Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

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Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

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Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

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Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

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Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

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Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

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Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

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Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

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Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

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Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

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Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

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Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

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Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.

Jacques Meny, cheville ouvrière de la société des Amis de Jean Giono, n’est pas le moins occupé des participants de ce curieux ballet guidé avec une autorité toujours sereine et pleine de doigté par Emmanuelle Lambert. Il lui incombe tout spécialement la responsabilité de poser dans les vitrines les nombreux documents appartenant à l’association qu’il dirige depuis sept ans (il s’agit de l’une des plus florissantes des sociétés littéraires de ce type en France, puisqu’elle compte plus de six cent membres !). Tout en les installant et en en corrigeant parfois l’ordre initialement prévu, en concertation avec la commissaire, il présente et commente avec amusement et une érudition dépourvue de toute pédanterie les pièces qu’il manipule – documents privés, photographies familiales, manuscrits d’œuvres, lettres autographes, numéros de revues ou encore peintures possédées par Giono – et que la Société prête pour la circonstance.

Pour sa part, Jean-François Chougnet, directeur du MUCEM, se fait aussi discret que possible. Le maître des lieux passera seulement l’après-midi, brièvement, le temps de constater l’avancée des préparatifs, et pour valider avec Emmanuelle Lambert un certain nombre de choix ponctuels. En matinée, il m’a accordé un entretien de près de deux heures sur la place de la littérature dans la programmation du MUCEM. J’y apprends notamment les circonstances au départ peu favorables qui ont conduit le MUCEM, par la force des choses, à devenir un musée relativement hybride, ce qui, estime-t-il, fait une part de sa singularité et compte parmi ses atouts majeurs. C’est dans ce cadre, dont l’hybridité assure une forme de liberté, et incite à l’inventivité, que s’inscrit la veine littéraire d’une programmation qui accueillera, dans plusieurs mois, une exposition autour de Salammbo de Flaubert et à l’horizon duquel se profilent encore d’autres projets, qui demeurent encore secrets…

Cette position de retrait n’est en rien une marque de désintérêt. Ce serait même plutôt le contraire. J’en veux pour preuve le fait que Jean-François Chougnet a pris l’initiative de mettre sur pieds une exposition consacrée à Lucien Jacques, qui a joué un rôle déterminant dans la vie de Giono. À midi, il nous emmène, Emmanuelle et moi, découvrir l’exposition qu’il a préparée, à quelques pas du MUCEM, dans le Musée Regard de Provence (à noter que le musée accueille également une exposition consacrée à la Provence de Giono). Lucien Jacques, aujourd’hui peu connu du grand public, fut non seulement l’un des amis les plus proches de Giono et de sa famille, mais aussi l’éditeur de son premier livre, un recueil de poésie, Accompagnés de la flûte, et plus largement éditeur de livres et de revues, mais aussi aquarelliste. L’exposition donne à voir les différentes facettes de cette œuvre, qui s’est déployée à l’ombre de celle qu’elle a contribué à favoriser à ses débuts.

En fin de journée, juste avant que je ne m’éclipse, j’ai le plaisir de pouvoir découvrir en compagnie de Jean-Jacques Lebel et de Clémentine Mélois le catalogue de l’exposition Giono, issu d’un partenariat entre le MUCEM et les éditions Gallimard. D’une avis unanime et enthousiaste, le résultat est tout simplement époustouflant. Le volume, malgré un nombre de page conséquent, tient remarquablement dans la main, est élégant et maniable. La qualité des reproductions est franchement épatante : elles permettent de lire avec une grande commodité les documents et nombreux manuscrits, de l’auteur et de certaines personnes qui l’ont connu (notamment une très belle lettre de Marcel Pagnol adressée à l’épouse de Giono après sa disparition en 1970). Les textes figurant dans le volumes sont, pour l’essentiel, dus à des écrivains, auxquels Emmanuel Lambert a demandé d’évoquer un texte de Giono en particulier. Vous découvrirez les auteurs en question lorsque vous ouvrirez le livre (ou si vous vous rendez sur le site de l’éditeur… ah, tiens ! non… hormis celui d’un fameux Prix Nobel, le nom des contributeurs n’est pas mentionné). Nul doute qu’un tel ouvrage va constituer une référence, désormais, pour le grand public, dans l’accès à l’œuvre de Giono, aux côtés de son Giono Furioso.

*

Le montage n’est pas encore achevé, mais compte tenu de ce que j’ai pu voir lors de ma visite, il me semble que je ne m’avance guère en affirmant que cette exposition constituera, à n’en pas douter, un des événements de cette année en matière d’exposition de la littérature dans le monde francophone. L’œuvre de Giono, telle qu’elle nous est présentée, dans ses complexités et ses zones d’ombre, méritait certainement une telle célébration, grave ou enjouée selon les moments, mais surtout intelligente, fouillée, nuancée et enthousiaste.

Il ne me reste plus qu’à me rendre à nouveau à Marseille pour visiter l’exposition…

 

David Martens, pour les RIMELL

KULeuven – MDRN

 

Au nom des RIMELL, je tiens à remercier très chaleureusement les équipes du MUCEM pour leur accueil, ainsi qu’Emmanuelle Lambert et Jean-François Chougnet, pour leur hospitalité et leur disponibilité, particulièrement précieuses, je le sais, à un moment aussi chargé dans leur emploi du temps que peuvent l’être les derniers jours de montage d’une exposition de cette ampleur.

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Journée d’étude – Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires. Vendredi 22 novembre 2019 à la DRAC Hauts-de-France (Amiens)

Patrimoines littéraires et musées : modes d’écriture et nouveaux territoires

s. dir. Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

La muséographie partage à bien des titres avec la littérature. D’abord parce que les lieux de patrimoine littéraire proposent des expositions, développent des programmations culturelles, telles que des résidences d’écriture, des rencontres littéraires ou encore parce qu’ils rendent compte d’un style littéraire au travers de scénographies particulières. Ensuite parce que depuis la nouvelle muséologie, l’écriture d’un scénario qui met en scène des histoires est au cœur du programme muséographique. Au travers d’études de cas, la journée d’étude discutera des manières d’impulser des dynamiques de territoire, de faire réseau et de traduire des ambiances particulières pour révéler un esprit des lieux propice à exprimer la biographie d’un.e auteur.e. ou pour refléter son écriture.

 

Programme

Accueil : 9h

9h15 : Ouverture par Sylvie Grange, Isabelle Roussel-Gillet, Serge Chaumier

9h30 : Conduire la rénovation d’une maison d’écrivain : défis et perspectives

  • Claire Lecourt Les Maisons Victor Hugo
  • Yves Gagneux, directeur, Maison Balzac Paris
  • Annabelle Laufray, CMN, Voltaire à Ferney Voltaire

 

Pause courte : 11h-11h15

 

11h15 : Projet de création ou de valorisation : exemples de projet en cours

  • Laurent Wiart, La maison Robespierre à Arras
  • Aurélie Laruelle, Maison Michel Butor
  • Isabelle Roussel-Gillet & Equipe projet Master MEM, Le projet avec le CR2L
  • Marie Marguerite Lys et Olivier Minne-Segui, Création du pôle culturel, Musée d’Arras

Débats

 

13h : Pause Déjeuner

 

14h Animer une maison d’écrivain

  • Marianne Petit, Directrice de la Villa Yourcenar
  • Thomas Morel, conservateur, Musée de La Fontaine (sous réserve)
  • Nicolas Bondenet, Musée Alexandre Dumas
  • Laetitia Migueres, Chargée de la médiation, Maison des Lumières Denis Diderot, Langres

 

16h-16h15 : Pause

 

16h30 : Littérature & réseaux

– Communication sur les RIMELL : David Martens (Université de Louvain), Sofiane Laghouati (musée de Mariemont), Géraldine David (directrice de la Wittockiana à Bruxelles) : un réseau de recherche actif sur les musées et le patrimoine littéraire.

 

17h : Mot de la fin : Geneviève Tricottet, Présidente du Réseau des maisons d’écrivain et des patrimoines littéraires des Hauts-de-France

 

Animatrices des séances : Sylvie Grange ;  Jacqueline Eidelman ; Martine Thomas Bourgneuf ; Anne Helène Rigogne ; Isabelle Roussel-Gillet.

 

Modalités pratiques : la journée est gratuite sur inscription sur Eventbrite.

Lieu : elle se déroule dans l’amphithéâtre de la DRAC Hauts-de-France à Amiens.

 

Master Expographie Muséographie

DRAC Hauts-de-France

Les Muséographes 

Les RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséalisation et l’exposition de la littérature et du livre)

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Appel à contributions – Le Musée dans la littérature

Le musée dans la littérature

Colloque international

7-8 novembre 2019

 

Université Paris 8-St-Denis

Université Paris Nanterre

Musée d’art et d’histoire Paul Éluard, Saint-Denis

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

 

Ce colloque international s’inscrit dans le cadre du projet MuséaLitté, projet de recherche pluriannuel sur les rapports entre le muséal et le littéraire, mené au sein des RIMELL (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

Lieu chargé sur le plan symbolique, comme espace par excellence de la culture et de sa transmission, le musée (muséum d’histoire naturelle, musée ethnographique, musée des sciences et techniques, musée d’art, mais aussi galeries privées, cabinets de curiosités, exposition universelle) est un lieu investi par de nombreux écrivains ; il en va de même pour d’autres lieux de conservation et d’archivage de la littérature : bibliothèques, centres d’archives et de conservation des manuscrits….

