Habiter poétiquement le monde
Ce vers du poète et philosophe Hölderlin reflète l’engagement poétique d’André Velter et Ernest Pignon-Ernest : une poésie qui ne se limite pas à un ornement mais qui est véritablement vécue. Cette exposition, proposée par le musée Mandet à Riom, retrace le compagnonnage poétique de ces deux artistes à travers la présentation inédite de leurs 18 ouvrages, photographies, lithographies et dessins ainsi qu’un court métrage.
Dans le cadre de la 14ème édition des « rencontres Marc Robine » (11-15 juillet), le musée Mandet a l’honneur de recevoir André Velter, poète, accompagné par Olivier Deck, chanteur et guitariste, pour un récital inédit. L’occasion pour le musée de mettre en avant les liens du poète avec le dessinateur et peintre Ernest Pignon-Ernest avec qui il a réalisé 18 ouvrages, fruits de leur amitié et de leur collaboration artistique. Cest également le moment idéal pour sortir des réserves les dessins préparatoires d’Ernest Pignon-Ernest que le musée possède et qui sont rarement montrés au public en raison de la fragilité de leur support.
L’exposition, qui se déroule du 11 juillet au 4 novembre, présente tout d’abord ces deux artistes de renom dans leur parcours singulier. Le premier, poète, essayiste et chroniqueur, se définit avant tout comme voyageur et a reçu le prix Goncourt poésie. Le second intervient dans les rues du monde en affichant ses dessins pour réactiver la force plastique et symbolique des lieux. Il est considéré aujourd’hui comme l’un des précurseurs du « street art », dénomination qu’il ne reprend cependant pas à son compte.
Leur rencontre, il y a bientôt 30 ans, a donné naissance à une profonde complicité et à la réalisation de nombreux livres, des éditions courantes comme des tirages limités, mais aussi à des œuvres phares comme Zingaro suite équestre, Ceux de la poésie vécue ou les Extases.
Le visiteur pourra ainsi découvrir les passions partagées de ces deux artistes, des arts équestres de Bartabas aux extases des grandes mystiques, de Marie-Madeleine à Madame Guyon, en passant par les figures de poètes majeurs, de Nerval à Mahmoud Darwich.
L’exposition fait en effet la part belle à ces portraits de poètes pour qui la poésie n’est pas affaire d’ornement mais se veut réellement vécue.
De même, la série des extases, qui a donné lieu à la création de trois livres, un court métrage et la réalisation de plusieurs installations dans des chapelles, est présentée.
Dessins, ouvrages rares, lithographies mais aussi film documentaire : une centaine d’œuvres retrace cette riche collaboration.
Ces œuvres, traversées d’une énergie vitale fondamentale, conjuguent les mots et les images qui révèlent tout autant le réel et l’invisible, qui font surgir des figures qui, interpellant lecteur et spectateur, témoignent d’une vision engagée de la poésie.
Le visiteur pourra ainsi apprécier la présentation inédite de ce compagnonnage poétique, prendre le temps de feuilleter leurs ouvrages, s’immerger dans la bibliothèque d’inspiration d’André Velter et même s’il le souhaite dessiner, écrire ou échanger un poème.
Lire ici le compte rendu de cette exposition par Anne Reverseau.