Józef Czapski | Peintre et écrivain

Du 03.10.2020 au 17.01.2021 Commissaire(s): Nicolas Raboud, Richard Aeschlimann Fondation Jan Michalski

 À la Fondation Jan Michalski, une exposition donne à voir le processus de création de l’écriture à la peinture de Józef Czapski,à travers un choix de journaux, de livres, de dessins, ainsi qu’un ensemble d’œuvres peintes significatives, des autoportraits aux natures mortes, en passant par des paysages et des scènes de « théâtre du quotidien » et de musée.

Peintre, écrivain, critique et penseur éclairé, Józef Czapski (Prague, 1896-Maisons-Laffitte, 1993) a traversé l’entier du XXe siècle, et en a connu intimement les tragédies et bouleversements. D’origine polonaise, il grandit dans un Empire russe en déclin. La Première puis la Seconde Guerre mondiale le confrontent comme soldat et officier aux affres et revers des conflits, de son emprisonnement en 1939 dans le camp soviétique de Starobielsk à son combat contre le nazisme au sein de l’armée polonaise d’Anders à partir de 1941. Dès l’après-guerre, Czapski s’installe près de Paris, à Maisons-Laffitte, sans jamais plus pouvoir retourner en Pologne. Il devient membre actif de la célèbre revue de la dissidence polonaise Kultura, éditée en France, et n’aura de cesse de dénoncer les totalitarismes et les mensonges de l’histoire, tel le massacre de Katyń dont il est l’un des rares rescapés.

Si ses œuvres ont été détruites durant la guerre, Czapski se remet à l’ouvrage depuis sa chambre-atelier, il écrit et peint à nouveau activement durant cinq décennies. En témoignent les quelque trois cents volumes de ses journaux intimes quotidiennement emplis, entre 1941 et 1992, de notes, de recherches, dessins et aquarelles entremêlés, qui contiennent en germe tous ses textes littéraires – Souvenirs de Starobielsk et Terre inhumaine –, ses essais sur l’art – L’Œil ou encore Tumulte et spectres – et tous ses tableaux. La peinture donnant plein sens à sa vie, Czapski écrivait « Je respire toujours de ma respiration, je vois toujours, je respire toujours avec les yeux. » De ce souffle se déploie un langage pictural fondé sur la tache de couleur, concentré sur la nature, distillée, épurée, de tout ce qui n’est pas essentiel.