Il s’agira d’étudier la représentation du musée et la mise en récit du muséal dans la littérature, tous genres confondus : roman, poésie, théâtre, biographie, essai, notes de visites et carnets de voyage ou œuvres iconotextuelles (bande-dessinée, comics, roman graphique, album pour la jeunesse, biographie illustrée, œuvre hypermédiatique, etc.). Ce lieu, réel, imaginaire, remémoré, traverse en effet tout l’éventail des genres littéraires. On pourra ainsi penser aux collections privées du Cousin Pons (Balzac, 1847), de Dorian Gray (The Portrait of Dorian Gray, Oscar Wilde, 1890) et son pendant contemporain dans la réécriture de Will Self (Dorian, 2002), aux Salons de Denis Diderot (1759-1783), à la bibliothèque babélienne de Schuiten et Peeters (La Tour, 1987), au muséum d’histoire naturelle d’Adèle Blanc-Sec (Tardi, Le Secret de la salamandre, 1981), au Cabinet de curiositésd’Hilda V. Bach (2016), au Musée Grévin d’Aragon (« le Musée Grévin », 1943), sans oublier la British Library de Murder at the Museum de John Rowland (1938), le British Museum (David Lodge, The British Museum is Falling Down, 1965 ; Anthony Horowitz, Alex Rider. Scorpia Rising, 2004 ; Roald Dahl, The Mildenhall Treasure, 1946), le Victoria and Albert Museum (Noel Streatfeild, Ballet Shoes, 1936) et l’Ashmolean Museum (Susan Cooper, The Dark is Rising, 1984), ou encore le Louvre (Dan Brown, Da Vinci Code, 2003 ; Marc-Antoine Mathieu, Les sous-sol du révolu, 2006, et, commandés par le musée, Enki Bilal, Les Fantômes du Louvre, 2012 ; Naoki Urasawa, Le Signe des rêves, 2018). Le musée pourra être envisagé comme scène de crime (The Murder Room de PD James, 2003), décor de théâtre (Musée Haut Musée Bas de Jean-Michel Ribes, 2004), lieu retors (Le musée des valeurs sentimentales de Gaëlle Obiégly, 2011) ou comme espace critique (Paul Valéry, « Le problème des musées », 1923 ; Theodor Adorno, « Valéry Proust Musée » 1967 ; André Malraux, Le musée imaginaire, 1965).

Les auteurs visitent ou imaginent ces lieux et y entraînent leurs lecteurs, qui iront ensuite y chercher la trace de la fiction ou des émotions de l’écrivain. Il arrive aussi que le musée imaginaire sorte du livre pour s’inscrire dans un espace réel, comme le Musée de l’innocence d’Orhan Pamuk (2008), qui existe désormais à Istamboul. Comment les livres d’artistes mettent-ils en scène les espaces muséaux ? Dans quelle mesure est-il possible de considérer que certains sites font musée, comme les sites d’écrivains ou de fans, ou certains livres, à l’instar de la série de bandes dessinées scénarisée par Patrick Baud, Axolot  (2014—) ?

Comment le musée et les lieux muséaux, eux-mêmes lieux de conservation, d’ordonnancement et de patrimonialisation du monde matériel mais aussi espaces de construction et de dissémination de récits, s’intègrent-ils à un récit de fiction ou à un discours argumentatif ? Le musée, espace de médiation d’œuvres vivantes ou d’une accumulation mortifère, inspire-t-il l’admiration ou le mépris ? À l’articulation de la réalité et de la fiction, de la matérialité et de la représentation, c’est est un lieu paradoxal, voire oxymorique, dont Paul Valéry parle comme d’un « tumulte de créatures congelées » (« Le problème des musées », 1923) et que Michel Foucault classe dans les « hétérotopies » (« Espaces autres », 1967). Sanctuaire ou fosse commune, lieu de connaissance et d’expérience esthétique entre solitude et interaction, ordre et désordre, quelles poétiques informe-t-il ?

Nous invitons des propositions de communication en français ou en anglais d’une longueur de 20 minutes sur la littérature européenne de toutes périodes. Les approches théoriques, comparatistes et diachroniques sont bienvenues, tout comme les études de cas.

Langues de communication : français et anglais.

Les propositions (500 mots maximum) sont à envoyer avant le 10 juillet 2019 accompagnées d’une courte bio-bibliographie à Charlotte Estrade (Paris Nanterre) et Caroline Marie (Université Paris 8) : musealitte@gmail.com.

Les réponses seront envoyées le lundi 2 septembre 2019.

 

Comité scientifique

Anne Chassagnol, Université Paris 8

Christine Berthin, Université Paris Nanterre

Laurence Boudart, Archives et Musée de la littérature, Bruxelles

Géraldine David, Biblioteca Wittockiana, Bruxelles & RIMELL

Charlotte Estrade, Université Paris Nanterre

Sylvie Kleiman-Lafon, Université Paris 8

Sofiane Laghouati, Musée Royal de Mariemont, UCL & RIMELL

Caroline Marie, Université Paris 8

David Martens, KU Leuven – MDRN & RIMELL

Aurélie Mouton-Rezzouk, Sorbonne Nouvelle

Marie-Clémence Régnier, Université d’Artois

Isabelle Roussel-Gillet, Université d’Artois

Bérengère Voisin, Université Paris 8

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Visite des RIMELL à la Maison de l’histoire européenne (Bruxelles)

Frappés lors d’une visite personnelle par le nombre considérable de livres présentés dans l’exposition permanente de la Maison de l’histoire européenne, nous avons proposé aux RIMELL de réunir une poignée de leurs membres pour y voir de plus près en entreprenant une visite de cette exposition, avec l’objectif d’analyser la place et les fonctions assignées au livre dans ce projet muséal. Se sont donc réunis le 29 mars dernier Nadja Cohen, Sofiane Laghouati, Yves Jeanneret, David Martens, Isabelle Roussel-Gillet et Camille van Vyve.

Nous avons à cette occasion été chaleureusement accueillis par Christine Dupont, conservatrice de la Maison de l’histoire européenne, qui a pris le temps de nous présenter le projet de l’exposition, ainsi que sa place au sein l’institution, tout en répondant à nos questions (déjà nombreuses, avant même d’avoir débuté la visite proprement dite). Que Christine Dupont trouve ici l’expression de nos vifs remerciements pour le temps qu’elle nous a consacré.

Nous avons dans la foulée entrepris cette visite collective – forme inaccoutumée de la recherche académique, que nous cherchons à développer au sein des RIMELL – qui nous a occupé toute la journée, et nous a permis de réunir un ensemble de notes et de photographies considérables, et d’échanger sur nos impressions et les perspectives d’analyse que nous avons décidé de développer dans le cadre de cette recherche. Les résultats de ce travail en commun prendront la forme d’un article que nous écrirons collectivement au cours des prochains mois. La suite au prochain épisode…

David Martens & Sofiane Laghouati, pour les RIMELL

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Penser la bibliothèque. Les bibliothèques d’écrivains et d’artistes belges (XIXe – XXIe siècles) – 17 mai 2019 – Bruxelles

Journée d’études Textyles et« Ecrits d’artistes » (FNRS) 

 

« […] on m’oubliera. En attendant, j’aurais écrit, aimé, bondi de surprise en surprise, et surtout lu, lu sans fin », déclare Caroline Lamarche, auteur belge, sur la page « varia » de son site officiel (http://www.carolinelamarche.net/Carolinelamarche/Varia.html). Cet onglet présente une série de citations tirées de divers ouvrages : Autobiographie de Thérèse d’Avila, Histoire d’une solitude de Milán Füst, Histoire de l’œil de Georges Bataille, et bien d’autres. Alors que la personne même de l’écrivain, selon Lamarche, sera finalement oubliée après « avoir été fauchée par le néant » – pour paraphraser cette dernière –, cette liste de lectures perdura et nous rappellera que « l’écrivain mort, l’ensemble de ses livres parle encore » (Valéry). Ainsi, en dévoilant une partie de son horizon de lecture, Caroline Lamarche révèle le terreau de ses idées et de sa création littéraire, un rapport ontologique s’établissant entre la bibliothèque et son propriétaire. Dès lors, il nous est possible d’envisager la bibliothèque comme un terrain de recherche pertinent pour ses dimensions intellectuelle et herméneutique, tant dans le champ littéraire qu’artistique.

