme collective moilesautresart
moilesautresart présentera les “éditions.psd”, un projet de revue initié en 2018, qui regroupe
des documents de recherches et des textes poétiques pour créer d’autres narrations autour des formes de vies végétales ou animales. Chaque numéro tente de structurer divers
documents en déconstruisant le regard qui est habituellement posé sur les formes de vies
non-humaines, et en s’appuyant sur des théories féministes, queer, décoloniales ou écologistes. Dans le cadre de leur présentation, moilesautresart évoquera notamment les modalités d’agencement de leurs sources diverses et décrira certains des outils qu’elle utilise pour mener à bien des projets collectifs.

moilesautresart est une collective artistique composée de Beth Gordon, Cathie Bagoris et Lila Rétif. Elle s’intéresse aux modes de constructions des savoirs en composant des récits entre fiction et réalité à travers lesquels elle s’attache à comprendre quelle.s relation.s elle entretient avec d’autres formes de vies. Dernièrement, elle a partagé ces histoires lors de lectures, de pièces radiophoniques ou vidéo.
moilesautresart.wixsite.com/collectif
linktr.ee/moilesautresart
www.instagram.com/moi_lesautres_art/?hl=fr

16h30 / Clôture de la journée : retrouvez les dessins réalisés par les participant.es

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

FABULIVRE : FÊTE & LABORATOIRE DU LIVRE

Un weekend d’exploration, de célébration et de création autour du livre ! 

Ces 22 et 23 avril 2023, le domaine et Musée royal de Mariemont accueillent la première édition de « FABULIVRE : fête et laboratoire du livre ». Organisé par l’Atelier du Livre ainsi que le Domaine & Musée royal de Mariemont, ce week-end d’activités invite à venir interroger le livre mais aussi les mots, les images, l’outil.

Le livre : un objet de collection, mais aussi un objet source de lien – connu, feuilleté, manipulé.  Le temps d’un week-end, Mariemont propose donc un terrain d’exploration accessible à tous les public jeune ou adulte, connaisseurs ou curieux. Retrouvez-y un espace de rencontre avec des professionnels, des tables d’ateliers, des coins pour écouter, des installations pour découvrir, des lieux extérieurs ou intérieurs pour déambuler, un laboratoire où chacun est incité à regarder, tester ou mettre en pratique.

Fabriquer, Fabuler, Fabuleux : c’est Fabulivre !

INFOS PRATIQUES

Quand ? Samedi 22 avril 2023 (10h à 19h) et dimanche 23 avril 2023 (10h à 18h)

Où ? au Domaine et Musée royal de Mariemont, chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz

Entièrement gratuit !

L’espace Grande Librairie ainsi que la Boutique du Musée proposent des livres de créations.

PROGRAMMATION GÉNÉRALE

Des ateliers à vivre en autonomie

  • écriture, impression, pop-up, reliure, conservation, dessin & photographie

Des ateliers accompagnés par des créateurs        

  • Les mots à la bouche; atelier d’écriture avec le collectif Et Ceatera ;
  • Le souvenir et les images : écriture avec Lauriane Bellin
  • Atelier impression avec le Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée
  • Des images en volume : pop-up avec Nadia Corrazzini
  • Books in the Box ; reliure avec Elise Van Rechem
  • Premiers soins pour Livre et curiosités de la Réserve précieuse
  • Papiers volumes : composition d’image avec Valentine Lafitte
  • Regarder autrement avec la photographie avec Philippe Vanoudenhove 
  • Fabuler avec les arbres : Atelier d’Illustration et d’écriture avec Mélanie Rutten 
  • La Fabuleuse Fabrique de Fabrice : avec le graveur Olivier Sonck

Des promenades accompagnées avec une conteuse et avec une guide nature

Des rencontres autour d’une grande table 

  • Des livres coup de cœur choisis par la Ribambelle des mots
  • Valentine Laffitte, autrice et illustratrice
  • Pascal Popesco, présentation du Tarot du Pont-de-Montvert
  • Barbara Geraci, plasticienne
  • Victoire de Changy, écrivaine 

Dans le parc avec

  • Imprimascrap, imprimerie typographique
  • Parole, graffeur 

Dans le parc et dans le musée

  • des promenades accompagnées par Mélanie Rutten (autrice et illustratrice) ou Françoise Baus (guide-nature)
  • des promenades à vivre en autonomie à l’aide de cartes spécialement créées pour Fabulivre
  • des boîtes à livres revisitées et métamorphosées en mini cabinets de curiosités
  • des cabanes pour observer, se réfugier, rêver, se déconnecter, collectionner, refaire le monde
  • Déployer le Super chemin de Camille Nicolle

PROGRAMME DETAILLÉ










Touching, Moving, Reading Books

Touching, Moving, Reading Books

Journée d’étude 20 mai 2022 à la Wittockiana (Bruxelles)

de 11h à 17h – rue du Bemel 23 – 1150 Bruxelles

(c) Bartleby & Co.

Il est dit des livres – plus encore des livres apparentés à la création – que ce sont des objets qui déploient leur espace de présentation au fil des pages. Ils s’offrent souvent dans un rapport intime aux lecteur·rice·s qui les prennent en main, les ouvrent, les parcourent et les referment au bout d’un temps plus ou moins long. 

