Expositions

Bye Bye Future!

Commissaire(s): Sofiane Laghouati

« Mais en attendant, il fuit : le temps fuit sans retour, tandis que nous errons,
prisonniers de notre amour du détail. »
Virgile, Géorgiques

Présentées au Musée royal de Mariemont entre janvier et octobre 2020, l’exposition et la publication qui l’accompagne interrogent la manière dont les créateurs explorent l’espace et le temps comme des matières qui se transforment, se modèlent et s’interrogent avec près de 250 œuvres issues de collections privées et publiques européennes.

La scénographie a été pensée, par Sébastien Faye (1977), de manière à suggérer l’opposition nature/culture par l’usage du blanc et noir : d’un côté des espaces sombres, denses et exigus au cœur de l’exposition suggèrent la ville ; de l’autre, les passerelles et leur luminosité évoquent l’espace de la plaine, aérien et lumineux.

La présente captation en 360° a été réalisée durant le premier confinement en 2020 par Musées et Sociétés en Wallonie (MSW) dans le cadre du projet « Behind the Museum » : elle permet d’adjoindre à la déambulation virtuelle des contenus complémentaires épinglés par des boutons colorés.

Déambulez à votre aise ou suivez les guides, grâce aux hyperliens ci-dessous, afin de découvrir ces œuvres de la littérature, du cinéma, du « fan art » de la culture « pop » et « SF » où les artistes jouent autant avec ces futurs du passé que de leurs propres interrogations sur nos lendemains.

 

 

Chaque chapitre, sous lequel sont réunies des œuvres, développe un thème comme une proposition de « lecture » parmi tant d’autres parcours possibles à travers les images et les textes… Ainsi découvre-t-on que le temps est affaire de perception et d’écriture (1. Tempus fugit) et que parmi les divers types de discours sur le futur (2. Prédire l’avenir) qui ont déjà été produits, développés et adaptés — prophéties, prédictions, rêveries, anticipations — certains s’inspirent du passé… De manière analogue, le déplacement dans l’espace (3. Le voyage dans l’espace et le temps) a toujours été synonyme d’un voyage dans le temps et dans nos imaginaires. Ces déplacements spatiotemporels sont l’occasion de découvrir des paradis terrestres ou d’inventer des cités idéales (4. Utopie et dystopie), qui s’avèrent être parfois des dystopies. L’idéologie du progrès, particulièrement sensible au XIXe siècle, a suscité craintes et espoirs : avec les robots au service des hommes, on retrouve le motif plus ancien de la créature (5. Créat.e.ur.e : le miroir des transgressions) qui juge son créateur et s’en émancipe. Après deux Guerres mondiales, et notre condition humaine ébranlée, de nombreux artistes se sont interrogés sur la production massive de biens à l’obsolescence rapide de la société de consommation (6. Vestiges du temps présent) : quels témoins feront-ils de notre culture ? Quant à l’écrit et au livre (7. Disparitions de l’écrit et du livre), grâce auxquels nous avons conservé et diffusé la mémoire et les connaissances de nos ancêtres, c’est souvent leur fin que l’on envisage comme annonciatrice de celle de notre civilisation. Que restera-t-il quand nous ne serons plus en mesure de lire ceux qui nous ont précédés ? Parmi les thèmes les plus prégnants dans la production artistique de cette décennie, il y a celui de l’effondrement (8. Effondrements). Si, à bien des égards, il rappelle les décadences passées, la chute de civilisations florissantes, il reflète également nos préoccupations présentes comme celle de faire face à l’urgence climatique. Le mot de la fin (9. La carte blanche), comme une touche d’espoir, est donné à l’artiste-architecte Luc Schuiten pour nous dire tous les autres mondes possibles demain. Là, il ne s’agira plus d’opposer nature et culture, mais de s’inspirer de la nature dans ce qu’elle a de plus efficace (biomimétisme) et dialoguer perpétuellement avec elle par l’art.

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