L’exemple de Lamarche éclaire à propos la problématique que nous nous proposons d’aborder lors de la journée d’études consacrée aux bibliothèques d’écrivains et d’artistes (plasticiens, architectes, musiciens) belges, du XIXe siècle à nos jours. Il s’agira de penser la bibliothèque selon une perspective à la fois méthodologique, théorique et pratique, en abordant quatre axes principaux susceptibles de se croiser :

  • Premièrement, la bibliothèque peut être considérée comme un dispositif régissant le rapport à la culture (S. Lojkine, 2007) et mettant au jour les réseaux intellectuels qui caractérisent l’horizon culturel de son propriétaire ; ce qui invite à s’intéresser, entre autres, aux questions de conservation et d’inventaire de la bibliothèque matérielle (celle qui subsiste matériellement), de reconstitution de la bibliothèque virtuelle (ensemble de tous les livres lus par l’écrivain/l’artiste), d’analyse de la culture lettrée et de la dynamique intellectuelle du propriétaire, des réseaux de pensée qui traversent la bibliothèque.
  • Deuxièmement, comme l’ont souligné les généticiens Paolo D’Iorio et Daniel Ferrer, la bibliothèque participe à la genèse des œuvres : cette dernière en est une composante à la fois intellectuelle et matérielle, tant pour l’artiste (par exemple, en tant qu’iconothèque) que pour l’écrivain. Dans cette perspective, nous nous intéresserons notamment à l’étude des traces de lecture, internes et externes au volume (annotations dans les marges, carnet de notes, brouillons, épreuves, etc.), ainsi qu’à la physionomie de la bibliothèque en elle-même au sein de laquelle s’établit un dialogue entre le lecteur et les livres.
  • Troisièmement, nous nous intéresserons à la représentation de la bibliothèque, en littérature comme dans les arts visuels : comment la bibliothèque, dans la matérialité de son agencement (meuble ou salle) et la virtualité de ses lectures et de son catalogue, est-elle représentée par l’artiste ou l’écrivain, quels sont les enjeux d’une telle figuration artistique ou littéraire pour son auteur et pour son œuvre ?
  • Quatrièmement, notre intérêt portera enfin sur la manière dont l’écrivain ou l’artiste organise ses propres œuvres en bibliothèque : usage de reliures luxueuses, don de reliures par ses amis, effets d’uniformisation ou de différenciation, usage des volumes collectifs (réunissant plusieurs œuvres) ou singularisation des œuvres. Il s’agirait ainsi, notamment, de comprendre la bibliothèque comme « tombeau » de soi à travers la monumentalisation de cette dernière.

Cette journée d’études sera donc l’occasion, selon une perspective interdisciplinaire croisant arts et littérature, de penser la bibliothèque dans le champ belge et, par là même, peut-être, de réveiller quelques fonds endormis.

Avec la participation de l’écrivain Caroline Lamarche et la collaboration de la Réserve Précieuse de l’ULB.

 

Adresse :

Université libre de Bruxelles,
Square Jean Servais, 1050 – Ixelles
Local : AY2.114 (bâtiment A, porte Y)

 

Pour télécharger le programme.

Contacts : medemont@ulb.ac.be

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Dialogue avec Pierre Leguillon autour de La Bibliothèque particulière de Fernando Pessoa, Tesouro transnacional

Publié dans la toute récente revue Place,  cet entretien avec l’artiste-iconographe Pierre Leguillon, connu pour son travail sur les images reproduites et les “diaporamas”, porte sur une installation proposée à la Fondation Gulbekian à Paris en 2016 ainsi que sur son intérêt pour le livre et la bibliothèque. Narmine Sadeg et Anne Reverseau dialoguent avec Pierre Leguillon au sujet d’une oeuvre singulière, Tesouro transnacional (à M. Ferdinan Personne), qui est une réactivation et une réappropriation de la bibliothèque de Fernando Pessoa, conservée à Lisbonne.

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

La matérialité à l’ouvrage en bande dessinée

Dans le cadre de l’exposition « Ainsi, Dire » qui se tient jusqu’au 20 janvier 2019 à la Bibliotheca Wittockiana, musée des Arts du Livre et de la Reliure à Bruxelles, le groupe ACME organise  une journée d’étude sur la matérialité de la bande dessinée contemporaine en dialogue avec  les artistes exposés : Éric Lambé, Christophe Poot et Florian Huet.  L’événement sera l’occasion d’un échange approfondi entre recherche et création. 

 

Les discours sur la bande dessinée ont longtemps fait peu de cas des supports sur lesquels elle était imprimée. Entre, grosso modo, la fin du XIXe siècle et les années 1980, la bande dessinée parait essentiellement dans la presse périodique, imprimée sur des objets « jetables » et est susceptible d’être réimprimée sur des supports divers, jusqu’à l’avènement, en contexte franco-belge, de l’album, qui signera une standardisation de son format. Les éditeurs ont dès lors limité l’espace d’expression dévolu à l’auteur aux seules planches et à la couverture – au risque de voir le support réduit au statut d’« emballage ». C’est aussi vis-à-vis de ce statut que se distinguera la mouvance alternative en revendiquant le support matériel et le statut de l’objet comme terrain esthétique ; que ce soit aux États-Unis avec, par exemple, la revue Raw dans les années 1980 ou en Europe francophone, les productions de L’Association, Frémok ou Le Dernier Cri durant les années 1990. L’avènement de la bande dessinée alternative répond en effet simultanément à la volonté de sortir des thématiques, des modes de narration et des esthétiques éprouvées et à un désir repenser la bande dessinée en tant qu’objet. Alors qu’à leurs débuts, les alternatifs se sont d’abord distingués par des collections tranchant avec le tout-venant de la production, ils tendent de plus en plus aujourd’hui à concevoir chaque volume comme un projet unique.

Issus de la mouvance alternative, Florian Huet, Éric Lambé et Christophe Poot témoignent de ces changements. Cette approche globale et cohérente se situe aux antipodes d’une conception du support comme simple « emballage » et considère que la matérialité du livre et son « contenu » restent indissociables : l’ouvrage de bande dessinée affiche dès lors une unité qui relativise la séparation traditionnelle entre texte et paratexte.

Partant de ces considérations sur la transformation du rapport des auteurs au support matériel, la présente journée d’étude aura pour ambition non seulement de resituer les œuvres de Huet, Lambé et Poot au sein de ce contexte historique mais aussi d’interroger le rapport de la bande dessinée alternative tant au fanzine punk agrafé dans l’urgence qu’au livre d’artiste à la reliure cousue main. Il s’agira de donner voix au chapitre aux auteurs mêmes afin de mieux cerner la fabrique de l’ouvrage, et de saisir les enjeux graphiques, narratifs et esthétiques de cette remise en visibilité de la matérialité de l’objet-livre.

Le programme de la journée est téléchargeable ici.

 

 

 

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Pour une Europe des Maisons d’écrivain & des Patrimoines littéraires

Les XVes Rencontres de Bourges auront lieu les 15, 16 et 17 novembre 2018, sur le thème :

Point de départ : les Rencontres de la Fédération en 2002, Lieux littéraires et cultures en Europe, avaient permis un premier tour d’horizon de ce qui existait en Europe en matière de réseaux de maisons d’écrivain et de patrimoines littéraires. Seize ans après, il est temps de faire un point de la situation et de renforcer la coopération avec nos voisins :

– Comment fonctionnent les autres réseaux en Europe (quand ils existent) ?

– Comment fonctionne la maison d’écrivain avec son réseau ?

– Comment travailler avec l’ICLCM (ICOM) ?

– Comment bien accueillir les touristes culturels étrangers dans les lieux littéraires ?

  • La première journée sera consacrée aux expériences des réseaux, leur diversité, les axes de développement, les ambitions et limites, la relation qu’entretient chaque pays avec le « fait » littéraire.
  • La deuxième journée développera le thème de l’accueil des touristes culturels européens dans les maisons d’auteurs : outils de médiation, jumelages, itinéraires.
  • Le troisième jour portera sur le cas concret d’une collaboration : Maisons Sand et Tolstoï.

L’intention est la mise en commun de nos expériences par la signature d’une charte de reconnaissance mutuelle, et à moyen terme, peut-être, la création d’un itinéraire culturel européen ?…

Les conférences se dérouleront à l’auditorium du Museum d’Histoire naturelle à Bourges. Les déjeuners se tiendront au Palais Jacques Coeur à l’aimable invitation de son administrateur,Jean-Luc Meslet, et au Muséum, merci à Sébastien Minchin, son conservateur.

Le dimanche 17 novembre, visite à Nohant pou découvrir comment fonctionne le jumelage entre les Maisons de George Sand et de Léon Tolstoï en Russie. Avec une conférence sur les liens entre ces deux grands écrivains.

Nous en profiterons également pour fêter le 20e anniversaire de notre Fédération !