Que gagnent alors les livres à être présentés dans une salle d’exposition ? Comment une exposition de livres peut-elle véritablement engager la lecture alors qu’elle est soumise à certaines contraintes de conservation des ouvrages qui entravent leur manipulation ? Comment préserver une forme de proximité et de liberté de la découverte lorsque l’ouvrage est exhibé, soumis au choix de l’exposant·e ? C’est l’enjeu principal autour duquel s’attarde le projet « Touching, Moving, Reading Books » mené à la Wittockiana à l’initiative des Éts. Decoux.

Cinq créateur·rice·s (Thorsten Baensch, Didier Decoux, Clara Gevaert, Saskia Gevaert, Raphaël Van Lerberghe) ont été invité·e·s afin de mettre au point des dispositifs ou des situations de lecture au sein d’une exposition publique. Pendant deux mois, la Wittockiana s’est fait laboratoire, évoluant au rythme de ces expérimentations. Cette journée d’étude cherche à porter un regard critique sur le projet au terme de l’exposition en faisant dialoguer les artistes avec des chercheur·se·s au sujet de leurs installations, leurs pratiques, et de la question de l’exposition du livre.

PROGRAMME

10h30 – Accueil

11h – Introduction – Géraldine David & Marcela Scibiorska (Wittockiana)

11h15 – « Livres à exposer ou partager, quelles intimités? » – Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois)

12h15 – Lunch

Dialogues entre artistes et chercheur·se·s

13h – Raphaël Van Lerberghe & Corentin Lahouste (UCLouvain/ERC HANDLING)

13h45 – Saskia Gevaert & Camille Van Vyve (FNRS/Université Libre de Bruxelles/KU Leuven)

14h30 – Clara Gevaert & Anne Reverseau (UCLouvain/ERC HANDLING/FNRS)

15h15 – Pause

15h30 – Thorsten Baensch & Matthias De Jonghe – (Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles)

16h15 – Didier Decoux & Alexander Streitberger – (UCLouvain)


17h – Discussion conclusive

La journée pourra également être suivie en ligne via le lien suivant: https://us02web.zoom.us/j/81448027668

Inscription et informations: info@wittockiana.org

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Ouvertures graphiques : artistes et pratiques émergentes avec Jan Baetens

Journée d’étude, Mercredi 20 avril 2022 de 10h à 16h30

Grand auditorium du Musée royal de Mariemont

Longtemps considérés comme des « arts mineurs », les « arts graphiques » connaissent un regain d’intérêt tant auprès des spécialistes que du grand public. Cette appellation générique recouvre mal des usages aussi diverses que le dessin, la peinture, la gravure, la photographie, la typographie, le graphisme… Or depuis les marges de genres dits « dominants », entre le papier et l’écran, une constellation d’artistes, de structures de diffusion et d’édition s’animent et interrogent notre rapport aux matérialités du livre, du texte et de l’image dans leurs métamorphoses contemporaines.

Pour appréhender la diversité de ces expériences graphiques, qu’elles soient établies, peu connues ou émergentes, L’Atelier du livre de Mariemont a l’honneur de pouvoir compter sur la complicité d’un interlocuteur de choix : Jan Baetens.

Chercheur et spécialiste des rapports texte-image, fin connaisseur des médias alternatifs, des genres que l’on dit « mineurs » − comme le roman-photo, la bande-dessinée, le roman graphique ou l’adaptation (novellisation) dont il est le théoricien −, Jan Baetens est également un éditeur, un essayiste, un écrivain, un poète passionné et un lecteur passionnant dont la mission est de déciller notre regard.

Avec les interventions de (liens dans le titre et vidéos ci-dessus) :

  1. Jan Baetens, professeur d’études culturelles à la KU Leuven : Récits graphiques, continuités et nouvelles tendances
  2. Benoît Crucifix, chercheur postdoctorant à l’Université de Gand au sein du projet ERC « Children in comics. An intercultural history from 1865 to today » : Chassés croisés entre bandes dessinées et album illustré ;
  3. Vincianne D’Anna, maître-assistante en français, en communication et en communication numérique à la Haute École Charlemagne (Liège) : L’Univers numérique des livres jeunesse : création, diffusion et évolution ;
  4. Philippe Capart, libraire-éditeur du magasin-magazine La Crypte Tonique et cofondateur du concept BLOW BOOK : Le projet éditorial BLOW BOOK ;
  5. Dominique Goblet, plasticienne et autrice de bandes dessinées expérimentales : Art de la narration, dialogue entre Peinture et Bande dessinée.
  6. Conclusion par Jan Baetens

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Livre – Exposer le livre (regards croisés)

Anne-Françoise Rasseaux (éd.), Exposer le livre (Regards croisés), Morlanwelz, Atelier du livre de Mariemont, 2021, 108 p.

« Exposer le livre n’est-il pas un geste contre-nature? En tant qu’objet et support de contenus, n’est-il pas intuitivement associé au touché et à la manipulation? Exposer le livre, c’est faire des choix séquentiels au service d’un propos. C’est laisser l’imagin