Programme détaillé sur : http://www.litterature-lieux.com/actualite-2232.htm

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Le musée du Louvre et les écrivains entre deux siècles (1874-1926) – 20 juin 2018

Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre des travaux menés par le Centre de recherches Dominique-Vivant Denon sur l’histoire du Louvre. Elle se donne pour objectif d’analyser les liens entre le musée du Louvre et les écrivains dans le prolongement des articles fondateurs de Philippe Hamon et d’Antoine Compagnon, et de l’essor actuel des études muséales dans la recherche littéraire. Il s’agit de ressaisir le rapport des écrivains à l’art en tenant compte de l’intermédiaire que constitue l’institution muséale : mesurer la place du Louvre dans la géographie artistique des écrivains, à une époque où la concurrence des musées étrangers, des galeries d’art et des expositions universelles est grande ; analyser la manière dont le musée constitue un lieu d’inspiration ; retracer l’intervention des écrivains dans les débats sur le musée ; étudier la réception de quelques œuvres et artistes, en lien avec l’histoire des collections.

Comprise entre deux siècles, la période, qui commence en 1874, à la réouverture du Louvre fermé depuis la Commune, prend place après les grands travaux du Louvre par Napoléon III et avant la réorganisation du musée par le plan Verne (1926). Elle est marquée par la tension entre la mémoire du Louvre de Napoléon III, perceptible notamment dans les romans naturalistes de Zola, et l’appel au changement, lisible dans les critiques formulées par les écrivains sur les collections ou l’aménagement des salles.

La journée est organisée dans le cadre du partenariat entre le musée du Louvre et Sorbonne Université.

 

PROGRAMME

9h15  Ouverture

 Pascal Aquien, Vice-doyen Recherche (Sorbonne Université)

 Françoise Mardrus, responsable du Centre Dominique-Vivant Denon (Musée du Louvre)

9h30  Présentation de la journée

 

PARCOURS D’ÉCRIVAIN – Présidence : Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

9h45  « Georges Lafenestre, le poète conservateur »

Géraldine Masson (Musée d’Orsay)

10h20  « Le musée du Louvre dans la cartographie artistique et idéologique de Maurice Barrès »

Jessica Desclaux (Sorbonne Université-Musée du Louvre)

 

10h55 Discussion et pause

 

11h15  « « Imaginer le visage absent de la déesse » : au musée avec Henri de  Régnier »

Franck Javourez (Université Grenoble Alpes)

11h50  « Apollinaire et ses amis : le Louvre en ses ambivalences »

Laurence Campa (Université Paris Nanterre)

 

12h30 Discussion et pause déjeuner

 

QUESTIONS ESTHÉTIQUES – Présidence :  Sophie Basch (Sorbonne Université)

14h15  « La dissémination du Louvre dans la littérature réaliste »

Philippe Hamon (Université Sorbonne nouvelle

14h50  « Le Louvre des objets fantastiques. Jean Fanfare de Paul d’Ivoi (1897) et quelques romans contemporains »

Guy Ducrey (Université de Strasbourg)

 

15h25   Discussion et pause

 

RÉCEPTION D’ŒUVRES ET D’ARTISTES – Présidence : Françoise Mardrus (Musée du Louvre)

15h45  « La Victoire de Samothrace de Simon Gantillon (1911) »

Sophie Basch (Sorbonne Université)

16h20  « Ingres au Louvre. La construction de la grandeur par les salles du musée (1875-1929) »

François-René Martin (École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris)

16h55  « La révélation de Delacroix écrivain, Paul Flat (1864-1918), essayiste, romancier et philosophe, éditeur de Delacroix »

Dominique de Font-Réaulx (Musée Eugène-Delacroix)

17h30  Discussion et conclusion

 

Informations pratiques

Musée du Louvre : Hall Napoléon : Salle des 80

Voir le plan d’accès sur le programme en ligne sur le site de Sorbonne Université

Programme à télécharger

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Nouvelles textualités. Le livre entre déconstruction et reconstruction. Journée d’études – La Cambre, Bruxelles, 20 mars 2018

Dans son enseignement artistique comme théorique, l’école de La Cambre accorde depuis l’origine une importance centrale à la recherche au même titre qu’à la création. Dans cet esprit sont régulièrement organisées des journées d’étude réunissant autour d’une question particulière étudiants, enseignants, artistes et chercheurs de diverses disciplines. La prochaine journée d’étude fait écho à l’un des champs d’action et de recherche aujourd’hui très présent au sein de l’école : l’édition, le livre et l’écriture au sens large.

Les modèles attendus dans ce champ de la création sont actuellement démantelés par les pratiques, au profit d’autres manières de faire, favorisant la rencontre du visuel et du textuel, dans un esprit nouveau de transversalité. Approche convergente quand l’importance du livre s’affirme dans les pratiques artistiques visuelles contemporaines, et divergente quand des expériences numériques, plastiques ou scéniques dématérialisent l’objet livre pour reconstruire de nouvelles formes de textualité.

La programmation s’ouvrira d’une part aux témoignages de projets de recherche actuellement menés par des artistes liés à La Cambre ou par des étudiants de l’école sous la conduite de leurs professeurs. D’autre part, des conférences, des présentations et des débats favoriseront la réflexion et la discussion, en accueillant des experts extérieurs, belges et étrangers.

Nous attirons en particulier l’attention sur les interventions suivantes, prévues aux alentours de 15h30 :

De la naissance du web au blockchain. Nouvelles modalités d’exposition, de diffusion et de publication
par Serge HOFFMAN
Regard sur les trente dernières années d’expérimentations faites par des artistes, numériques ou non, autour de la diffusion, la publication et l’exposition, dont les formes furent bouleversées par l’apparition des nouvelles technologies.

RIMELL : Recherches Interdisciplinaires sur la Muséographie et l’Exposition du Livre et de la Littérature
présenté par Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS
Ce groupe de recherche, fondé à partir du Musée royal de Mariemont et de la KU Leuven, travaille en partenariat avec La Cambre sur des questions liées à l’exposition du livre et de la littérature.

Télécharger le programme détaillé

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Vies encloses, demeures écloses. Thèse de Marie-Clémence Régnier

Marie-Clémence Régnier, Vies encloses, demeures écloses. Le grand écrivain français en sa maison-musée (1879-1937)Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises, s. dir. Florence Naugrette & François Mélonio, Université Paris  Sorbonne. Soutenance le 24 novembre 2017.

 

Résumé

La réflexion engagée dans la thèse propose une archéologie des représentations collectives se rapportant à l’espace domestique de l’écrivain et à son œuvre au moyen d’une socio-critique des textes où elles prennent corps. À partir de la notion de « maison-musée », la maison-musée de l’écrivain est considérée comme un lieu réel et comme une structure mentale et matérielle où s’inventent, s’organisent, s’exposent et sont conservées des « images d’écrivain » qui, quoique variées, voire hétérogènes, définissent un imaginaire et une imagerie cohérents de la figure de l’écrivain. Dans la thèse, la dimension discursive de la « paratopie » du lieu d’écriture est mise en perspective avec les approches posturales et scénographiques centrées sur la figure de l’écrivain. Pour ce faire, l’étude postule que l’agencement des objets dans les maisons-musées s’appuie sur ces « scéno-mythographies ».

Des dispositifs d’exposition divers les transposeraient par la suite dans l’espace muséal. Partant, la thèse montre que les mises en scène de l’écrivain à demeure constituent un levier essentiel des appropriations mémorielles collectives des écrivains et de leurs œuvres parce qu’elles cristallisent des représentations mythiques à succès qui s’actualisent dans l’esprit du temps. Plus largement, elles participent à l’écriture de l’histoire littéraire qui s’institutionnalise au XIXe siècle : elles mettent l’accent sur certains écrivains, sur une mythologie de la création littéraire et sur des œuvres qui ont vu le jour dans de « hauts-lieux littéraires ». Enfin, il s’agit de comprendre les enjeux de poétique et de réception qui lient les maisons des écrivains à leur œuvre littéraire.

Lire la « Position de thèse » de Marie-Clémence Régnier.

Sur le même sujet, écoutez, sur France Culture, avec Marie-Clémence Régnier, l’émission La Compagnie des auteurs, consacrée aux Écrivains en leur demeure :

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Le milieu littéraire au prisme de ses représentations – 3-4 décembre 2020 – Université du Luxembourg

Responsables scientifiques :
Carole Bisenius-Penin (Université de Lorraine) & Jeanne E. Glesener (Université du Luxembourg)

 

Porté par le Centre de recherche sur les médiations (Crem, Université de Lorraine) en étroite collaboration avec l’Université du Luxembourg et le ministère de la Culture (Drac Grand Est), le programme de recherche « Obslit » repose sur la création d’un observatoire du milieu littéraire franco-luxembourgeois (https://obslit.huma-num.fr/quest-ce-que-cest/). Fondé sur une approche comparée et transfrontalière, ce dernier a pour objectif l’étude des relations, des médiations qui se nouent entre les différents systèmes et aires culturelles, c’est-à-dire les auteurs, les institutions culturelles et les publics. Cette recherche s’articule autour de la notion de « milieu littéraire » en tant que système relationnel et différentiel (champ de forces) où chaque auteur/agent occupe une position plus ou moins dominante/dominée et plus ou moins innovante/conservatrice liée à son capital accumulé de légitimité spécifique (capital symbolique). Dans une perspective transdisciplinaire, il s’agit d’étudier les pratiques et les politiques culturelles relatives à la filière du livre mises en œuvre dans les deux pays. Les recherches de l’observatoire s’organisent autour de trois axes systémiques : le monde du livre, la littérature hors du livre et sa réception en milieu scolaire. Après un premier colloque international organisé en 2019 sur la thématique des « narrations auctoriales dans l’espace public : comment penser et raconter l’auteur ? » (https://obslit.huma-num.fr/actualites/), ce deuxième colloque international porte sur le milieu littéraire et ses représentations.

Ces conditions de la vie littéraire actuelle incitent à repenser la notion de milieu littéraire. Les notions de « champ » et de « monde » sont mobilisées comme des impensés : elles ont été naturalisées depuis leur développement par les sociologues Pierre Bourdieu et Howard S. Becker. Selon ce dernier, le concept de monde de l’art est « un réseau de coopération au sein duquel les mêmes personnes coopèrent de manière régulière et qui relie donc les participants selon un ordre établi. Un monde de l’art est fait de l’activité même de toutes ces personnes qui coopèrent ». Ainsi, il engage à comprendre l’art comme « le produit d’une action collective » dont les acteurs partagent « des présupposés communs, les conventions, qui leur permettent de coordonner ces activités efficacement et sans difficultés » (Becker, 1999). Selon Pierre Bourdieu (1991), « le champ littéraire est un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu’ils y occupent (soit, pour prendre des points très éloignés, celle d’auteur de pièces à succès ou celle de poète d’avant-garde), en même temps qu’un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces ». Ces deux concepts renvoient à l’idée de systèmes structurés, pour l’un selon des chaines de coopération maitrisées par les acteurs, pour l’autre selon des positions habitées par des agents. Les cadres épistémologiques marquent particulièrement ces concepts et les enferment dans des rapports de force entre structure et individus. Afin d’échapper à ces positions asymétriques que supposent ces concepts, nous proposons de leur substituer celui de milieu qui, dans sa définition en sciences du vivant, suppose un poids égal des structures, des interactions et des acteurs. Ce faisant, l’idée est de donner une nouvelle impulsion aux débats entre champ, milieu et mondes.

 

Au-delà de ces considérations conceptuelles préliminaires, ce colloque se propose d’aborder le sujet des représentations du milieu littéraire à partir de quatre axes.

 

Axe 1 : approche épistémologique du milieu

Axe 2 : le milieu littéraire, une communauté de l’entre-soi ?

Axe 3 : le milieu littéraire, une plus-value créative dans les mondes de l’art et dans la société ?

Axe 4 : le milieu littéraire, un contre-pouvoir ou une contre-culture dans l’espace public ?

 

Pour prendre connaissance du programme.

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Éditathon – 23-24 novembre 2020 – Université Bordeaux Montaigne

Le projet Numérisation et valorisation des patrimoines d’auteurs néo-acquitains organise les 23 et 24 novembre prochain son Éditathon, à l’Université Bordeaux Montaigne.

Associant des chercheurs universitaires (réseau e-c@na et université Bordeaux Montaigne), des bibliothécaires, des documentalistes et responsables de maisons d’écrivains, le rectorat et des enseignants de secondaire, mais aussi des acteurs du numérique et du tourisme ainsi que des communautés d’usagers, il s’agit de réfléchir pendant ces 2 jours,  avec l’aide d’ALCA (agence du livre en Nouvelle-Aquitaine) et du Ministère de la Culture, à la mise en place d’une plateforme commune de valorisation des patrimoines littéraires du territoire. La méthodologie repose sur une identification des acteurs à l’échelle régionale et nationale, l’établissement d’un partenariat avec la BnF pour la conceptualisation et le conventionnement d’une plateforme « Gallica marque blanche » assurant la création d’une collection numérique régionale, et, enfin, la création, l’accompagnement et le suivi de projets de médiation permettant de faire vivre ces projets numériques sur les territoires.

Demandez le programme !

Livre – Le goût des musées

Livre – Le goût des musées

Textes choisis et présentés par Serge Chaumier & Isabelle Roussel-Gillet, Paris, Mercure de France, 2020.

 

Salle d’archéologie égyptienne transformée en scène de crime, épisodes romanesques dans un centre d’art contemporain, fantasmes de nuit passée au milieu de tableaux célèbres… nombre d’écrivains situent leurs intrigues au musée. Mais que nous en disent-ils vraiment? Musée mausolée, élitiste, fruit de la colonisation, collections fétichisées ou expositions à la solde du marché de l’art? À moins que le musée ne devienne lieu de vie et de sociabilité… Des pages hautes en couleurs croquent autant les gardiens que les visiteurs, les galeristes ou les artistes. Cette anthologie prend le parti de la diversité des musées – ethnographiques, littéraires, de beaux-arts, d’histoire, de sciences, d’art contemporain, ou encore imaginaires ! (Présentation de l’éditeur)

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition – Appel à contributions – Revue Captures

Inspirations littéraires de l’exposition

s. dir. Corentin Lahouste (UCLouvain – CRI) & David Martens (KU Leuven – MDRN), pour les RIMELL

 

 

 

Appel à contributions

 

Depuis une vingtaine d’années, les interactions entre le monde littéraire et celui de l’exposition et des musées ont connu un essor considérable, sous différentes formes. Outre les nombreuses expositions consacrées à la littérature – écrivain·e·s, œuvres, thèmes –, qui contribuent à sa patrimonialisation et qui sont probablement les plus nombreuses, d’autres types d’expositions mobilisent une matière littéraire pour se constituer, en déclinant des scénographies d’œuvres ou d’installations qui, en tant qu’ensembles d’objets signifiants, actualisent et prolongent un ou plusieurs textes littéraires.

Les formes de cette inspiration littéraire de l’exposition sont elles-mêmes particulièrement diversifiées. Parmi les principales tendances qui paraissent se dégager, certaines participent de ce que Pascal Mougin a identifié comme une « tentation littéraire de l’art contemporain ». Dans ce contexte, les expositions, jouant souvent du pouvoir d’attraction d’un auteur ou d’une autrice devenu·e culte, prennent pour point de départ une œuvre littéraire, en donnant forme d’exposition à certaines de ses lignes de force, à l’instar de l’exposition Amberes, présentée au MHKA d’Anvers lors de l’été 2019, inspirée par le roman éponyme de Roberto Bolaño autour duquel elle a été façonnée en adoptant la multiplicité de perspectives que le livre mobilise. On pense également à l’exposition Rester vivant, mise sur pied par Michel Houellebecq au Palais de Tokyo en 2016 – présentée comme un « scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain », elle offrait ainsi « une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme ». On relèvera encore, dans cette lignée, l’exposition collective Dépenses (2016-2017) présentée à Labanque de Béthune — espace d’art contemporain français centré sur la production et la diffusion d’arts visuels — articulée autour du travail et de l’œuvre de Georges Bataille.

Certaines expositions mobilisent une matière littéraire – l’idée de littérature – de façon plus générale, voire anonyme, comme pour l’exposition Bacon en toutes lettres présentée au Centre Pompidou en 2019, La voix libérée – Poésie sonore au Palais de Tokyo en 2019, ou CODE/POÉSIE. Digital Lyric (2020) au Château de Morges (Suisse), ou encore celle confiée à Valérie Mréjen par l’IMEC dans le cadre d’une carte blanche : intitulé Soustraction (IMEC, automne 2019), le projet a été présenté comme « aussi plastique que littéraire », et s’inscrivait dans une dynamique où le geste de relecture et du faire fiction s’avère central, bien que construit en dehors de la forme livresque canonique. Si certaines de ces expositions sont accueillies et réalisées par des lieux dédiés à l’art contemporain (MHKA, Palais de Tokyo, Centre Pompidou), d’autres émanent d’institutions plus centrées sur la patrimonialisation de la littérature (IMEC, BNF, AML). À cet égard, les Maisons d’écrivains ne sont pas en reste ; ainsi de la Maison de Balzac, dont la programmation fait de ce principe un ressort, comme le montre, par exemple, l’exposition La Comédie humaine d’Eduardo Arroyo (2019).

Cette mobilisation de modèles littéraires dans l’exposition se situe à la croisée de domaines dont les systèmes de valeurs, les traditions et les modes de fonctionnement ne se recoupent pas nécessairement. Leurs interactions et les productions qu’elles proposent soulèvent par conséquent nombre d’interrogations : Quelles sont les motivations de ces recours à la littérature ? Quelles en sont les formes privilégiées (focalisation sur un écrivain ?, sur une œuvre particulière ?) ? Comment la littérature peut-elle alimenter le geste curatorial ? Dans quelle mesure de telles entreprises ne relèvent-elles pas d’une forme d’instrumentalisation de la littérature (par la mise en avant d’un grand nom, par exemple) ? Comment la dimension littéraire s’y trouve-t-elle non seulement redéployée, mais aussi justifiée ? Dans quelle mesure assiste-t-on (ou non) à des formes de littérarisation de l’exposition ? Quelles sont les institutions qui privilégient les expositions inspirées par la littérature et pour quelles raisons ? Observe-t-on par exemple des disparités entre les institutions à vocations artistiques et celles d’orientation littéraire ? Dans quels types de programmation de telles expositions prennent-elles place ? Quelle en est la réception ? Et, plus largement, quelle est la place de la littérature, de nos jours, dans le monde des musées et centres d’art ?

C’est à ces questions qu’un futur dossier de la revue Captures serait consacré, dossier dont nous cherchons à compléter la liste des contributeurs-trices. Les propositions d’articles (250 à 400 mots, avec bio-bibliographie) sont à envoyer pour le 20 août 2020 à Corentin Lahouste (corentin.lahouste@uclouvain.be) & David Martens (martens.david@kuleuven.be).

Les articles seraient à remettre le 1er mars 2021, pour une publication prévue à l’automne 2021.

 

Captures est une revue à comité de pairs dédiée à la publication de travaux consacrés à l’analyse de problématiques liées aux figures, théories et pratiques de l’imaginaire, sans limitations territoriales ou nationales. S’y voient publiés des articles à la croisée des études littéraires et cinématographiques, des sciences humaines, de l’histoire de l’art et des arts visuels et médiatiques. Il s’agit d’une revue francophone qui accueille également des publications écrites en anglais.Tous les articles parus dans Captures font l’objet d’un processus d’évaluation par les pairs à double insu. Ils mettent en valeur la dimension théorique et culturelle des rapports que le sujet entretient avec le monde contemporain. Cette relation s’établit à travers des figures et des mythes, des fictions et des croyances, des représentations sociales, culturelles et des mutations technologiques, des textes et des images, des lieux et des interfaces numériques, autant de formes et de phénomènes constitutifs d’un imaginaire contemporain.

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Lieux et hors-lieux de l’exposition du littéraire – Université d’Artois, Arras – 2 octobre 2020

Université d’Artois, la Ruche, Arras

Laboratoire Textes et cultures

Laurence Boudart (Directrice des Archives et Musée de la littérature, Bruxelles)

Emmanuèle Payen (Centre Pompidou, conservateur chef du service du développement culturel & actualité à la Bpi et commissaire d’exposition)

Marie-Clémence Régnier (Université d’Artois, MCF littérature)

Isabelle Roussel-Gillet (Université d’Artois MCF HDR littérature, muséographe)

 

Les lieux de l’exposition de la littérature sont on ne peut plus divers : musées, bibliothèques, galeries, foires internationales, maisons d’écrivains, centres culturels et médiathèques mais aussi parcours touristiques ou encore parcs d’attraction. Chacun de ces espaces présente des spécificités spatiales comme institutionnelles, ainsi que des conceptions de la littérature et des manières de la donner à voir, selon des finalités particulières et en fonction des publics visés. Sans vouloir être exhaustifs, nous privilégierons une cartographie du littéraire de lieux moins attendus, pour interroger ce que le lieu fait à la littérature et inversement, dans le fait d’exposer. Du lieu intra-muros attendu au hors-les murs, nous analyserons les dynamiques d’exposition. Cette journée nous conduira à interroger le « hors-lieux » jusqu’à sa dimension immatérielle dans les évocations sonores, visuelles et multimédia jusqu’au site Web et à « l’exposition virtuelle ».

Cette journée, en partenariat avec les RIMELL et avec les Archives et Musée de la littérature de Bruxelles, est à destination de professionnels des musées, de l’exposition, des maisons d’écrivains, des professionnels en charge de la valorisation d’un fonds littéraire et des chercheurs sur les pratiques de “diffusion” du littéraire.

 

Programme

Accueil 9H30 La Ruche – Maison de l’étudiant

Introduction 9H45 Marie-Clémence Regnier et Isabelle Roussel-Gillet : Petite cartographie sensible du littéraire

 

Atelier 1 La littérature en son lieu ?

 

Comment un lieu d’exposition du littéraire – bibliothèque, maison, musée – s’ouvre-t-il, décloisonne et quels en sont les effets sur l’exposition du littéraire ? Fabrique du littéraire (résidence activant les lieux autrement), dématérialisation (parcours sonore, multimedia) création numérique (installation numérique, site d’écrivain pensé sur un mode d’exposition), implantation dans un entre-lieux (gestion d’espaces contigus de statuts différents).

10H Carole Thibaut (dramaturge) : le processus de création d’Une liaison contemporaine

10H30 Emmanuèle Payen (conservateur en chef des Bibliothèques, commissaire d’exposition) :  exposer la littérature (expositions, festival, rencontres)  

échanges 11H

 

11H 30 Petite fabrique exéprimentale

11H30 Mathilde Pavault, Julia Parisel, Charlène Camarella (master expographie-muséographie) : la littérature en randonnée

12H Cloe Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet (licence multimedia) : experience de création d’un site d’écrivain

 

12H30 pause

 

(buffet pour les conférenciers)

 

Atelier 2 La littérature buissonnière !

 

Il s’agit d’étudier les formes d’une autre exposition du littéraire hors le livre ou les lieux cités en atelier 1. La littérature s’expose dans l’espace public, via des parcours hors-les-murs, des médiations itinérantes, dans des lieux d’expositions urbains moins attendus tels les supermarchés, ou des dits non-lieux tels métros et gares : quels sont les enjeux touristiques, esthétiques, et expérientielles de ces médiations, installations, intervention dans l’espace collectif ?

 

13H30 Karelle Ménine (artiste) : Créations littéraires dans l’espace urbain

14H30 Anneliese Depoux (Docteur, GRIPIC) et Olivier Aïm (Maître de conférences, GRIPIC):  Le littéraire in situ dans la polyphonie urbaine

15H30 échanges

 

 

 

Atelier 3 La littérature en spectacle ?

 

D’autres lieux d’activation du littéraire (jardin, parc, plage) sont pensés comme des parcs d’attraction, : avec quels enjeux scénographiques ? En considérant une acception large de la mise en exposition, comment un festival met-il la littérature au risque, au regard du public ? Quels nouveaux dispositifs au sein de festivals ?

 

16H Justine Delassus (Docteur, CHCSC – UVSQ) : Autour des maisons d’écrivains et des parcs à thème

16H30 Luca di Grégorio (Docteur, Université de Liège – CIPA) : Fortunes et infortunes de parcs littéraires

17H Reportage inédit : témoignage enregistré des artistes Alice Lescanne et Sonia Derzypolski : création radiophonique à partir de Mirapolis (parc d’attractions littéraire fermé) et exposition inspirée de Michel Houellebecq

17H15 échanges

 

clôture 17H45

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

Jean-Philippe Toussaint en coulisses – Colloque – Université d’Artois – 26-27 mars

 Colloque organisé par Isabelle Roussel-Gillet & Évelyne Thoizet

Ce colloque a pour ambition d’explorer les coulisses de la création de Jean-Philippe Toussaint, dans toutes ses dimensions, de la littérature à la photographie, du cinéma à l’exposition. Romancier majeur des éditions de Minuit, Toussaint a d’emblée connu la notoriété avec son premier roman, La Salle de Bain, en 1985. Parallèlement à son œuvre romanesque (son dernier roman La Clé USB vient de paraître), il a publié des essais, réalisé des films, monté des expositions. Il invite lui-même ses lecteurs et spectateurs à participer à son œuvre en exposant, dans son site internet, les brouillons et les sources documentaires de ses romans ainsi que le making of de son exposition « Livre-Louvre » (2012) composé de photographies, de films, d’installations et de performances.

Les communications de ce colloque portent sur ce making-of, que Toussaint transpose du cinéma à la littérature et qui fait partie intégrante de son œuvre expérimentale. Mais elles analysent aussi les jeux de décalages, par exemple burlesques et parodiques, dans l’œuvre littéraire. Elles envisagent les romans et les essais dans leurs relations avec l’œuvre plastique et muséographique, en montrant la fécondité des croisements entre la littérature, les arts et les médias.

 

Le colloque associe divers pôles de l’Université d’Artois : le laboratoire « Textes et cultures » et son équipe interne « TransLittéraires », la Bibliothèque Universitaire, le département multimédia de l’IUT de Lens, le service informatique. Sont aussi partenaires les Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre).

 

Le colloque est élaboré avec le pôle culturel de l’abbaye Saint-Vaast qui a invité Jean-Philippe Toussaint à créer un parcours de visite original dans la Médiathèque Saint-Vaast et le Musée des beaux-arts, jalonné de textes, d’installations et de photographies – dont certaines, inédites, sont prises dans les coulisses du musée. Jean-Philippe Toussaint fait ainsi dialoguer ses créations contemporaines avec les collections du musée, et nous convie à entrer dans son univers littéraire et plastique singulier.

L’exposition intitulée Signé Jean-Philippe Toussaint est ouverte au public du 26 mars au 25 mai dans le Musée des beaux-arts d’Arras et la Médiathèque Saint-Vaast. Le vernissage a lieu le premier jour du colloque, le 26 mars, à partir de 18h.

Télécharger l’affiche

 

Programme 

Colloque international

Jean-Philippe TOUSSAINT en coulisses : making of, expérimentations, décalages

en présence de l’écrivain

UR 4028, Textes & Cultures, Équipe interne TransLittéraire, F-62000 Arras

 

 

Le jeudi 26 mars

 

Matin à la Maison de la Recherche

9h 15 : Accueil

9h 30 : Introduction par Isabelle ROUSSEL-GILLET et Évelyne THOIZET

 

Session 1 : Expériences des décalages spatio-temporels

Président de séance : Christophe MEURÉE

 

9h 45 : Arcana ALBRIGHT, Expériences temporelles chez Jean-Philippe TOUSSAINT

10h 15 : Yann MEVEL, Jean-Philippe TOUSSAINT et l’expérience de l’ailleurs

10h 45 : Échanges

11h 15 : Claire OLIVIER, La Clé USB ou le cabinet des curiosités

11h 45 : Nathalie FROLOFF, Miner et déminer le récit, La Clé USB

12h 15 : Échanges

 

Après-midi au Musée des beaux-arts d’Arras

 

Session 2 : Expérimentations muséales de Jean-Philippe TOUSSAINT

Présidente de séance : Isabelle ROUSSEL-GILLET

 

14h 30 : Sofiane LAGHOUATI et David MARTENS, Commissaire TOUSSAINT

15h : Maria Giovanna PETRILLO et Christophe MEURÉE, La Chaise ou comment faire basculer les assises de la réalité et de la fiction

15h 30 : Marie-Clémence RÉGNIER, Le musée et ses avatars dans quelques œuvres de Jean-Philippe TOUSSAINT

16h : Échanges

 

18h : Visite de l’exposition Signé Jean-Philippe Toussaint, parcours de lectures avec les étudiants de l’UFR de lettres et arts, accompagnés par Brigitte BUFFARD-MORET

 

À partir de 17h 30 : Séance de signature avec Jean-Philippe TOUSSAINT

 

Le Vendredi 27 mars à la Maison de la Recherche

 

Matin : Session 3 : Coulisses de l’écriture

Président de séance : Bruno THIBAULT

 

9h 30 : Brigitte FERRATO-COMBE, Les brouillons de La Réticence, terrains d’expérimentations

10h : Nicolas PIEN, Le processus du Poisson : sur La Réticence

Échanges

11h : Franz JOHANSSON, Le site jptoussaint.com et la construction d’un avant-texte auctorial

11h 30 : Présentation d’un autre site Jean-Philippe TOUSSAINT, expérimentations des étudiants de la licence multimédia de l’IUT de Lens, Cloé Lhenry, Loïck Appéré, Lucas Lacroix, Thomas Vinet

12h : Échanges

 

Après-midi : Session 4 : Autoportraits décalés

Présidente de séance : Évelyne THOIZET

 

14h : Bruno THIBAULT, Une idée fixe derrière la tête : les techniques (et les apories) de l’autoportrait chez Jean-Philippe TOUSSAINT

14h 30 : Fabrice THUMEREL, « Du transécrivain à l’écranvain : (auto)portrait en retrait de Jean-Philippe TOUSSAINT

15h : Échanges

 

16h : Dialogue avec Jean-Philippe TOUSSAINT

16h 45 : Clôture

 

 

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque – 10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e -21e siècles – colloque –  10 décembre 2019

Écrivaines, écrivains au musée 19e-21e siècles – colloque – 10 décembre 2019 – Université de Paris 8

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s’expose ?

Musée : le lieu s’éclaire de la présence des œuvres. Soit qu’à leur avantage, il passe à la trappe, s’efface et se fasse oublier ; soit qu’au contraire, il s’impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l’on vient voir, est-ce un endroit que l’on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? À petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s’y rendre seul ou entouré. S’y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu’on dit « le » Musée, quand on parle de « la » Montagne des Muses, de « la » Maison des amis, des enfants, des esprits.

Il reste que le grincement du parquet pénètre l’œil qui regarde. Un rêve sexuel aiguise la vue. Un trait sanglant rappelle que le musée est aussi le lieu du crime, que des fantômes y traversent la nuit, qu’à l’affut du colloque des toiles, écrivains, écrivaines risquent leur raison.

On peut poser la question autrement : à quoi le visiteur s’expose-t-il ?

De quelles émotions, dans leur rapport au Musée, écrivaines, écrivains portent-ils témoignage ? Il s’agit ici du plus intime, de l’intimité d’un rapport, d’un usage personnel du musée, qui veut s’élucider. D’autant que si la peinture y est comme chez elle, si les œuvres exposées y sont tout à leur aise, la littérature au musée demeure une étrangère. Mais l’être de passage – si bien nommé le visiteur – voudrait tout de même garder un peu la main. Peine perdue. Le combat est inégal. La souffrance et la dette sont perpétuelles. Au Louvre, dans son rapport avec la toile, Bergotte meurt aux pieds de la vue de Delft.

Qui se souvient de la couleur du canapé d’où l’écrivain roule par terre ?

C’est qu’interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les œuvres, à mesurer non seulement l’action qu’elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu’entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre.

 

Mardi 10 décembre 2019, Université Paris 8

(Saint-Denis, salle MR002, Amphithéâtre de la maison de la recherche)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Annick Allaigre, Présidente de l’université Paris 8, Martine Créac’h et Patrick Wald Lasowski.

Présidence de séance : Catriona Seth (Oxford University)

9h30 Anita Lavernhe-Grosset (université du Littoral), « Hippolyte Taine et la Résurrection des corps », lavernhe-grosset@orange.fr

10h Rémi de Raphélis (université Versailles-Saint-Quentin), « Huysmans, musée réel, musée rêvé », remi.drs@gmail.com

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Patrick Wald Lasowski (université Paris 8)

11h Nicolas Servissolle (université Paris 8), « Le détail qui tue. À quoi est exposée la littérature dans la mort de Bergotte ? », nicolas.servissolle@wanadoo.fr

11h30 François Berquin (université du Littoral), « Le musée des louves (Mandiargues) », berquin.francois@club-internet.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner à l’université Paris 8

Présidence de séance : François Berquin (université du Littoral)

14h Svitlana Kovalova (université Paris 8), « Les visites d’Hervé Guibert aux musées : le visuel et le textuel comme une expression de la subjectivité radicale », svitlana.kovalova@gmail.com

14h30 Ania Wroblewski, (university of Arizona, USA) « S’occuper des toiles : Sophie Calle », awroblewski@email.arizona.edu

Présidence de séance : Élise Pavy-Guilbert (université Bordeaux Montaigne)

15h Véronique Dalmasso (université de Picardie), « Le musée ou le désir d’écrire dans l’œuvre de Yannick Haenel », veronique.dalmasso@me.com

15h30 Bernabé Wesley (université Paris 8), « Une femme au musée de l’oubli : Classé sans suite de Claudio Magris », bernabe.wesley@yahoo.fr

16h-16h30 : discussion et pause

16h30-17h30 conférence d’Antonio Altarriba.

17h30-18h discussion

18h Fin de la première journée.

 

Mercredi 11 décembre 2019, Musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Élise Pavy-Guilbert et Stéphane Pujol.

Présidence de séance : Guillaume Faroult (musée du Louvre)

9h30 Dominique de Font-Réaulx (conservatrice générale et directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre), « Le Louvre et les écrivains 1989-2019 », de-Font-Reaulx.Dominique@louvre.fr

10h Françoise Mardrus (musée du Louvre, Centre Dominique-Vivant Denon), « De la prose libertine de madame de T* à l’inventaire Napoléon : les ‘plumes’ de Dominique‐Vivant Denon dans l’œil de la littérature moderne et postmoderne », Francoise.Mardrus@louvre.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

11h Michel Delon (Sorbonne Université), « Juliette aux Offices (texte de 1801, antidaté de 1797) », michel.delon@sorbonne-universite.fr

11h30 Dolorès Lyotard (université du Littoral), « Obscénités/Zola », dolores.lyotard@orange.fr

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

14h Jessica Desclaux (université catholique de Louvain-la-Neuve), « La muséographie, une question sensible ? Les écrivains au musée du Louvre (1871-1921) », jessica.desclaux@icloud.com

14h30 Patrick Wald Lasowski (université Paris 8), « Trois scènes. Villiers, Malraux, Gracq », pawalas@hotmail.com

15h-15h30 discussion

15h30 Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF), « ‘Expérience sans mesure, excédante, inexpiable…’ : Alberto Giacometti, de l’atelier au musée (Jacques Dupin – Lydie Salvayre) », dominique.viart@parisnanterre.fr

16h -17h Table ronde autour de Lydie Salvayre, avec Lydie Salvayre, Stéphane Pujol (université Toulouse Jean-Jaurès) et Dominique Viart (université Paris Nanterre, IUF).

17h30-19h conférence d’Abdellah Taïa, visite de son musée intime.

(participation sur inscription)

19h. Fin de la deuxième journée.

 

Jeudi 12 décembre 2019, musée du Louvre (salle D80, Auditorium)

9h ouverture, accueil et mot d’introduction des organisateurs : Guillaume Faroult, Juan Ibeas et Lydia Vázquez

Présidence de séance : Juan Ibeas (UPV/EHU, Espagne)

9h30 Valérie Bajou (conservatrice au château de Versailles), « Dehors, dedans : l’entre-deux des écrivains du XIXe siècle au musée de Versailles », valerie.bajou@chateauversailles.fr

10h Fabienne Bercegol (université Toulouse Jean-Jaurès), « Au musée, face au portrait, dans quelques romans du XIXe siècle », fabienne.bercegol@univ-tlse2.fr

10h30-11h discussion et pause

Présidence de séance : Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

11h Teófilo Sanz (université de Burgos, Espagne), « Entre le classicisme et l’absolue beauté romantique : le regard yourcenarien sur l’univers de Poussin », teosanz@ubu.es

11h30 Sylvie Vignes (université Toulouse-Jean Jaurès), « Pierre Michon : ‘j’ai mis une toile au Louvre’ », sylvie.vignes.sv@gmail.com

12h-12h30 discussion

12h30-14h déjeuner au Louvre Ripaille, 1 rue Perrault 75001 Paris.

Présidence de séance : Lydia Vázquez (UPV/EHU, Espagne)

14h Claire Gheerardyn (université Toulouse Jean-Jaurès), « S’exposer aux œuvres de Van Gogh : récits d’expériences de l’intensité esthétique au musée », claire.gheerardyn@gmail.com

15h Martine Créac’h (université Paris 8), « Rencontrer la peinture par le poème. Le ‘Musée des larmes’ de Michèle Finck », martine.creach@univ-paris8.fr

15h30 Lénaïg Cariou (université Paris 8), « De la poésie ekphrastique à la poésie muséale : le poète au musée aujourd’hui », lcariou@clipper.ens.fr

16h-17h Table ronde autour de Cole Swensen (Brown University, USA), avec Cole Swensen, Lénaïg Cariou (université Paris 8) et Martine Créac’h (université Paris 8).

17h-17h30 discussion

17h30 Fin du colloque.

 

Organisation

Martine Créac’h, Guillaume Faroult, Juan Ibeas, Élise Pavy-Guilbert, Stéphane Pujol, Lydia Vázquez, Patrick Wald Lasowski.

 

Comité scientifique

Cécilie Champy-Vinas (Petit Palais)

Michel Delon (Sorbonne Université)

Jérôme Farigoule (Directeur des Musées de Tours et du Château)

Guillaume Faroult (musée du Louvre)

Catriona Seth (Oxford University)

Bernard Vouilloux (Sorbonne Université)

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Dans les coulisses de l’exposition Jean Giono du MUCEM. Reportage de poche

Cela fait maintenant plusieurs mois que les équipes du MUCEM, à Marseille, préparent l’exposition consacrée à Jean Giono qui est sur le point de s’ouvrir au moment où je m’apprête à en découvrir le chantier. La commissaire de cette manifestation de première importance, Emmanuelle Lambert, à qui l’on doit déjà l’exposition Alain Robbe-Grillet, le voyageur du nouveau roman, en 2002, à l’IMEC, et celle, plus récente, consacrée à Jean Genet (Jean Genet, l’échappée belle), en 2016, au MUCEM également, s’est cette fois plongée dans l’œuvre de l’auteur du Hussard sur le toit. Elle consacré les trois dernières années à la préparation de cett exposition, dont le vernissage a eu lieu le 28 octobre, et dont vous pourrez découvrir une recension prochainement dans L’Exporateur littéraire.

Dans la foulée de la rencontre que les RIMELL ont organisée à Bruxelles, le 11 mai dernier, au sujet de L’Écrivain commissaire, où elle partageait son expérience de commissariat des expositions Robbe-Grillet, Genet et Giono, Emmanuelle Lambert m’a très aimablement invité à assister à une partie du montage de son exposition. Également écrivaine, elle n’en est pas à son coup d’essai. Et comme à chaque fois qu’elle consacre une exposition monographique à un écrivain – on lui doit déjà un livre sur Robbe-Grillet, avec lequel elle a travaillé lors du dépôt de ses archives à l’IMEC (Mon grand écrivain, 2009), ainsi qu’un autre, sur Genet (Apparitions de Jean Genet, 2018), accompagnant l’exposition qu’elle lui a consacré – Emmanuelle Lambert fait paraître un passionnant et enlevé Giono Furioso qui résulte des heures de travail qu’elle a consacré à l’auteur (et qui vient d’obtenir le prix Femina de l’essai).

L’occasion était trop belle de voir ce qui se trame dans les coulisses d’un projet d’une telle envergure et d’une telle ambition. C’est ainsi que, le 22 octobre 2019, je me suis rendu à musée en compagnie d’Emmanuelle Lambert, smartphone à la main (pour les photos qui accompagnent cet article) et carnet en poche (pour me rappeler ce que je songeais à vous raconter).

Donner corps et consistance au patrimoine littéraire n’est certes pas une mince affaire. Lorsque les portes des salles d’exposition s’ouvrent, je pénètre dans un chantier au long duquel toute une troupe s’affaire, avec une franche bonne humeur et un grand professionnalisme. Et aussi une certaine excitation, bien sûr. Tout cela a quelque chose du plateau de cinéma (enfin, tel que je l’imagine… je n’ai jamais fréquent les plateaux de cinéma). Avec courtoisie et enthousiasme, mais au pas de charge (le compte à rebours du vernissage n’attend pas…), Emmanuelle me fait d’emblée les honneurs d’une visite de ces espaces soumis à de constantes métamorphoses. Elle m’invite ici à imaginer telle pièce qui manque encore à l’appel, commente brièvement telle oeuvre qu’elle se réjouit de pouvoir montrer au public, prodiguant au passage tel conseil ou instructions autour d’elle, claquant la bise aux un.e.s et aux autres, et répondant aux multiples questions qui lui sont adressées… par les mêmes. Elle se met ensuite au travail sans plus attendre, en se concentrant sur l’accrochage des œuvres de Charles-Frédéric Brun, dont Giono a fait le personnage de l’un de ses derniers livres, Le Déserteur.

Cette exposition n’est pas un petit morceau. Jugez plutôt : plus d’une dizaine de salles, dont certaines très amples. Elles évoquent tour à tour le rôle fondamental de la Grande Guerre et de ses horreurs dans la vie de l’écrivain, son engagement pacifiste, la période ambigüe et complexe de la Seconde guerre mondiale, la boulimie de lectures de Giono, ainsi que son investissement dans le septième art, en tant que scénariste, mais aussi réalisateur. Autour de moi, le travail est intense et l’orchestration des tâches requiert toute l’attention de chacun.e. Certains fixent des pièces sur des socles, d’autres expertisent des œuvres, disposent les documents dans les vitrines, installent le matériel électrique, règlent qui les écrans, qui les lumières… L’énergie déployée en conduit certains à contracter leurs pauses, en particulier la commissaire, littéralement engloutie par sa tâche, et qui au final n’avalera de la journée qu’un sandwich dans le train du soir qui la ramène à Paris, où elle doit présenter le lendemain l’exposition sur France Culture, dans La Grande table, d’Olivia Gesbert (c’est depuis chose faite : la preuve).

Selon un tour pris par les expositions dont Emmanuelle Lambert assure le commissariat, le propos s’efforce de conjuguer deux dimensions, tout au long du parcours : d’une part, dans la mesure où il s’agit de faire découvrir ou redécouvrir une œuvre en lui rendant justice, l’exposition présentera bien entendu toute une veine documentaire, et qui traitera d’aspects bien connus, mais aussi de côtés parfois négligés ou mal connus de l’œuvre et de la vie de Giono. Il s’agit notamment de rompre avec l’imagerie folklorisante attachée à un écrivain perçu comme le chantre d’une « Provence chatoyante » (je cite Emmanuelle Lambert, mettez-y de votre côté l’accent chantant du sud, qu’elle imite à la perfection). Mais la commissaire a le souci d’adjoindre à cette part attendue un volet qu’elle appelle « évocatoire », en commandant à des artistes des propositions destinées à éclairer d’un jour décalé et singulier l’œuvre de l’auteur. Histoire de ne pas entamer le plaisir de la découverte, je me contenterai de noter que quelques belles et parfois amusantes surprises vous attendent.